Le doute n’est plus permis : Le Commissariat de Police du 3ème Arrondissement est sans conteste le meilleur du District, voire de tout le territoire national. Deux faits majeurs militent en faveur de ce constat. Il s’agit de l’arrestation simultanée de deux bandes de malfrats qui ont récemment défrayé la chronique : celle des braqueurs du marché de Médine et de Papa Niembilén, digne héritier du tristement célèbre Soloni Tondjan. L’exploit n’est pas seulement lié au statut des malfrats, mais aussi et surtout à la spontanéité et à la diligence par lesquelles les deux opérations ont été concomitamment menées par l’équipe dirigée par cette brigade de recherche, à sa tête, celui surnommé l’Epervier du Mandé : l’Inspecteur Principal Papa Mambi Keïta.rn
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Les malfrats narguent l’Epervier du Mandé »,
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C’est le titre donné à notre article sur les braqueurs du marché de Médine (Aurore du 28 juin 2007). Le rappel des faits :
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Dans la nuit du 27 au 28 juin dernier, au delà de 3h 30, cinq individus armés de PM et de Pistolets de fabrication artisanale, à bord d’un véhicule land Cruiser arrivent au marché de Médine, non loin du siège de la radio Benkan et du poste de police. Ils occupent systématiquement le terrain et se dirigent sur une boutique de vente de téléphones, matériels informatiques et électroménagers. Les cinq hommes dont le chauffeur n’ont pas l’air de plaisantins. Ils menacent de tirer sur tout ce qui bouge. Le gardien est immobilisé ainsi que des apprentis qui ont entendu du bruit. Pour démontrer leur détermination à en finir avec tout éventuel héros, ils tirent deux coups de feux en l’air.
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Tous les témoins furent tenus en respect. A l’aide de cisailles, ils découpèrent le cadenas de la boutique, cassèrent les vitres et emportèrent tout ce qui pouvaient l’être : une armoire contenant une trentaine de téléphones portables, des téléviseurs de dernière génération, entre autres, le tout, pour une valeur estimée à plus de 1.500.000 F CFA. L’opération dura une quinzaine de minutes. La bande ne s’arrêta pas en si bon chemin.
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Après le marché de Médine, direction Lafiabougou. Les malfrats semblent avoir déjà identifié leurs cibles. Ils se dirigèrent sur le salon haute couture de Madame Maïga Mariétou Sountra Diakité. Là, sont exposés pour la vente, divers objets en plus des tissus et des modèles de grande valeur. Même scénario : les témoins sont mis en joue, les portes cisaillées et les marchandises embarquées. Ici, comme au marché de Médine, un des employés ghanéens qui dormaient dans le salon se réveilla en sursaut mais tomba nez – à – nez sur le canon d’un pistolet. On l’intima l’ordre d’aller se recoucher. Ce qu’il fit, mais non sur le lit, mais sous.
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Un lave-garde qui voulut intervenir, fut à son tour dissuadé. Mais en manipulant son arme, un Pistolet Mitrailleur, le coup partit et atteignit le malfrat lui même à la cuisse. Le lave-garde ne chercha pas à jouer au héros. Il s’éclipsa lui aussi. Cet incident allait donner une autre tournure à l’affaire. Mais en attendant, les malfrats emportèrent tout le butin qu’ils pouvaient transporter : des tissus wax, basins, brodés cousus ou non et divers matériels, le tout pour une valeur de plus de 5 millions F CFA. Ils disparurent sans laisser de trace. Ou presque.
