Les mauvaises habitudes ont décidément la vie dure. Malgré la rotation au niveau de son commandement, notre Police peine à se redresser. Jadis, fierté de tout un peuple, de nos jours, les agissements de certains de ses éléments font jeter le discrédit sur tout un corps. Nos caméras ont observé des cas récents de laxisme et de zèle au quotidien dans certains carrefours et quartiers de Bamako.
Une scène devenue coutumière s’est déroulée le vendredi 08 avril, aux environs de 18 heures. C’était juste au niveau du Monument de l’Indépendance. Tout le monde sait que sauf exceptionnellement les feux tricolores sont en marche là-bas. Ce jour, des véhicules de type ” Sotrama ” en provenance de l’ex-Base aérienne ont forcé le feu. Votre fidèle serviteur faisait partie d’un groupe d’usagers qui venaient de l’autre sens. Le feu adossé à l’ex-Primature était bel et bien au vert. ”Les Sotrama” forcèrent le passage au nez et à la barbe d’un agent de police qui fit semblant de ne rien voir. Au même moment, ses collègues s’affairaient de l’autre côté à la quête d’indélicats usagers.
A 100 m du Monument de l’Indépendance, en face de l’Ex-Ministère des Finances, il y a une plaque ” Stop ” adossée à l’ex-Primature. Les ”Sotrama” qui viennent du centre-ville n’en ont cure. Gare à tout usager qui viendrait de l’autre sens, autrement dit de l’ENSup ou de l’école Mamadou Konaté. Et pourtant, des agents de police sont constamment de faction sur les lieux.
Commentaires outrés des usagers : ”Il y a une certaine complicité entre les chauffeurs de ”Sotrama” et des agents de police. Il suffit qu’ils payent leurs tickets le matin pour que tout leur soit permis”.
Le dimanche 03 avril, la Place de la Liberté a été le théâtre d’une scène devenant de plus en plus habituelle pour certains policiers. Des usagers en pleine circulation sont arrêtés nets, créant des embouteillages monstres. Le lendemain matin, lundi 4 avril, nous avons été témoin d’une scène pareille. C’était aux environs de 9 heures. Ce jour, un taxi fit les frais de l’opération de police au virage de la Mairie centrale. Ce sont des citoyens sidérés qui ont dû prendre leur mal en patience.
Maintenant au Badialan II, dimanche 03 avril aux environs de 14 heures, notre caméra a capté un Pick-up bleu de la place. Trois hommes y descendirent en tenue civile. Au milieu, il y avait un jeune homme habillé d’un pantalon jean, un t-shirt, menottes aux poignets. L’un des hommes détenait un fusil-mitrailleur (FM) bien visible. Parait-il qu’ils devaient procéder à une perquisition à domicile. Notre attention fut attirée par la foule des curieux. Cela se comprenait d’autant plus qu’en face de la famille ”visitée”, il y avait une cérémonie funèbre. Non loin, c’était un mariage. Devant la porte même, un grin de jeunes.
Le spectacle était vraiment désolant. Tout ça pour quoi ? S’interrogeaient des témoins. Ces policiers trouveraient-ils sur place de présumés complices ? Commentaires de témoins : ”Ils pouvaient agir en toute discrétion. Ce que nous avons vu est du folklore. Ils arrêtent toujours mais libèrent dans le même sens. Dans ces conditions, ils nous est difficile de les aider, a fortiori soutenir”.
B.Koné
