La section syndicale de la police nationale (SPN) ne supporte plus le secrétaire général de l’UNTM, Siaka Diakité, pour, dit-elle, son inefficacité à gérer les problèmes des militants et surtout sa connivence avec les autorités. Le secrétaire aux revendications de la Section syndicale de la police nationale, l’adjudant Drissa Roger Samaké, dans une correspondance qu’il nous a adressée, dénonce non seulement les pratiques qui ont cours à l’UNTM, mais invite également d’autres sections à se joindre à la SPN pour mettre un terme au mandat de Siaka Diakité à travers un congrès extraordinaire. Voici le contenu de cette lettre :
Camarade Siaka Diakité, la contrevérité a une durée mais elle est toujours rattrapée par la vérité. Il est dangereux de trahir et abandonner ses militants.
Camarade, je vous informe que la marche de protestation contre l’assurance maladie obligatoire du 5 avril 2011 est un conseil.
Camarade Siaka Diakité, vous avez vu que la mobilisation était grande et à quel point les militants sont déçus ?
Camarade, ta politique de diviser pour mieux régner est arrivée à son terme ainsi que la gestion monarchique des sections comme un bien.
Chers leaders syndicaux du SYNTADE (Syndicat des travailleurs de l’administration d’Etat) et de l’UNTM, le camarade Siaka Diakité n’est plus efficace. Il a déjà montré ses limites. Qui ne l’a pas vu à la télé pour parler de l’assurance maladie obligatoire ? Il s’est érigé en représentant de l’Etat. Mais je vous informe, camarade Siaka Diakité, que l’histoire du Mali éternel va vous juger.
Chers leaders, le secrétaire général de l’UNTM ne pense qu’à sa propre personne. C’est pourquoi, il est temps de le déposer et penser à nos pauvres militants qui sont derrière nous.
Les leaders qui se sont fait avoir n’ont plus le choix au risque de se faire chasser par les militants. Siaka, c’est triste tout ça, tu es tombé dans la tentation. On ne doit pas toucher aux moyens de subsistance des faibles même si l’on n’a plus besoin d’eux. Car, le bon
Dieu, Allah le Tout-Puissant entend toujours leurs cris. Les militants ont compris, aujourd’hui, pourquoi la durée du mandat est passée de 3 à 5 ans. C’est uniquement pour servir les intérêts personnels.
L’un des fondements-clés de ce mouvement syndical, défense des intérêts matériels et moraux des militants, s’est transformé en escroquerie et abus de confiance. Le mouvement syndical est fait pour la basse classe, pour celui qui subit.
La présence du secrétaire général de l’UNTM au Conseil économique, social et culturel fait que nous ne sommes plus dans le même milieu. Car, ses autres indemnités l’ont si embourgeoisé qu’il ne sent plus les prélèvements effectués sur son salaire au titre de l’AMO.
Camarade secrétaire général, je n’ai pas à t’apprendre que la plus grande maladie est la faim et la cherté de la vie. Toutes choses que les Maliens ont, aujourd’hui, besoin de vaincre.
Camarade Siaka Diakité, penses-tu qu’un syndicat responsable doit observer tout cela dans un pays démocratique sans prendre ses responsabilités ?
C’est difficilement que nous vivons de nos pauvres salaires et les leaders qui ne demandent pas leur augmentation doivent au moins les préserver. C’est fort de tout cela que le syndicat de la Police nationale, des Affaires étrangères et des Mines invite les autres sections à se joindre à eux pour aller à un congrès extraordinaire. Sinon, ne comptez plus sur le secrétaire général de l’UNTM qui se plait à prononcer les discours politiques et préparer l’après-mandat”. C’est donc dire que le divorce semble consommé entre certains syndicats et la centrale syndicale de Siaka Diakité. Les jours à venir nous édifieront davantage sur cette crise qui pointe à l’horizon.
Joint par nos soins au téléphone depuis la France où il est en séjour, Siaka Diakité répond : “C’est du bluff ! Ils ne sont ni membres du SYNTADE encore moins de l’UNTM, en quelle qualité ils prétendent agir pour écourter un quelconque mandat?».
Ces propos du secrétaire général de l’UNTM ne semblent pas convaincre Drissa Roger Samaké, secrétaire aux revendications de la SPN qui réplique : “Est-ce que la mobilisation du 5 avril était du bluff ? Puis, si l’on n’est ni membre du SYNTADE encore moins de l’UNTM, pourquoi le secrétaire général de l’UNTM ose-t-il aller négocier en notre nom concernant l’assurance maladie obligatoire contre laquelle tous les travailleurs sont remontés ou presque?”.
Dans tous les cas, le débat est lancé et il appartiendra aux militants de se prononcer et tirer les enseignements qui s’imposent.
Diakaridia YOSSI