Situation des 80 policiers en poste à Kidal
Aucun salaire ni avantage depuis leur redéploiement !
Depuis le 13 décembre 2013, 80 policiers ont marqué le retour de la police à Kidal. Un retour que ces agents vivent amèrement et impuissamment. Une situation due aux conditions de travail qui restreignent leur liberté de mouvement et de prise d’initiatives pour sécuriser la ville en empêchant les groupes armés d’infiltrer la région. Mieux, ils n’ont perçu depuis leur redéploiement ni salaire, ni avantage de retour administratif promis par l’Etat. Les provocations des populations, l’entêtement de la police islamique dite de l’Azawad et le manque de responsabilité de l’Etat à respecter ses promesses, sont des facteurs qui brisent l’espoir de ces 80 policiers et les plongent dans une désillusion dont ils ignorent la fin.
L’Etat, après la libération des régions de Tombouctou, de Gao et de Kidal des mains des jihadistes, a vite pris la décision de recouvrer l’intégrité territoriale en demandant aux agents de ces régions de retourner à leurs postes. Un retour qui était accompagné par des primes d’encouragement et d’installation pour chaque agent. Si à Gao et à Tombouctou, la situation semble propice pour le retour effectif des agents de l’Etat, la situation dans la région de Kidal laisse à désirer. La ville de Kidal est loin d’être une des régions du Mali, tant l’influence des forces dites de l’Azawad est visible et empêche nos forces de l’ordre à honorer leur engagement citoyen pour le bien-être de l’Etat et des populations qui ne partagent pas leur vision séparatiste.
Les 80 nouveaux policiers déployés depuis le 13 décembre 2013 pour sécuriser la ville de Kidal vivent une situation humiliante et frustrante. L’armée est cantonnée dans le camp militaire et la police aussi depuis son retour à Kidal. Depuis leur arrivée dans la ville, ils sont cantonnés dans les locaux de la sous-préfecture et ne peuvent évoluer que dans un rayon de 400m2, sous escorte de la Minusma. Ils ne contrôlent que le marché de Kidal et leur mouvement est très limité.
Aujourd’hui, ces agents sont frustrés et ne se cachent plus pour le démontrer. Ils veulent une extension de leurs actions sur les quartiers de la ville qui leur sont jusqu’à ce jour interdits. Ils dénoncent également leur situation précaire. Les autres agents de la ville qui ont été déployés à Kidal pour le retour de l’administration, sont pour la plupart retournés à Bamako, faute d’activités et de libertés. Si ces agents peuvent profiter de leurs primes de retour dans cette région occupée du nord par le Mnla, étant à Bamako dans un «chômage technique», tel n’est pas le cas des 80 éléments de la police qui pensent que, travailler dans ces conditions, consiste à cautionner l’entrée dans la ville des bandits armés autres que le Mnla. Ce qui atteste, aux yeux du monde, que le Mnla n’est pas le seul à contrôler la ville de Kidal. Il partage le contrôle de la ville avec les bandits armés de toutes sortes, qui signalent leur retour.
Les autorités françaises ne sont pas exemptes de tous reproches, dans la mesure où plusieurs tentatives de l’armée malienne à reprendre la ville ont échoué sous le couvert de l’Hexagone. Les 80 éléments de la police, qui ne veulent plus assister passivement à cette mascarade, demandent à l’Etat et à ses partenaires de revoir leur politique de gestion de Kidal.
La politique de l’Etat qui consiste à faire croire à l’opinion nationale qu’il maîtrise la situation dans cette partie du Nord de notre pays est une utopie. Une illusion que les 80 policiers déployés dans la région depuis le 13 décembre 2013 dénoncent et demandent plus de marges de liberté pour accomplir leur mission de sécurisation de la ville. Cette liberté est restreinte par la police dite de l’Azawad et certaines couches de la population qui ne veulent pas de leur présence. Les 80 policiers dénoncent également l’attitude de l’Etat qui a failli à ses promesses. Contrairement à leurs frères de l’armée régulière cantonnés dans le camp militaire et qui bénéficient de la fameuse prime de 50.000 Fcfa dit «prime Haya», ils n’ont bénéficié d’aucun avantage et n’ont perçu depuis leur redéploiement aucun salaire.
Les primes de 250.000 Fcfa promises par l’Etat pour leur installation et de 4000 Fcfa par jour sont loin d’être une réalité. Il faut rappeler que dans un communiqué lu sur les antennes de l’Office de radiodiffusion télévision du Mali (Ortm), l’Etat avait pris la décision d’accorder aux agents, qui devraient effectuer leur retour à Kidal, une prime de 250.000 Fcfa pour leur installation. Les 80 policiers déployés à Kidal se posent des questions sur le bien-fondé de cette décision et appellent l’Etat à tenir toutes ses promesses. Ils ne puisent satisfaction que dans les petits gestes spontanés du gouverneur de la région.
Pour l’instant, ces 80 agents de la police se contentent de la Pga (Prime générale alimentaire). C’est avec cette prime qu’ils font leur entretien et gardent le contact avec leurs familles et leurs proches. Une somme dérisoire qu’ils perçoivent vers les 18 et 20 de chaque mois.
La reconquête de Kidal par les autorités doit être une préoccupation de première heure. Les négociations d’accord, mais les actes aussi pour permettre à ceux qui seront les acteurs de la sécurité de la ville d’avoir un moral solide et d’être convaincus de la sincérité de l’Etat à reconquérir cette ville.
Sinaly KEÏTA
Behanzin, mon frère si d’autres fonctionnaires ont régagné Bamako, pourquoi ne pas remettre ces primes promises à ceux qui se sacrifient en restant à Kidal pour la Protection des personnes et leurs biens.Aux fonctionnaires maliens retournés à Kidal en général et les 80 policiers en particulier, qu’ils restent dernière le Bon DIEU car leur sacrifice est extrême et qu’il lui plaise ! Allah leur recompensera ! Amina !
Patience les gars. Comme on le dit “Laisser moutons trotter, tabaski viendra”
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