Face à la querelle de légitimité qui oppose depuis plus de 2 ans les tendances de l’élève commissaire de police Tidiane Coulibaly et celui de l’adjudant-chef Siméon Kéita, qui est devenue du pain béni pour de hauts gradés du département de la Sécurité intérieure et de la Protection civile, le 2e secrétaire général à l’organisation du bureau SPN dirigé par Siméon Keïta, Modibo K. Diarra alias OPJ, a décidé de briser le silence et prône désormais le pardon et la réconciliation car il y a péril en la demeure.
« Hier, des policiers qui dormaient sur le même lit, ont aujourd’hui de la peine à se parler. Des policiers, qui se baladaient hier ensemble, ont de la peine de se fixer aujourd’hui. Toutes choses qui entravent le bon fonctionnement de la police », s’indigne d’entrée de jeu le sergent OPJ.
« Aujourd’hui le syndicalisme au sein de la police malienne tend à instaurer une culture de la haine entre les collègues policiers avec la manipulation et les montages de toutes pièces. Moi qui ai servi dans les deux bureaux (l’ancien et le nouveau bureau), j’ai voulu me mettre à l’écart du mouvement syndical. Pas par peur, mais plutôt dans un esprit d’impartialité et de légalité pour travailler dans l’intérêt supérieur de la corporation », poursuit-il.
Que l’on ne s’y trompe pas : ces propos sont bien sont d’un syndicaliste pur et dur. Modibo K. Diarra, en service au Groupement mobile de la sécurité (GMS) est un leader syndical de la police très actif que l’on avait perdu de vue depuis quelques temps. Il a bien voulu nous édifier sur les raisons de son absence sur le champ syndical lors d’un échange.
Qu’est ce qu’un employeur a à voir dans une affaire de syndicat ? S’interroge-t-il. Et d’ajouter que la rivalité syndicale au sein de la police est devenue de l’animosité entre policiers et source d’insécurité à cause de la manipulation des leaders syndicaux qui se livrent à des querelles interpersonnelles inutiles.
Vérités
« Au lieu d’engager des combats pour le bien-être des policiers, c’est-à-dire résoudre les problèmes de dotations et d’ordre pécuniaire des unités d’élite comme la Brigade spéciale d’intervention (BSI), la Brigade anti criminalité (Bac) et le GMS ; l’équipement pour les agents de la routière, ils s’entre déchirent pour des considérations personnelles », déplore-t-il.
Très en colère face à cette situation et connaissant bien les deux principaux protagonistes parce que ayant servi dans les deux bureaux, il révèle que son ambition est la mise en place urgente d’une commission de réconciliation des différentes tendances syndicales (le camp Siméon et le camp Tidiani).
« Que les uns et les autres aient le courage de se pardonner, d’oublier les erreurs afin d’œuvre pour l’intérêt de la police. La division nous fragilise. Et les autorités doivent jouer de façon impartiale leur rôle dans cette mission », laisse-t-il entendre. Et de marteler qu’un syndicat unique est synonyme d’une police prospère dans un pays sécurisé.
On se rappelle que cette rivalité syndicale qui sévit la police depuis plus de deux ans a récemment coûté son fauteuil au directeur national de la police, le général Niamé Kéita, soupçonné de partialité. La question que l’on se pose est de savoir : est-ce que le nouveau DG de la police, le général Mahamadou Diagouraga réussira la lourde mission de réconcilier ses éléments et réunifier la police ? Car on sait qu’aujourd’hui rien ne va entre les policiers au point d’en venir au pistolet. Le pire est à craindre, car on n’est pas trop loin du cas burkinabé, c’est-à-dire la mutinerie policière.
A suivre.
A. B. D.