Nommés au grade d’inspecteur de police à titre exceptionnel en 2013, neuf policiers injustement retenus dans leur ancien galon par le Directeur de l’École nationale de la police (ENP), Mamy Sylla sous les ordres de la hiérarchie. Ce, en violation de toutes les dispositions réglementaires régissant la police nationale.
En application d’une disposition du Statut général des fonctionnaires de police qui stipule que « des promotions peuvent également être prononcées à titre exceptionnel pour récompenser des actions d’éclat ou des services exceptionnels, sans considération des conditions fixées pour les avancements d’échelon, de grade ou de catégorie », le président de la transition (2012-2013), Pr Dioncounda Traoré a nommé à titre exceptionnel 30 policiers au grade d’inspecteur de police.
Et bizarrement, après l’élection du président et la formation du nouveau gouvernement, les autorités policières d’alors au lieu de s’attaquer aux vrais défis sécuritaires qui se posent au Mali se sont engagées dans une véritable chasse aux sorcières. En effet, les décrets et les arrêtés de nomination à titre exceptionnel ont été annulés par une simple décision du directeur général de la police nationale en complicité avec le directeur d’École nationale de la police, Mamy Sylla.
Aussi, contrairement à l’esprit de cette disposition du statut prévoyant les nominations à titre exceptionnel, les 30 inspecteurs de police ont été obligés à s’inscrire à l’École nationale de la police au même titre que les élèves inspecteurs admis sur concours.
Et, une fois que ces policiers ont été obligés de retourner à l’école, la voie était toute tracée pour recaler certains bénéficiaires de cette promotion à titre exceptionnel du président Dioncounda. Ainsi, neuf des 30 policiers concernés ont été victimes des règles discriminatoires taillées sur mesure ainsi que de tous les abus. En effet, dans sa volonté de maintenir ces policiers dans leur ancien grade, l’administration de l’ENP a procédé à des falsifications de note. Pis, malgré ces falsifications de note, certains parmi eux ont même reçu 10/20 comme note de conduite pour tout simplement recaler l’intéressé. Chose qui ne s’est jamais produite à l’ENP, selon les sources généralement bien informées.
Ces neuf policiers courent toujours derrière l’application de leur nomination à titre exceptionnel, car depuis le dossier fait l’objet d’un véritable feuilleton judiciaire auprès des différents Cours et tribunaux. L’actuel ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le Général de brigade Salif Traoré, reconnu pour sa rigueur dans le travail, est désormais interpelé pour corriger cette injustice. Car, de telles pratiques ne sauraient être encouragées dans un pays qui aspire à l’équité et à la justice.
Mama PAGA