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Ce fut le tollé général le lendemain. La police de tout le district fut désignée du doigt. Les populations ne toléraient pas que des gangsters puissent circuler et opérer aussi librement sans être aucunement inquiété. Que faisait donc la police ? Où se trouvait-elle ? La hiérarchie en fut particulièrement vexée. Des consignes fermes furent données à tous commissariats et brigades de tout mettre en œuvre pour appréhender au plus vite cette bande. Le Commissariat du 3ème Arrondissement était particulièrement concerné par cette opération. C’est de là que tout est parti ; un commissariat qui a pourtant la réputation d’être efficace. Mais voilà que des malfrats venaient souiller son honneur et sa notoriété. L’enquête fut naturellement confiée à L’Inspecteur principal Papa Mambi Keïta. Il aura fallu moins d’un mois (28 juin – 20 juillet) afin que les principaux membres du gang soient appréhendés. Voici le film des événements :
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Le premier suspect cueilli dans son sommeil à Kalanban-coura
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L’Epervier du Mandé et son équipe, force est de le dire, ont été durement touchés par l’offense faite par les bandits. Que ne pense –t-on pas de bien de cette police en commune II ? Des bandits venaient là de tout remettre en cause. Le secteur était presque « propre », mais ce coup compromettait tout. Il s’agissait donc d’un défi qu’il fallait relever vaille que vaille ! Notre flic se mit donc au travail. Les informateurs, ces éléments indispensables à toutes brigades de recherche, furent conviés pour une «séance de travail». Certains furent dotés de téléphones et régulièrement de crédits de recharge, de frais de déplacement et autres présents pour les motiver.
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Après recoupements et vérifications (il eut de nombreuses fausses pistes), un suspect fut localisé à Kalaban-coura. Il fut cueilli dans son sommeil aux environs de 20 heures dans la nuit du jeudi au vendredi dernier. Il se nomme Boubacar Diarra. Une fouille de son logis permit de découvrir les armes du crime (un pistolet de fabrication artisanale, des cartouches) et quelques objets volés non encore écoulés, en l’occurrence des tissus basins et wax que reconnurent la victime, Mme Maïga la promotrice du salon de couture. L’enquête ne faisait que commencer. Mais au même moment, une autre affaire, totalement indépendante de celle en cours imposa à l’équipe une conduite diligente (lire encadré).
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Un médecin sollicité pour soigner le blessé
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Lors de l’opération à Lafiabougou disions-nous, un des bandits s’est, par inadvertance, tiré une balle dans la cuisse. Le blessé répond au sobriquet de «Mali-lait». Sa blessure était grave et il lui fallait des soins appropriés. C’est ainsi que la bande se dirigea chez un médecin à Bozola et répondant au nom de Gaoussou plus connu sous le nom de «Cousin». Il travaillait auparavant au Centre de santé Communautaire BOGNABA. Sans se faire prier, Boubacar Diarra, le premier suspect appréhendé avoua tout. La police fit une descente chez le médecin qui bénéficia malheureusement de la complicité des voisins pour disparaître avec son épouse. Il fallait maintenant agir vite et très vite puisque les autres suspects seront probablement informés par le Médecin complice, de l’avis de recherche les concernant.
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Zou le cerveau de la bande cueilli à son tour
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La nuit du jeudi au vendredi fut particulièrement longue pour les éléments de cette brigade de recherche. Très tôt le matin, après avoir balisé le terrain et monter le guet durant toute la nuit, en plein centre du quartier Bozola, L’Epervier et ses hommes purent mettre la main sur le deuxième suspect. Il répond au nom de Zoumana communément appelé Zou. On retrouva chez lui, le deuxième pistolet et des cartouches. Il avoua à son tour.
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C’est lui qui planifié toute l’opération. Le véhicule ayant servi aux besoins de la cause appartiendrait à une ONG de la place. Il était loué à 50.000 F CFA par opération (non par nuit) et était conduit par un chauffeur répondant au nom de Fafré Cissé. Ce dernier est introuvable, lui, celui surnommé «Mali-lait» et un autre répondant au nom de Dra. Des recherches sont en cours pour retrouver ce beau monde. Selon les aveux des deux suspects, il était prévu de mener une opération similaire à la première, dans la nuit d’hier dimanche.
