Le témoignage de ce haut gradé de la police est tout simplement évocateur du gros malaise au sein des services de sécurité du pays. Réagissant à notre article du mardi dernier («BAVURE POLICIÈRE À NIAMAKORO – La police abat un conducteur de véhicule «CH»…Le PM aux obsèques de la victime» – La Sentinelle N° 107 »), cet officier supérieur dont les propos ont été corroborés par les éléments sur le terrain, révèle en effet que les policiers ne sont pas à l’origine du tir fatal à Mohamed Alassane Cissé, le conducteur du véhicule «CH». Mais plutôt, ceux de la Garde Nationale.
En la matière avions-nous rappelé, c’est la Police qui coordonne et commande les opérations. Bien entendu a confirmé notre interlocuteur. Mais il y a un hic: «les autres corps à l’image de la Garde Nationale et de la Gendarmerie mènent parallèlement leurs opérations de police souvent même à l’insu du commissariat de Police territorialement compétent».
Et pourquoi donc cette distension ? «Un déficit de confiance» a reconnu notre source, non sans laisser paraître un signe d’amertume. Une source indépendante a évoqué «un combat des chefs au sommet». Sans plus !
Selon toute évidence, il existe un profond malaise au sein de forces de sécurité. Toute chose qui impacte négativement sur les opérations, quand bien même, la volonté commune reste, de part et d’autre noble. En ces périodes troubles, l’on ne peut que déplorer ce «combat des chefs» préjudiciables à tous. Le Chef suprême des Armées est interpellé sur la question.
La fuite en avant des pouvoirs publics
«Les Nations unies reconnaissent que l’unité de police qui est intervenue, le 27 janvier, à Gao, a fait un usage excessif et non autorisé de la force contre des protestataires qui tentaient de prendre d’assaut le siège de la Minusma (…). Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a présenté toutes ses excuses aux familles des victimes. Il a promis que la justice serait rendue et que les responsables seraient « tenus entièrement responsables de leurs actions».
Que vous inspire donc cette réaction des Nations-Unies suite aux malheureux événements survenus à Gao à la date du 27 janvier dernier ? A notre, avis, le sens de la responsabilité !
En reconnaissant leur faute et en promettant de réagir par conséquent, les Nations-Unies ont en, effet, fait preuve de grandeur. Mais voyez-vous, nos propres forces de défense et de sécurité commettent une bavure identique (voire plus grave dans la mesure où la victime ne présentait aucun signe de danger immédiat au contraire des manifestants de Gao contre les soldats onusiens), et il ne se trouve personne, pour présenter des excuses publiques et ne serait-ce qu’évoquer une éventuelle enquête et réparation de préjudices.
Pareilles réactions, à l’image de celle de Ban Ki-Moon suite aux événements de Gao, auraient eu le mérite de consoler davantage les proches de la victime, d’apaiser les citoyens en général, de décourager les gâchettes faciles au sein de nos forces de sécurité et de susciter une certaine confiance et estime à l’endroit des pouvoirs publics eux-mêmes. Nous ne cesserons jamais de le dire : il s’agit bien d’une bavure, donc d’une faute professionnelle d’un agent de l’Etat dans l’exercice de ses fonctions, donc de l’Etat. Il doit donc s’assumer.
B.S. Diarra
Je souhaite que la Police se montre utile que d’être vindicative. Si les commissaiats de Bamako avaient pu juguler le banditisme dans la citée, cette reclamation de compétence territoriale et d’attribution n’allait pas être recurente.
Les Policiers veulent être les seigneurs du contrôle parce que les autres corps les empêcheraient de prendre “la chose de nuit”.
Au lieu de s’impliquer dans un coup d’Etat insensé et stérile (le pronunciamento du 22 mars 2012), ils pouvaient raffirmir leur autorité pendant ces évènements en protégeant les personnes et leurs biens contre les exactions des bidasses de Kati.
Inefficace dans ses missions et jalouse de ses attributions et prérogatives. Voilà une Police “militaire” dans son mental et civil à la tâche surtout face aux dangers.
La Loi n° 10-034 du 12 Juillet 2010, portant Statut des Fonctionnaires de la Police Nationale vous met dans les conditions enviées mais pour quel résultat? Un corps infesté de ripoux dans lequel les indisciplinés s’acharnent de façon venielle sur la hierarchie.
Le Code de déontologie impose au policier d’être loyal envers les institutions républicaines, intègre, impartial et d’intervenir pour porter aide et assistance, même en dehors de son temps de service. Il prévoit aussi une obligation de réserve ainsi que le respect du secret professionnel. Mais des policiers dans un Coup d’Etat jusqu’à refuser de déposer les armes devants les injonctions du Commandement et de l’Autorité Légitime, on est où la?
Si la garde Natuonale est dans les rues de Bamako aujourd’hui, c’est parce que la Police a montré ses limites. Bravo la Garde Nationale!!!!!.
VIVE LA REPUBLIQUE.
cette situation n’a rien avoir avec le coup d’etat salutaire de 2012.
Partisan du coup d’Etat 😆 😆
Pour la LEGALITE mais pour un Mali FORT.
VIVE LA REPUBLIQUE
Les institutions chargées de la sécurité doivent se consulter constamment sinon la recherche de la sécurité nous conduira vers d’autres formes d’insécurités, des bons maliens tireront sur des bons maliens et cela est très grave.
Honte à la presse malienne, exceptée LA SENTINELLE qui fait sienne un sujet aussi sérieux que cette barbarie prétendument sécuritaire. Les gros titres comme LE REPUBLICAIN, L’INDEPENDANT ou encore L’AUBE (entre autres) fuient éhontément leur responsabilité devant de tels sujets de débat réel pour courir derrière les ragots de couloir, et c’est bien lamentable.
—
Pensées rebelles.
Remarques très pertinentes !!!
Comments are closed.