La police nationale du Mali, il y a seulement quelques années de cela était sollicitée par tout le monde lors des grands événements, notamment des cérémonies et autres manifestations pour le maintien de l’ordre. Mais depuis un certain temps, cette police nationale ne semble plus répondre à l’attente des uns et des autres, en plus, elle serait en train de perdre sa crédibilité. Quelque part cet état de fait n’est-il pas lié aux comportements peu orthodoxes de certaines mauvaises graines, qui n’ont d’autres soucis qu’à se faire les poches, même en abusant. La police (service pilote pour le maintien d’ordre) ne risquerait-elle pas de perdre son image de marque.
De nos jours, le constat est amer. Car certains agents de la police, au lieu d’effectuer leur mission avec humour et honnêteté s’adonnent plutôt à des arnaques, oubliant l’une de leurs principales missions, qui porte sur le maintien de l’ordre, la réglementation de la circulation et l’assurance de la sécurité des personnes et de leurs biens. Tout de même, il ne faudra que l’on se trompe, la police nationale regorge encore de nos jours, d’hommes et de femmes valeureux en son sein.
Ces hommes et ces femmes de valeurs sûres, font et exécutent leur mission avec honnêteté, conscience, responsabilité et sans aucun autre calcul, lié à de quelconques sous.
Cependant à coté de ces valeureux hommes et femmes du corps (qui même s’ils font rares) dans les rangs de la police, l’on peut compter un nombre important de recrues qui n’ont d’autre souci que celui portant sur : comment gagner le pain quotidien. Un homme assermenté et en mission de l’Etat, devrait avoir comme premier objectif : donner satisfaction aux autorités et à la fois aux populations, et cela devrait être le cas de façon quasi quotidienne.
La honte de la police nationale : les éléments de la CCR !
Chargés d’assurer la réglementation de la circulation, les éléments de la police dont porte la mission, se sont plutôt spécialisés dans les «rackets ». Le plus souvent, ils agissent en porte à faux avec ce que disent les règles du transport voire de la circulation routière. Faites un tour dans les rues et les axes routiers les plus fréquentés de la capitale, vous vous rendrez compte de l’ampleur grandissante de ces rackets. A longueur de journée, les paisibles citoyens et usagers de la route, sont soit : victimes ou témoins de ces rackets policiers. Les comportements de nos agents de la police nationale commencent à inquiéter les populations et autres usagers, qui ne comprennent plus rien du rôle que jouent ceux-ci. Il est clair, que la police est censée réglementer la circulation tout en luttant contre les actes d’incivisme de certains individus.
Un témoin oculaire « victime de racket de la part de certains policiers, dont nous tairons le nom a dit ceci : « Un jour en revenant de la ville, j’ai été coincé par deux agents de la police au niveau du Lycée Kankou Moussa, car selon leurs explications, j’avais brûlé le feu. Alors qu’en réalité, il n’en était rien. Séance tenante, en plus des intimidations, ils me demandèrent de payer 2000 FCFA, sans laquelle somme d’argent, je devrais aller chercher ma moto à la fourrière. Heureusement, pour moi, ma chance est venue du témoignage de deux autres motocyclistes. Sans autre forme de mesure, ils ont fini par me laisser continuer mon chemin ».
Que dire alors du cas de cet autre motocycliste, qui, de renchérir : « Il y a quelques jours de cela, alors que je me rendais au travail, j’ai reçu un coup de fil et je me suis garé au bord de la route. En pleine communication, un agent de police en service routier s’est dirigé vers moi et me faisant savoir, que je téléphonais en conduisant. Il a soutenu, que je me suis arrêté à la vue des policiers. Et l’agent de la police de me faire savoir, que j’étais en infraction. Sans aucune forme, il me prit les clefs de ma moto avant de me demander de payer la somme de 3000 FCFA. J’avoue, que je m’étais garé avant de décrocher le téléphone ». Mais que dire, quand on a à faire un policier, qui peut transformer ta vérité en mensonge. Et dans ce cas…
A vrai dire, les témoignages ne manquent pas sur le comportement de nos policiers et il s’agit là d’exemples parmi tant d’autres. Car les rackets policiers commis sur les usagers se voient à longueur des journées, sans que personne ne crie au scandale. Nous ne cesserons de le dire, a poursuivi un autre témoin. « Il faut reconnaître que malgré tous ces agissements au niveau de la CCR, la police nationale compte toujours en son sein d’agents valeureux, qui exécutent dans les règles de l’art leur mission ».
