La cérémonie du lancement du premier manuel de formation en Droits de l’Homme au profit de la police malienne s’est tenue hier jeudi 12 octobre à l’Ecole Nationale de la Police. Il s’agit d’un manuel élaboré par les fonctionnaires de police maliens avec l’appui technique et financier de l’Institut Danois des Droits de l’Homme (IDDH). C’était en présence du commissaire-divisionnaire de police, directeur de l’école et coordinateur du projet, Mamy Sylla, du représentant du Directeur Général de la Police Nationale, le contrôleur général Sabane Boubacar Touré, du représentant national de l’IDDH, Famorigué Camara, de l’Eucap-Sahel de la Minusma.
Dans son intervention, le coordinateur du projet Mamy Sylla a souligné que dans le souci d’amener la police nationale à une meilleure connaissance des textes et des droits humains par rapport à ses missions ainsi que des défis sécuritaires au Sahel, la Direction Générale de la Police Nationale avait sollicité fin 2013, un premier appui technique et financier de l’Institut Danois des Droits de l’Homme pour le développement de sa bibliothèque. Cela dans le but d’en faire un outil de base dans la formation initiale et continue des policiers et en particulier, en matière de droits de l’Homme. Selon lui, la bibliothèque de l’ENP a été de ce fait réhabilitée et équipée en matériels et documentation et son bibliothécaire formé aux nouvelles techniques de documentation avec l’appui de l’IDDH. Et la bibliothèque dit-il, est désormais ouverte aux usagers de l’ENP.
« Le partenariat entre l’Institut Danois des Droits de l’Homme et l’Ecole Nationale de Police du Mali remonte à 2013 à travers ce premier appui technique et financier », a-t-il précisé. Pour lui, la seconde phase de ce partenariat a porté en 2014 sur une sollicitation de la Direction Générale de la Police Nationale pour un appui technique et financier et en matériel pédagogique sur les Droits de l’Homme aussi bien en formation initiale qu’en formation continueafin de répondre aux défis pouvant se poser dans le travail quotidien des policiers au Mali.
A en croire Mamy Sylla, le 22 juin 2014, un contrat a été conclu entre l’Institut Danois des Droits de l’Homme et l’Ecole Nationale de Police du Mali pour la réalisation d’une étude en prélude à l’élaboration d’un manuel de formation en Droits de l’Homme au profit des élèves policiers.
D’après lui, à la suite de cette étude, une troisième étape du partenariat pour 2015 a porté sur la mise en place et le fonctionnement d’un groupe de travail composé de quatre policiers et de deux personnes ressources, la tenue d’ateliers, de groupes de travail avec l’Institut Danois des Droits de l’Homme, la production et le test du manuel, la relecture interne et externe du manuel ainsi que sa mise en forme.
« Des difficultés de démembrement du groupe de travail des suites d’affections en août 2015 de deux membres clés chargés de la rédaction du manuel et aussi la nomination d’un nouveau Directeur Général à la tête de la police nationale ont entravé fortement le cours des activités », a-t-il expliqué. Avant d’ajouter que pour 2016, après remembrement du groupe, il s’agissait de finaliser le manuel et de renforcer les connaissances et les capacités techniques des policiers en Droits de l’Homme au niveau de l’Ecole Nationale de Police à travers la formation des formateurs en Droits de l’Homme.
En plus de l’élaboration de ce manuel de formation dit-il, l’IDDH a participé activement à la création de la POLI-DH (Police et Droits de l’Homme).
« La POLI-DH dont je suis le président du comité directeur est une plateforme née le 24 février 2014 à Niamey en République du Niger avec l’appui financier et technique de l’IDDH. Elle constitue un moyen adéquat pour améliorer les capacités opérationnelles des policiers des trois pays membres que sont le Burkina Faso, le Mali et le Niger et pour promouvoir les droits de l’Homme dont la méconnaissance est un facteur de division et de méfiance entre les policiers et leurs populations », a-t-il laissé entendre.
A sa suite, Famorigué Camara, représentant de l’IDDH dira qu’au 21ème siècle, il y a des droits qui sont impérativement à respecter. Selon lui, il est important pour eux d’avoir mis à la disposition de la police malienne, des textes de connaissances qui pourront lui permettre de faire la différence entre les différents points qui font partie de ses missions, de maintenir l’ordre et la tranquillité et respecter les droits des citoyens.
Pour sa part, le représentant du Directeur Général de la Police Nationale, Sabane Boubacar Touré, a salué la constance du partenariat. Il a souhaité que ce manuel soit d’un très grand apport pour la police nationale du Mali et pour les Maliens.
Une projection sur ledit manuel et la remise d’exemplaires à Eucap-Sahel, à la Minusma, à la garde nationale et la presse nationale ont mis fin à la cérémonie.
Aoua Traoré