En dépit d’une campagne de dénigrement entreprise contre lui par un groupuscule de policiers, le directeur général de la police reste droit dans ses bottes : tout policier qui se serait rendu coupable d’indiscipline sera sanctionné, conformément à la loi.
Arrêts momentanés de travail, Sit –in, meetings, assemblées générales… tout est entrepris par un groupuscule d’agents de police pour pousser le directeur général de la police à la démission. Ou les autorités à le débarquer de son poste.
Réputé pour sa rigueur et son intégrité morale et intellectuelle reconnue, le contrôleur général de police, Hamidou Kansaye suscite, à la fois, peur et admiration au sein de ses agents. Pour de ceux qui ont fait du racket des populations leur principale source de revenus. Admiration, aussi, des agents qui voient lui, l’unique officier supérieur de police capable de ramener la discipline dans les rangs.
« Ces agents m’en veulent, parce que j’ai décidé de sévir contre les policiers qui rackent les populations ; contre les policiers qui se comportent en voyous. Dans les villes comme dans les campagnes », dit –il. Avant de s’interroger : « Comment voulez –vous que je ferme les yeux sur des policiers qui exigent entre 20.000 et 40.000 CFA à de pauvres paysans, parce que leur carte d’identité est périmée ? Comment voulez –vous que je ferme les yeux sur des policiers qui écument des villages, pour contrôler des carnets de vaccination ? Or, ce n’est pas leur travail ».
Pour lui, un policier est un justiciable, comme les autres. S’il enfreind la loi, il doit être sanctionné comme tout autre malien.
D’où la décision de certains agents, qui se croient sortis de la cuisse de Jupiter parce que vêtu de l’uniforme, de le jeter en pâture à l’opinion publique.
Le contrôleur général de police, Hamaidou Kansaye est traité de tous les noms d’oiseau. Il est accusé de tous les maux d’israël.
La dernière en date : la remise de la somme de 1 million CFA, aux 12 policiers, rapatriés de Kidal, par le ministre de la Sécurité Intérieure.
« Quand le ministre m’a tendu l’enveloppe, en me disant que c’est pour ces agents que j’ai accompagnés dans son bureau, je lui ai demandé de la leur remettre lui –même. Car, connaissant mes agents, je ne veux être accusé de quoi que ce soit. Mais sur insistance du ministre Sada Samaké, j’ai pris l’enveloppe avant de leur remettre ça, séance tenante », nous dit –il.
Mais quelle ne fût sa surprise. Le directeur général apprend, dans certains médias, que le ministre de la Sécurité leur avait remis 45 millions CFA. Mais dans l’enveloppe, il n’y avait que 1 millions CFA.
Surpris par ces allégations, le général Sada Samaké sort de sa réserve pour rétablir les faits.
La liste des accusations, dont le directeur général de la police fait l’objet, est loin d’être exhaustive. Mais il reste droit dans ses bottes : « ils peuvent mentir sur moi, me traiter de tout ; mais je ferai tout pour que la discipline revienne dans les rangs de la police ; je ferai tout, pour que la police nationale redore son blason auprès de nos concitoyens. Un blason terni par des agents qui se croient tout permis, parce qu’ils portent l’uniforme », conclut –il, l’air serein.
Oumar Babi