Les populations s’insurgent contre ces mesures jugées illégales : La carte d’identité cédée entre 13 000 et 25 000 FCFA à Kangaba

5

carte identiteSi, dans la capitale Bamako, le précieux document est presque introuvable, dans le Mandé, à Kangaba, il est disponible quand on y met le prix. C’est contre cette pratique que les jeunes de cette localité ont tenté de marcher, hier, sur les bureaux du préfet et du Conseil de cercle et la brigade de gendarmerie. Cela dans le but de dénoncer des pratiques jugées illégales et qui pèsent énormément sur les maigres ressources des populations employées à un travail de forçat dans des zones d’orpaillage.

Depuis un certain temps, les jeunes de Kangaba  sont sur le pied de guerre. Au cœur de cette fronde d’une jeunesse qui tire le diable par la queue à cause du chômage endémique qui sévit dans la zone : le prix exorbitant de la carte d’identité nationale et les frais hors norme payés pour la référence-évacuation.  Hier durant toute la matinée, la tension était à son comble dans cette cité historique quand une marche de protestation programmée par les jeunes a été reportée in extremis suite à l’intermédiation des anciens du village.  En effet, il s’agissait pour la jeunesse de cette localité de marcher sur le bureau du préfet, ceux du Conseil de cercle et la brigade de gendarmerie dont les responsables sont soupçonnés – en ce qui concerne le préfet et le commandant de brigade – de vendre la carte d’identité nationale entre 13 000 et 25 000 FCFA selon la tête du client. Si le demandeur ressemble à une personne qui vient d’une zone d’orpaillage, le sésame est cédé à 25 000F CFA. Au cas où l’individu a l’allure d’un habitant du village, il lui est demandé de débourser entre 10 000 et 13 000F CFA au lieu d’un maximum de 5 000F CFA. Le prix officiel de la carte d’identité nationale, que nous avons presque tous oublié, étant de 1 700 F CFA.

Quant à l’utilisation de l’ambulance dans le cadre de la référence-évacuation, elle est facturée au parent du malade à 40 000F CFA pour une distance de seulement 85 km qui sépare cette ville de la capitale, Bamako. Là, c’est le Conseil de cercle, qui assure la gestion des quatre ambulances destinées à cet effet auprès du CESREF local, qui est interpellé. Il était prévu, hier, que ledit Conseil reçoive, lui aussi, la visite des manifestants.

Si elle avait eu lieu, la marche aurait concerné également la mairie.  Etant interpellée, elle aussi, suite aux prix exorbitants qu’afficherait une pharmacie fraîchement installée en lieu et place de deux autres qui ont été priées de plier bagage.

C’est dire qu’il va falloir surveiller cette situation comme le lait sur le feu. Car, en souscrivant aux sollicitations des anciens de surseoir à la marche d’hier, les jeunes ont tout juste donné deux semaines aux autorités pour apporter ” des réponses pertinentes et crédibles ” à leurs doléances.

Mamadou FOFANA

Commentaires via Facebook :

5 COMMENTAIRES

  1. Mais l’axe Bamako- Kangaba est à l’image de celui Bougouni-Yanfolila. Les prix de transport sont comme si nous n’étions pas dans le même pays pour la même distance 85 Km, il faut payer 2000F cfa; alors que bamako-Bougouni, 163 Km (le double), nous payons 2000F. J’en veux à l’état qui n’a jamais bien structuré les transports au Mali. Regardez la grande ville de Bamako aussi sans aucun Bus digne de ce nom. C’est très grave pour nous…

  2. Jeune du mandé, jeune du mali.je nage dans le bonheur rien qu’apprenant le courage dont vous avez fait montre hier en protestant contre vos administrateurs sangsues et sans scrupule qui se croient investis De la légitimité de vous spolier impunément de vos ressources que vous gagnez déjà peniblement.dire que le president de la république se réclame de kangaba ; honte ou moquerie.a vous de savoir mes frères et soeurs.c’est bien de céder aux notables mais vous manquerez un combat juste en vous lassant intimider.

  3. Il n’y a pas de corrompu sans corrupteur. L’un ne vaut pas mieux que l’autre et je dirais même que le cas du corrupteur est beaucoup plus grave que celui du corrompu. Dans le cas des cartes d’identité, tous ceux qui ajoutent un centime au prix officiel sont des corrompus. Le devoir patriotique recommande à chaque malien de s’opposer catégoriquement de payer un service quelconque de l’état à un prix supérieur au prix officiel qui est obligatoirement le même sur toute l’étendu du territoire malien.

  4. Pendant les négociations, les rebelles ont martelé que le Mali est trop corrompu. Pendant que nous sommes dans cette situation je me demande comment un agent de l’état peut faire de telles choses sans sanctions exemplaires de la part des autorités établies. Chaque jour donc, la preuve est faite que les Maliens se sont lourdement trompés pendant les élections de 2013 en choisissant IBK. Ces préfets et gendarmes ne doivent pas seulement être relevés de leur fonction mais radiés complètement de leurs corps respectifs.

  5. Jeunes de Kangaba, levez-vous et boutez ces vampires hors de vos frontières!
    La solution du mal n’est autre que le mal

Comments are closed.