– 9 718 patrouilles, 9 489 personnes interpellées, 5 577 engins saisis, 5 138 kg de produits pharmaceutiques illicites et 212 d’héroïne saisis, 3 831 personnes déférées
Le directeur général de la police, l’Inspecteur général Moussa Ag Infahi, a profité de la Journée nationale de la police pour faire un clin d’œil aux activités menées du 1er janvier au 28 septembre 2018. Sans démagogie, ce bilan à mi-parcours est très élogieux.
La Police nationale fait aujourd’hui la fierté, depuis l’arrivée de l’Inspecteur général, Moussa Ag Infahi au poste de directeur général. Cet homme discret mais très efficace a toujours mis un accent sur la professionnalisation des agents de la police. Il a profité de la Journée de la police nationale dont la 3ème édition a été célébrée, le 4 octobre 2018, à l’Ecole nationale de la police, pour faire le bilan à mi-parcours des activités de différents services. Cette journée coïncide aussi avec le 58ème anniversaire de la police nationale. D’où le thème : “Police nationale, creuset de l’unité nationale, une région, un quota”.
Cette grande manifestation a été agrémentée par le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, en présence de plusieurs personnalités dont des membres du gouvernement, notamment le ministre de la Sécurité et de la Protection Civile, le Général Salif Traoré. Sans oublier les partenaires, les anciens directeurs de la police…
Un moment de communion entre la Police et la Population
Aux dires du directeur général de la Police, l’Inspecteur général Moussa Ag Infahi, c’est le 4 octobre 1960 que le dernier directeur de la sûreté du Soudan français, le Commissaire divisionnaire Morette Elysée, a passé le témoin à l’Officier de Police malien Mahamane Touré, consacrant ainsi la naissance de la Police nationale du Mali. “La célébration de cette journée est un moment de communion entre la police et la population. Le thème de cette année participe de la volonté du ministère de la Sécurité et de la Protection civile de donner la chance à chaque Malien, de toutes les régions d’être informé et de pouvoir ensuite postuler au recrutement ouvert à la police nationale afin que la police nationale, notre police, soit le reflet de notre peuple dans sa diversité géographique et démographique, gage de l’unité nationale et de cohésion sociale. Au cours de cette journée, les unités de police vont recevoir le grand public. Il s’agit, là, de donner l’occasion à la population de s’approcher de sa police pour connaitre ses missions, les conditions dans lesquelles elle travaille au quotidien et aussi s’informer sur toutes les questions intéressant les relations police-population” a rappelé Moussa Ag Infahi avec beaucoup de fierté.
Selon lui, la police nationale est en restructuration conformément à la politique de réforme du secteur de la sécurité voulue par le Gouvernement depuis 2013. Cette réforme porte, dira-t-il, sur la qualité des ressources humaines, les infrastructures, l’équipement et la formation. Cela afin de construire une police républicaine. La construction de trois nouveaux commissariats de police, respectivement à l’Hippodrome à Bamako, à Kolondiéba et à Gao, s’inscrit dans cette optique. Sans oublier la réalisation et l’équipement des postes frontaliers de Zégoua, Kourémalé et Diboli, ainsi que la réalisation de trois forages pour l’approvisionnement en eau potable de la caserne du Groupement Mobile de Sécurité (Gms).
Dièma, Banamba, Douentza et Bourem bientôt dotés de nouveaux commissariats de police
Les travaux de construction de quatre autres commissariats de police seront bientôt démarrés. Il s’agit des commissariats de Diéma, Banamba, Douentza et Bourem. “Cela participe du renforcement de notre maillage du territoire national pour une meilleure police de proximité en vue d’assurer la sécurité au quotidien. En perspective, la création de Groupements Mobiles de Sécurité et des Brigades anticriminalités dans les capitales régionales” précisera le directeur général de la Police.
Des efforts, soulignera Moussa Ag Infahi, ont aussi porté sur les capacités opérationnelles des unités par la livraison, en cours d’année, d’importants matériels roulants. Il s’agit de 46 véhicules au profit des Unités de sécurité publique, de la Police des frontières et du Service de santé et des affaires sociales, deux bus de transport de troupe et un véhicule anti-émeute au profit du Groupement Mobile de Sécurité, 65 motos au profit des unités spéciales d’intervention et de sécurité publique. “Cet équipement des unités de police dans leur ensemble a été un fort stimulant pour que les unités rivalisant entre elles, dans la lutte contre la grande criminalité. Ce qui a permis de mener certaines actions considérées comme des actions d’éclat” a déclaré Moussa Ag Infahi.
Parmi les prouesses réalisées par la police du 1er janvier au 28 septembre 2018 figurent le démantèlement de deux réseaux de trafiquants d’armes à Bamako portant sur 12 PM et des munitions 7,62 mm en vrac respectivement le 8 juin par le 7ème Arrondissement et le 2 octobre par le 3ème Arrondissement ; la libération d’un otage avec demande de rançon, le 19 septembre dernier, des mains de ses ravisseurs au nombre de sept personnes, toutes interpellées. “Cette libération est rendue possible grâce à la franche collaboration instaurée entre les services de sécurité intérieure et les services spéciaux de renseignement”, a apprécié le directeur général de la police.