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Les populations comblées
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Lorsque, accompagnée des deux suspect, une équipe du Commissariat dirigé par Moussa Sissoko (Commissaire) s’est rendue sur les lieux des délits pour reconstituer les faits, les populations ont réservé l’accueil des plus chaleureux à ces policiers de la nouvelle génération. A ceux qui voulaient les récompenser pour le travail bien fait, ils ont juste demandé des bénédictions. L’Epervier du Mandé que nous avions joint n’en demande pas plus. Des bénédictions, rien que des bénédictions de la population malienne !
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B.S. Diarra
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Papa Niembilén, l’héritier de Soloni-tondjan arrêté pour avoir sectionné le pénis de sa victime
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Au cours de la même nui, au moment précis où l’Epervier du Mandé et son équipe échafaudaient des stratégies afin de coincer les braqueurs de Médina Coura et de Lafiabougou, un jeune arriva au commissariat avec un pénis presque sectionné. Il venait de l’Hôpital où il reçut des soins appropriés. Sa virilité est cependant menacée. Il déposa plainte pour agression et vol contre Papa Niambélén et sa bande, celle qui dirigeait Soloni-tondjan avant d’être appréhendé par le même Inspecteur Principal et presque dans les mêmes circonstances.
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La victime répond au nom de Abdoulaye Ouologuem sis au quartier Missira. Il était en compagnie d’un ami quand arrivèrent Gaoussou Diarra alias Papa Niembilén et sa bande. Ils exigèrent à l’ami de les suivre. Ce dernier refusa. S’en suivit une altercation au cours de laquelle, les malfrats parvinrent à confisquer le téléphone de Ouloguem. Ce dernier exigea qu’on lui restitue son appareil. La bagarre s’envenima. Les jeunes durent appeler au secours. Hélas, avant même que le secours demandé ne puisse intervenir, Papa Niembilén a eu le temps de se servir de son poignard. Il a quasiment sectionné le pénis du malheureux.
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Après s’être rendu à l’hôpital Gabriel Touré où il reçut des soins adaptés à la circonstance, le blessé se rendit au Commissariat du 3ème Arrondissement où L’équipe de l’Epervier du Mandé s’apprêtaient à se lancer à la recherche de la bande des braqueurs. Priorité fut donnée au jeune plaignant. Les policiers se rendirent immédiatement dans l’antre de Soloni-tondjan à Médina-coura où, par instinct, les malfrats se sont repliés après leur forfait. Là tout le monde était au grand complet, tous, y compris la femme de Soloni-tondjan laquelle est désormais «entretenue» au propre comme au figuré, par Papa Niembéilén depuis l’arrestation de Solo. Ce qui ne manquera pas de faire des étincelles dans la Grande Prison de Bamako où sera désormais conduit Papa Nimbilén. Seul absent : un autre caïd répondant au sobriquet très évocateur de «Salopard». Ce dernier a pu s’échapper mais il est vivement recherché. A l’exception donc de dernier, tout le monde fut embarqué. Sur place, les flics ont retrouvé de nombreux engins deux roues de provenance douteuse.
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Gaoussou Diarra dit Papa Niembilén est un vieux de la vieille. Il «est aux affaires» depuis maintenant plus de deux décennies, depuis que l’Epervier était encore «Epervillon». Comme son père spirituel, Soloni-tondjan, il a plusieurs fois séjourné en prison. Encore comme lui, il évoluait dans les agressions et vol à main armée avant de devenir dealer et receleur. Il a été plusieurs fois cité lors des différentes descentes de la police dans le bar mal famé qu’entretenait Soloni-Tondjan à Médina-Coura.
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La bande en question était restée sans chef depuis l’incarcération de Soloni-tondjan. C’est Papa Niembilén qui était pressenti pour reprendre le flambeau. Mais il a été très mal inspiré en coupant le zizi du pauvre Ouologuem. Et pour cause : cette erreur lui a été fatale. Il rejoindra donc dès ce lundi, Soloni-tondjan dans les geôles de la Maison Centrale d’Arrêt. La bande reste encore orpheline, en entendant, peut-être que «Salopard» revienne de son exil forcé.
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B.S.D
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