À quelques encablures de Tabaski, la capitale malienne plongée déjà dans la ferveur festive et ses ardeurs mercantilistes. En plus d’être agitée par les promeneurs de bétails à l’assaut de la clientèle nantie, la ville de Bamako bouillonne par la densité d’une circulation qui fait plutôt le bonheur de ceux qui sont chargés de la réguler. Il s’agit de la police routière. Déjà plus prompte à rançonner qu’à éduquer d’ordinaire, elle profite allègrement des veilles de fête pour se faire la poche aux dépens d’usagers toujours taillables et prenables par leur irrégularité. La période apparaît du coup propice pour les souscriptions forcées destinées à arrondir le mois des agents routiers et sans lesquelles les pauvres usagers peuvent être sevrées d’occupations pourvoyeuses de moyens pour couvrir les dépenses de la fête. On aura remarqué que les coups de sifflet deviennent plus abondants dans la circulation et que les saisies de motocycles tendent à obstruer plus qu’à décongestionner la circulation routière. Au nom d’un rançonnement à ciel-ouvert qui revient constamment d’années en années sans aucune mesure répressive.
La Rédaction