Depuis sa nomination à la tête de la direction générale de la Police nationale, Moussa Ag Infahi a failli. La police est perçue comme une hydre alimentée par le laxisme, l’insubordination… Le contrôleur général, Moussa Ag Infahi, n’est que l’ombre de lui-même de par ses attitudes jugées très laxistes. A de la façon où le DG conduit la police, elle risque de mourir de sa belle mort.
La police au Mali est un corps paramilitaire créé au lendemain de l’indépendance du Mali. Ce corps a été aux grands rendez-vous de la lutte contre la délinquance et la traque des bandits armés. Ces résultats obtenus par la police n’étaient pas un simple fait du hasard. En effet, le respect, la soumission de la hiérarchie étaient la chose la mieux partagée. En ce sens que le commandement avait su insuffler le respect des agents de police envers la hiérarchie. C’était vraiment « je t’ordonne, tu exécutes sans murmures ni tambour ».
Cette belle époque nous est nostalgique depuis l’arrivée du contrôleur général Moussa Ag Infahi à la tête de la police malienne.
Nommé DG en octobre 2015 dans les conditions que nous savons, l’homme a déçu les espoirs placés en lui par une bonne franche de la corporation. Tenez-vous bien ! En 3 ans de gouvernance de Moussa Ag Infahi, le commandement est en train de subir « l’humiliation » de la part de certains agents de la police, notamment des sous-officiers, sous prétexte qu’ils sont membres de tel ou tel syndicat de la police.
Ce type nouveau de policiers a certainement oublié qu’avant d’être membre d’un syndicat, on est d’abord policier. Autrement dit, les règles de la corporation s’appliquent à tout agent de tout grade.
Outre les cas de manquement à l’encontre des usagers, ces « policiers syndicalistes » bafouent ce qui caractérise la police : l’obéissance, le respect au commandement.
Il nous revient que la plupart des syndicats de la police ne trouvent mieux que faire de l’immixtion dans la gestion du personnel, si une décision est prise à l’encontre d’un des leurs. Aussi, ses syndicats montent-ils sur leurs grands chevaux pour tenir tête à la hiérarchie.
Certains cas se sont déroulés dans des commissariats de Bamako et de l’intérieur. Des policiers, sous le couvert de leur syndicat se sont opposés comme bon leur semble aux sanctions prises à leur encontre par leur Commissaire comme pour dire « hèrè bechi, hèrè bé tilé ».
Ces cas d’indisciplines ont été parfois signalés à la direction générale de la police, mais sans suite. Le plus souvent, quand un syndicat et un Commissaire « s’affrontent le dernier mot revient au premier, qui par miracle parvient à avoir la tête de la hiérarchie. Certains agents syndicalistes affirment à qui veut l’attendre que si un Commissaire d’un Commissariat ne fait pas leur affaire, ils le feront partir sans autre forme de procès ».
Le dernier des cas est celui du sergent Abdramane Bakayoko. L’homme connu pour ses agissements au sein de la police, a refusé d’exécuter une sanction à lui infligée par sa hiérarchie sous prétexte qu’il est syndicaliste. Mieux, il a fini par dresser son syndicat contre le Commissaire principal qui a été l’objet d’intimidation de tous genres.
Que cache le DG de la police ?
Depuis plus de 3 mois, le sergent n’est pas inquiété et vaque à ses affaires comme si rien n’était. Le DG de la police avait tenté d’étouffer l’affaire, mais c’était sans compter sur la solidarité des Commissaires de police, qui ont pesé de leur poids pour qu’une sanction exemplaire soit infligée à l’agent récalcitrant. Ce cas qui a fait déborder le vase, a semble-t-il poussé les Commissaires de police du Mali à mettre sur les rails leur propre syndicat. Une commission est en train de travailler pour la mise en place effective du syndicat des Commissaires. Ces derniers, selon plusieurs d’entre eux, n’entendent plus croiser les bras face aux dérives émanant de leurs agents et aux laxismes du Directeur général de la police.
Cette affaire dite Bakayoko est en train de prendre une autre tournure au sein de la police et coupe le sommeil au DG de la police. Les autres syndicats disent à qui veut l’attendre qu’ils ne se soumettront plus jamais à aucune sanction venant d’une hiérarchie tant que le cas Bagayoko n’est pas tiré au clair.
Le contrôleur général Moussa Ag Infahi semble dépasser par la tournure des événements, en fermant les yeux sur les dérives de certains agents indisciplinés.
Le comportement déshonorable de certains éléments de la Police nationale lui a fait perdre toute son aptitude et sa sérénité auprès de la population. Ce type de comportement est inacceptable. Le caractère d’insubordination de certains syndicats est fortement mis en cause. Pour redorer une image de la police, il suffit pour le DG Infahi de rappeler aux jeunes syndicalistes que « l’autorité investie du pouvoir hiérarchique exerce les fonctions de commandement ». Et qu’a ce titre, « elle prend les décisions et les fait appliquer ; qu’elle les traduit par des ordres qui doivent être précis et assortis des explications nécessaires à leur bonne exécution ».
Mieux, le DG a-t-il oublié de dire à ses « protégés » que le fonctionnaire de police doit exécuter loyalement les ordres qui lui sont donnés par l’autorité de commandement. Et que de ce fait, le subordonné est tenu de se conformer aux instructions de l’autorité.
L’impuissance des autorités policières de notre pays est telle que, nous sommes en droit de soupçonner légitimement, si ce n’est pas plutôt une démission ou un laisser-aller du DG de la police, au regard des cas d’indisciplines qu’il tente d’occulter. Moussa Ag Infahi se doit de comprendre que sans la discipline, l’accomplissement des missions de la police sera compromis.
Mohamed Keita