La police nationale fête ses 47 ans : Un anniversaire sous le signe de la quête identitaire et de l’esprit républicain

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4 octobre 1960 – 4 octobre 2007, il y a 47 ans, le dernier cadre colon, le Commissaire divisionnaire, Eliset Morret, quittait le poste du directeur général de la police. Un évènement qui a été choisi par la Fédération autonome des syndicats de la police nationale, regroupant les trois syndicats de la corporation (commissaires, inspecteurs et sous-officiers) comme date anniversaire de la naissance de la naissance de la police malienne.
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rnLa célébration a été marquée hier par une conférence de presse animée par Mahamadou Z. Sidibé, Secrétaire général de la Fédération autonome entouré des Secrétaires généraux des trois syndicats fédérés et de Youssouf Ganaba de la Confédération syndicale des travailleurs du Mali (CSTM).
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rnEn décidant de célébrer, le 4 octobre, comme anniversaire de la police nationale, les responsables de la Fédération autonome ont tenu à préciser que l’initiative n’est pas une négation du 20 janvier, date anniversaire des forces armées et de sécurité. Mais pour le Secrétaire général, Mahamadou Z. Sidibé, il s’agit de la quête d’une reconnaissance identitaire propre à la corporation pour faire connaître et partager ses repères et sa dignité au peuple. Pour cela, la centrale syndicale de la police a choisi une date qui marque un geste important, un fait majeur et non une loi ou un décret de création qui peut être modifié à tout moment. Ce premier anniversaire, a-t-il assuré, est une symbolique décidée par son organisation créée il y a moins d’une année et qui compte dans le futur faire de la célébration une grande fête pour la police et la nation.
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rnLa rencontre avec les médias, qui a eu lieu à la Maison de la presse, a permis à M. Sidibé de faire l’historique de la police nationale. Créée le 31 juillet 1925 en tant que service de sûreté du Soudan Français composante de la police de l’Afrique occidentale française, elle a connu plusieurs mutations au cours de son évolution. Jusqu’en 1956, les colons français occupaient les postes de responsabilité et les Soudanais qui n’étaient que des assistants se voyaient confier des postes d’adjoints. C’est ainsi que quand le dernier directeur colon parti le 4 octobre a été remplacé par intérim par son adjoint, l’officier de police, Mahamane Touré.
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rnIl a fallu attendre le 15 mai 1961 pour voir la loi instituant la police nationale. En 1965, cette police jusque-là sous tutelle du ministère du travail a été rattachée à la défense. Malgré ce début de sa militarisation, la police était supplantée par la milice populaire jusqu’en 1963. A cette date, elle sera véritable soumise à la discipline militaire avec interdiction d’activité syndicale. En 1987, c’est la création d’une police combattante intégrée dans l’effectif de l’armée de terre. Il a fallu attendre 1992 pour l’amorce de la démilitarisation de la police.
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rn«Avec autant de mutations, de tutelle, la police a perdu son identité. Elle a toujours un esprit militaire» a fait remarqué le conférencier. Pour qui, à travers cet anniversaire, le peuple malien doit aider sa police à retrouver cette identité. Cette police a l’obligation de retrouver ses valeurs républicaines pour mieux assumer ses quatre missions essentielles : la sûreté des institutions, de la sécurité des personnes et de leurs biens, le maintien de l’ordre public et de la tranquillité publique.
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rnLa Secrétaire général de la Fédération croit que le défi est d’avoir «une police républicaine qui sait que sa première mission, ce sont les citoyens, une police qui obéit aux ordres des autorités». C’est pourquoi, le vœu était que toute la police adhère à l’esprit. Mais cela n’a pas était le cas. Même si le conférencier a relevé que 80 % des policiers soutiennent l’initiative, il a ainsi regretté le comportement certains de ses camarades qui restent dans une logique de boycott, de calomnie et de désinformation.
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rnC’est avec l’insistance des confrères que le Secrétaire général a accepté de faire allusion aux difficultés de la police lors de la conférence. Elles ont pour nom l’inadaptation du statut actuel à la fonction, le problème de gestion des diplômes, l’inorganisation de concours professionnel…
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rnAu passage, le Secrétaire général a dénoncé l’UNTM qui reste embrigadée dans sa logique de non reconnaissance d’une autre centrale syndicale. Un comportement jugé anti-démocratique de la part d’une structure qui a activement pris part à la révolution de mars 1991 alors que dans d’autres pays il y a plusieurs centrales comme le Sénégal (19) et la Guinée qui en compte 7. Celles-ci travaillent ensemble quand il s’agit des intérêts des travailleurs alors que l’UNTM fait cavalier seul au Mali.
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rnYoussouf CAMARA
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