Samedi 6 avril 2012, un contingent mixte de l’armée et de la gendarmerie a fait une descente musclée sur le Groupement mobile de sécurité (GMS), sis à Tomikorobougou, Bamako. Objectif: désarmer par la force les éléments de la police.
Quelques jours auparavant, des policiers appartenant à des syndicats différents s’étaient amusés à échanger des tirs nourris dans l’enceinte du GMS. La goutte d’eau qui fait déborder le vase, c’est le fait que des policiers appartenant au Mouvement du 26 septembre, dirigé par le sergent Jean Antoine, se sont réfugiés à l’ambassade du Burkina, alléguant des persécutions et des menaces de mort sur leur personne. Aussitôt, le Premier ministre se saisit de la question. Il intime au général Tiéfing Konaté, ministre de la sécurité, de désarmer la police, en fait les éléments apparttenant au Syndicat de la police nationale (SPN) dirigé par Siméon Kéita. C’est ainsi que le 4 avril, à 4 h du matin, l’assaut est donné au GMS, fief dudit syndicat. La troupe de l’armée a été fournie par Kati, ce qui suppose que le capitaine Sanogo a donné son aval à l’opération. 1 camion et 4 pick-up remplis d’hommes armés encerclent le GMS. Les sentinelles postées à la porte sont neutralisées et désarmées. Bilan des opérations: 2 camions remplis de munitions et 250 armes de guerre saisies. Il y eut aussi 20 arrestations au sein de la police dont le chef du syndicat, Siméon Kéita, et son adjoint, Siriman Fané. Certains policiers arrêtés ont été surpris dans leur lit, d’autres en train de s’enfuir. Depuis, Siméon, pourtant très proche de la junte, se trouve en cellule d’isolement à la gendarmerie du camp 1 de Bamako. Le policier Mamadou Y Diarra, qui est l’auteur des tirs ayant tué un soldat et blessé un policier, aurait, selon ses camarades, fait usage de son arme car l’armée a, sans sommation, défoncé sa porte alors qu’il dormait et ne savait pas à qui il avait affaire.
Lors du conseil des ministres suivant, ordre a été donné au ministre de la sécurité de poursuivre le ménage. Dans ce sens, le statut de la police sera relu en vue de renforcer le dispositif disciplinaire. De plus, la militarisation de la police a été écartée par le gouvernement, de peur, pour reprendre le mot d’un ministre, que “la police n’exporte son indiscipline dans l’armée”. Plus aucune patrouille policière ne se fera sans autorisation et aucun policier ne sera plus autorisé à porter une arme autre que le pistolet automatique de service.
Le gouvernement a également décidé de limoger le directeur de la police et de le remplacer par un homme à poigne: l’inspecteur général AliouBadra Diamounténé. Enfin, le gouvernement a résolu de garder à l’oeil des mouvements et partis politiques jugés trop proches de Siméon et de ses hommes, notamment la Copam, le regroupement “IBK 2012” et l’AEEM.
Tiékorobani
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