Dans le cadre de la police administrative ou prévention, les éléments de la police ont effectué 9 718 patrouilles sur l’ensemble du territoire national, au cours desquelles 9 489 personnes ont été interpellées. 5 577 engins dont 5 306 à deux roues et 271 à quatre roues ont été saisis. Les agents de la police ont également effectué 255 descentes qui ont permis de saisir 5 138 kg de produits pharmaceutiques illicites, 1.416, 900 kg de cannabis (chanvre indien) 131 doses de crack, 212 doses d’héroïne ainsi que la saisie de 20 armes de guerre, 2 fusils de chasse et des munitions en vrac. Ils ont aussi effectué 47 interventions sur scène de crime, 360 personnes ont été signalisées par la police technique et scientifique.
97 737 passeports biométriques dont 31 526 au profit des Maliens
de l’extérieur et 4050 pour
l’opération du Hadj livrés
Aux dires de Moussa Ag Infahi, 3 831 personnes ont été déférées devant les tribunaux compétents pour diverses infractions. “La professionnalisation des ressources humaines se poursuit avec des formations spécialisées dans plusieurs domaines au profit de 1990 fonctionnaires de police afin de mieux les outiller face aux nouvelles formes de criminalité. Dans cet élan de professionnalisation des ressources humaines, l’Ecole nationale de police, seule Ecole de formation, peut évoluer vers une académie de police. A ce jour, elle assure la formation professionnelle de 96 élèves commissaires, 41 élèves officiers, 750 élèves sous-officiers qui sont en formation et seront rejoints bientôt par 2 200 autres, suite au recrutement en cours au titre de 2018-2019. En plus des réalisations, le gouvernement a consenti des efforts louables pour l’amélioration des conditions de vie et de travail du fonctionnaire de police à l’effet de le motiver pour mieux faire face aux défis sécuritaires. Ainsi, la police nationale satisfait à la diligence des plaintes reçues, plus d’affaires élucidées. Le citoyen apprécie mieux le service rendu dans l’ensemble, en témoignage la production dans les délais de 97 737 passeports biométriques du 3 janvier au 28 septembre 2018 dont 31 526 au profit des Maliens de l’extérieur, 4050 pour l’opération da la campagne du Hadj 2018” a déclaré le directeur général de la police.
La police nationale, comme dira Moussa Ag Infahi, est également attentive et très préoccupée par la recrudescence des crimes et délits contre les particuliers, notamment des attentats aux mœurs relayés par les réseaux sociaux. Il s’agit des cas d’outrage public à la pudeur, de viol, de pédophilie et d’atteinte à l’intégrité des couches vulnérables comme les albinos. “Tous ces crimes et délits sont le reflet d’une dégradation entamée de nos valeurs sociétales qui entraine dangereusement la jeunesse vers une déviance, contre laquelle, l’institution police seule, ne peut lutter, car son action, dans le cas d’espèce est plutôt répressive alors qu’il s’agit en premier lieu, d’apporter une réponse éducative depuis la cellule familiale, suivie par la société et encadrée par les pouvoirs publics” reconnait l’Inspecteur général Moussa Ag Infahi.
Echanges de 584 messages entre Bureaux centraux nationaux Interpol
Il est nécessaire de rappeler que la police nationale participe avec dévouement à la coopération policière internationale. Dans ce cadre, elle a procédé à la remise simplifiée de police à police et échanger 584 messages entre Bureaux centraux nationaux Interpol relatifs à la recherche d’auteurs de crimes de terrorisme, de délits d’abus de confiance, d’escroquerie, de perte de documents de voyage et des demandes d’assistance dans l’intérêt de famille.
La police nationale participe aussi à l’édification de l’Etat de droit et mène une lutte farouche contre le terrorisme et le crime organisé sur toutes ses formes et apporte son expertise aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies en République Démocratique du Congo, en République Centrafricaine et en Haïti avec 47 fonctionnaires.
Le taux du personnel
féminin passé de 12% en 2015
à 26% en 2018
Une attention particulière est portée à la dimension genre au sein de la police nationale. C’est pourquoi, dira-t-il, le taux du personnel féminin est passé de 12% en 2015 à 26% en 2018. : “Toute chose qui contribue au professionnalisme de notre institution et nous rapproche des standards internationaux admis en la matière”.
Pour conclure, Moussa Ag Infahi de préciser que la police nationale a participé, du début d’année à nos jours, à la sécurisation de divers événements de la vie de la nation parmi lesquels la sécurisation de l’élection présidentielle de 2018, les opérations comme la proclamation des résultats et la cérémonie de prestation de serment du président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, l’encadrement des meetings et marches de différentes organisations socio-politiques, les festivités du 22 septembre. Sans oublier les manifestations sportives et culturelles comme le Tournoi de l’Afro-basket, les finales des Coupes du Mali de football et de basket-ball… “Je puis vous assurer que la gouvernance de la police a changé. Un accent a été mis sur le dialogue social franc et sincère avec les partenaires sociaux. Ce qui a permis de créer un climat de travail serein”.
El Hadj A.B. HAÏDARA