Et un bon nombre de témoins d’apprécier le comportement de cet agent de police, Oussouby Sissoko, qui demeure un bon exemple au sein de ce corps. Aujourd’hui, rares sont les usagers de la route dans la capitale qui n’ont pas eu l’occasion de voir ce brave policier, jouer sa partition dans la réglementation de la circulation, surtout aux alentours de l’ENSUP. Avec tout ce que l’on voit à travers la ville et dans la circulation, il n’est pas facile de voir un chauffeur de Sotrama ou de taxi saluer et apprécier le comportement d’un agent de la police. Parlant de l’homme Oussouby Sissoko, son cas est exceptionnel. Et un chauffeur de Sotrama de témoigner : « Si la police nationale comptait beaucoup d’agents comme Oussouby Sissoko, elle serait aujourd’hui appréciée par tous les citoyens. A dire vrai, l’homme fait bien et même très bien son travail, c’est pourquoi cette estime à son endroit des uns et des autres. Aussi, parmi ces policiers valeureux cités par les chauffeurs, il faut compter celle que les uns et les autres appellent affectueusement « Kadi ». Du temps, où elle gérait la circulation au niveau du monument de la paix, cette brave policière s’était fait remarquée par son sens du respect et du travail bien fait. Selon ce chauffeur de taxi, tout comme ce motocycliste, Kadi fait très bien sont travail, c’est pourquoi cette admiration de beaucoup de gens à son endroit.
Mais en toute chose, il y a du bon et du mauvais. En dépit de ces hommes et femmes de valeurs sûres au sein de notre police, des gaffes causées par certains policiers sont devenues presque monnaie courante. Cela à cause de ces nombreuses frasques perpétrées à tout bout de champ par certains éléments de la police en charge de la réglementation de la circulation. Des insuffisances qu’il faudra corriger au plus vite pour le bonheur des usagers d’une part et des policiers eux-mêmes d’autre part. Dans le cadre du maintien d’ordre, notamment dans des lieux de manifestations, événements, les gaffes policières dépassent souvent l’imaginaire.
En effet, la police, qui était une force pilote du maintien de l’ordre est considérée par beaucoup de gens comme une force de désordre, plus que jamais spécialisée dans la répression, que le maintien de l’ordre. Présentement, il n’est pas étonnant d’assister à la présence dans des lieux de manifestations d’éléments de la gendarmerie ou de la garde, pour assurer la sécurité.
D’un témoignage, il ressort que lors d’une marche pacifique organisée en 2010, par des victimes d’injustice foncière, qui voulaient manifester leur mécontentement aux plus hautes autorités du pays, c’est la police à travers, certains de ses éléments, qui avait semé les troubles. «Pendant que la marche se tenait après le remplissage de toutes les démarches légales y afférentes auprès des autorités compétentes administratives et politiques ; des policiers au lieu de contenir la foule en ordre avaient balancé au beau milieu de celle-ci des gaz lacrymogènes, semant du coup une panique totale. En plus des jets de gaz, ils matraquèrent des marcheurs à coup de bâton. Le bilan : un marcheur a eu sa jambe fracturée, tandis que plusieurs autres étaient blessés.
Ce jeune de Sogoniko de témoigner à son tour que lors des marches de revendications qu’ils avaient organisées pour manifester leurs mécontentements face au morcellement de leur terrain de sport par la mairie, des policiers ont à plusieurs occasions, été à l’origine des débordements malencontreux.
« Souvent, dans leur chasse à l’homme, d’autres policiers n’hésitaient pas à pénétrer dans des familles, à la recherche des jeunes manifestants. La suite, se passe de tout commentaire. Alors devinez-en… Avec toutes ces frasques, qui peut dire que certains de nos policiers ne sont pas spécialisés dans la répression ? A en croire ce syndicaliste, les policiers sont souvent à l’origine de plusieurs troubles pendant des manifestations. En témoigne, les récentes troubles (le 1er mai 2011) du Stade Modibo Kéita, lors de la célébration du Maouloud. Il appartient plus hautes autorités de revoir les dispositifs au sein de notre police nationale afin de limiter les abus qu’elle cause aux citoyens de façon quasi quotidienne.
Par Dieudonné Diama