Au regard de l’atmosphère de précampagne qui règne, aucun soutien sérieux ne s’exprime en faveur du jeune frère de Mandé Sidibé. Au constat, les professions de foi et les bonnes intentions ne sont suivies d’aucun effet significatif pour valoriser son éventuelle candidature à la magistrature suprême. D’ailleurs, depuis la désignation de Dioncounda Traoré comme porte étendard de l’ADEMA, ceux chargés de troubler le jeu en faveur de l’ex PM se cachent désormais. Va-t-il encore prendre le risque de se jeter à l’eau ?
Doucement mais très sérieusement l’horizon s’assombrit pour l’inspecteur général Modibo Sidibé. Il y’a quelques mois de cela ceux qui jouaient les premiers rôles pour préparer l’opinion publique à cette éventualité ont peu a peu disparus, sinon se recroquevillent désormais dans leur cachette. Du coup le terrain politique de l’ex chef du gouvernement d’ATT, n’est animé que par une cohorte d’opportunistes que d’aucuns qualifient de pieds plats dont les réputations n’atteignent même pas les frontières du district de Bamako.
En clair, deux points de chute étaient logiquement envisageables pour donner du sérieux à la candidature de Modibo Sidibé. Il s’agit de l’ADEMA et du PDES. Mais ceux chargés d’élaborer des stratégies viables au sein de ces différentes formations politiques n’ont été que des spectateurs et incapables à porter la contradiction.
Sans être un observateur politique aguerri, on peut facilement déduire que la future candidature de Modibo Sidibé sans même être concrétisée a été étouffée dans l’œuf par la déclaration du 12 novembre 2010 du président de l’ADEMA, Dioncounda Traoré à la Maison de la Presse. Lorsque l’élu de Nara a publiquement affirmé que le candidat de l’ADEMA ne proviendra que du parti et qu’il est inadmissible que les abeilles soutiennent un indépendant.
Pendant cette période, ceux, favorables à la candidature de Modibo Sidibé au sein de l’ADEMA n’ont trouvé aucun moyen politique de faire aboutir leur dessein. Ils ont tous cru que le poste de premier ministre, qu’occupait l’enfant du Badialan I , était peut être éternel et assez suffisant pour un jour faire démentir celui qui assumait les rênes de l’ADEMA et de l’Assemblée Nationale. Entre temps, le coup de Jarnac du président de la République, Amadou Toumani Touré a été fatal. Surtout, pour ceux qui estimaient que le chef de l’Etat allait garder sa confiance à Modibo Sidibé jusqu’à la fin de l’an 2011.
Affaire de la Mine de Faléa, échec de l’initiative riz, incompétence gestionelle…Personne ne peut dire avec exactitude la raison du divorce prématuré et brutal du Général ATT avec le Général Modibo Sidibé. Tout ce qui reste évident et qui ne fait l’objet d’aucun doute, malgré les justifications diplomatiques d’après du Chef de l’Etat, ces deux hommes ne se sont pas séparés en bons termes.
Des appuis sans point d’appui !
Au sein de l’ADEMA, s’il y’a quelqu’un qui avait décidé d’aller au charbon pour défendre la cause de Modibo Sidibé, c’est bien le gabelou en chef Zoumana Mory Coulibaly. En un moment, il avait même osé franchir le Rubicon quand il affirmait qu’il était prêt à financer la campagne de Modibo Sidibé avec ses fonds propres. Lorsque dans sa démarche, le « Bamanan politicien » a compris qu’il n’était que le seul coq qui chantait dans tout le village, il a vite atténué ses ardeurs. L’expérimenté douanier a compris que dans cette affaire, il n’existe aucun soutien valable ni de l’extérieur, encore moins de l’intérieur pour protéger les partisans de « Van le flic » en cas de sanction ou de retour du bâton. Etant le frère cadet d’un autre martyre politique (Souleymane Mory Coulibaly, décédé avec Tiéoulé.M.Konaté), Zou s’est recroquevillé sur lui-même en attendant de voir clair dans cette affaire de candidature.
Cette hypothèse semble aussi comprise par l’actuel Maire de Bamako, Adama Sangaré. Lequel, qui avait déjà fini d’endoctriner sa propre section pour la cause de Modibo Sidibé, se cache désormais derrière ses ambitions, depuis le consensus trouvé autour de Dioncounda. Certains de l’ADEMA, affirment que dans cette histoire de candidature le maire Sangaré s’est retrouvé dans une situation confuse, entre le marteau et l’enclume. Tout simplement en raison de la volte face de son mentor (Soumeylou Boubeye Maiga) qui ne serait plus du camp de Modibo Sidibé, qui constitue malheureusement l’autre mentor du jeune maire.
Au-delà de tous ses fervents défenseurs, l’ex Premier Ministre serait aussi abandonné par tous ceux-ci qui pouvaient servir de piston à sa candidature, à savoir l’ancien Président de la République, Alpha Oumar Konaré et son successeur au pouvoir, ATT. Cela étant, même le parti PDES qui était pressenti comme l’arme secrète de Modibo Sidibé, semble désormais s’occuper de ses propres oignons.
Par ce que tous ceux-ci sont entrain de faire miroiter sous les yeux de l’ex PM les rideaux du Koulouba comme du vif argent, ils ne pourront plus lui dire de revoir sa copie et que la situation est devenue difficile depuis le consensus instauré derrière Dioncounda. Au demeurant, Modibo risquera de se jeter dans la mer, même sans bouée de sauvetage. Au secours donc.
Moustapha Diawara