Ils l'ont fait savoir, mercredi 23 juin au cours d'une assemblée générale : Les policiers menacent de marcher sur l'Assemblée nationale si les députés adoptent leur projet de statut en l'état actuel

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La colère et la tristesse étaient visibles  sur le visage des policiers venus assister, très nombreux, à l’assemblée générale organisée dans l’après-midi du mercredi, par le syndicat de la police nationale, dans la cour du Groupement mobile de sécurité. Un seul point  était inscrit à l’ordre du jour, à savoir le statut de la police nationale, dont la mouture se trouve déjà sur la table de l’Assemblée nationale. Les syndicalistes trouvent beaucoup de lacunes dans ce statut qui, indique t-on, n’a pas pris en compte les recommandations formulées par la majorité d’entre eux. Par conséquent, ils menacent de marcher sur l’Assemblée nationale, si jamais ce projet venait à passer devant les députés.

L’assemblée générale était animée par Simion Keita, Siriman Fané, Drissa Samaké dit Roger, tous des leaders syndicaux de la police dans le district de Bamako et Kati. A les entendre,  le mécanisme d’avancement n’a pas suivi l’évolution constatée dans  les rangs de plusieurs corps de l’armée. Un policier doit avoir huit années, voire dix années d’ancienneté dans un même grade avant d’espérer passer à un grade supérieur.

 

Alors que dans l’armée, c’est-à-dire, chez les militaires, après une période de trois années d’ancienneté, le militaire est proposable à un grade supérieur. Une situation d’injustice que les policiers n’entendent point cautionner. Au lieu de huit années, ils ont réclamé des autorités, en bonne et due forme, une période de six ans, au bout de laquelle, le policier passe à un échelon supérieur. Face à la situation,  l’organisation d’un concours professionnel reste l’unique alternative pour les policiers sous officiers,  de passer à un grade supérieur. Mais, là  aussi, se situe un autre problème, le concours se tient de façon épisodique, ou ne se tient pratiquement pas. Puisqu’il se déroule selon les humeurs des responsables, fulmine t- on dans les rangs des syndicalistes. 

 

Ceux – ci demandent que ce concours soit ramené à tous les deux ans, à défaut de le tenir tous les ans. Aucune de ces recommandations ne figurent, à  les  croire, dans le projet du nouveau statut de la police nationale. Un projet de statut est fait pour apporter une amélioration dans les conditions de vie et de travail aux personnes à qui il est destiné, martèle Siriman Fané, secrétaire général du GMS. L’actuel statut,   poursuit -il, ne fait que reprendre celui de décembre 2002. " Nous ne sommes pas partants pour son adoption, nous mettrons tous les moyens de notre côté pour qu’il ne soit pas adopté’’.  Avant d’ajouter  " le député est l’émanation du peuple qui l’a fait élire, nous sommes  partie intégrante de la population malienne. Nous sommes sûrs que le parlement restera sensible à notre demande. Si non, nous n’avons pas le choix, nous nous verrons obligés de marcher sur l’Assemblée nationale pour nous faire comprendre ".

 

Les policiers ont mis cette assemblée générale à profit pour dénoncer les conditions d’incarcération de certains de leurs collègues, au nombre de sept, qui ont  été arrêtés pour divers délits et qui dorment dans la même cellule avec des bandits qu’ils ont arrêtés. Chose qui les expose à des agressions et autres sévices. Ils réclament pour eux les mêmes conditions d’incarcération en vigueur chez les militaires. Un militaire, lorsqu’il est pris en faute, explique t – on,  est immédiatement placé entre les mains de l’administration militaire qui est responsable de sa sécurité.

 

La grille salariale fut aussi abordée au cours de l’assemblée générale. Les policiers  demandent un meilleur traitement.       

    " La grille actuelle ne nous permet pas de nous épanouir dans notre service " déplore Simion Keita. En attendant tous les yeux sont rivés sur l’Assemblée nationale qui doit se prononcer sur le projet de statut, à partir du 3 juillet 2010.

Abdoulaye DIARRA

 

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