Le corps des officiers regroupant les commandants-majors, les commandants, les capitaines, les lieutenants et les sous-lieutenants va disparaitre. Ce sont plus de 500 policiers de ce corps qui retourneront ainsi à l’Ecole nationale de police afin de devenir commissaires.
C’est en janvier 1973 que notre police nationale, démilitarisée depuis l’indépendance, est devenue un corps militaire au Mali. Cependant, 18 ans plus tard, soit en août 1991, la Conférence nationale, tenue après la chute du Général Moussa Traoré, a décidé sa démilitarisation au nom des libertés publiques et la démocratie. De l’avis des spécialistes, cette remilitarisation permet de déployer les unités de la police nationale et de la protection civile dans les zones reconquises par l’armée afin d’y assurer la sécurité des populations et de leurs biens et empêcher le retour des groupes terroristes. Elle permet également d’assurer la sécurité de l’administration, des populations. Il s’agit aussi d’harmoniser les différents corps.
Pour ce faire, tous les corps doivent se retrouver dans le même statut général des militaires et relèveront de la grille indiciaire des militaires qui demande un travail de fond pour finaliser la transposition des grades, l’harmonisation de la grille salariale, la suppression de certains corps…
S’agissant de la concordance des grades et grilles indiciaires entre les Forces armées et la police nationale, une ordonnance (n°2023-015/PT-RM) a été prise le 21 mars 2023 en conseil des ministres portant statut générale des militaires.
Dans la même foulée, le vendredi 31 mars 2023 deux arrêtés n°2023 0411/MSPC-SG et n°2023 0412 /MSPC-SG du 30 mars 2023 ont été signés par le ministre de la Sécurité et de la Protection civile portant nomination d’élèves commissaires de police. A travers ces deux arrêtés, le corps des officiers de police qui regroupe les commandants-majors, les commandants, les capitaines, les lieutenants et les sous-lieutenants vont disparaitre. Pour cela, les commandants-majors et les commandants de police seront nommés élèves-commissaires de police et à l’issue d’une formation de sept mois, ils seront nommés au grade de commissaire de police. Par contre les capitaines, les lieutenants et les sous-lieutenants de police seront eux aussi nommés élèves-commissaires de police. A ce titre, ils suivront une formation de dix mois avant d’être nommés au grade de commissaire de police.
Notons qu’à travers cette militarisation, les grilles salariales des agents de police et de protection civile seront considérablement améliorées comme certains syndicats de police l’avaient précédemment demandé. Aussi, au sein de ces corps, l’avancement de grade est désormais conditionné à la formation comme c’est le cas dans l’armée.
Boubacar Païtao