Guéguerre pour le contrôle du syndicat de la police nationale : Le nouveau bureau, dirigé par Siméon Kéïta, dénonce le parti pris de Siaka Diakité

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Le Secrétaire général de l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) a eu droit à de sévères critiques, au cours d’une conférence presse, tenue mardi dans l’après-midi au GMS et animée par celui qui revendique, désormais, le poste de  Secrétaire général du bureau du syndicat de la police nationale, mis en place  le 17 juillet dernier, l’Adjudant Siméon Kéïta. A en croire celui-ci, Siaka Diakité, par ailleurs, patron du Syndicat national des travailleurs de l’administration d’Etat (SYNTADE) auquel le syndicat de la police nationale est affilié, fait fausse route en portant sa préférence à l’ancien bureau conduit par l’élève Commissaire Tidiane Coulibaly dont "le mandat est caduc et illégal". En effet, soutient-il, ce dernier a passé 11 ans à son poste alors que les statuts et règlement intérieur du syndicat de la police n’autorisent que deux mandats de 3 ans. Il s’y ajoute que son statut actuel d’élève Commissaire lui interdit toute participation à des activités syndicales. A entendre Siméon  Kéïta, le nouveau bureau, composé de 31 membres et fort de sa légitimité, va s’investir pour  réunifier les différents courants au sein de la police, rechercher un statut digne pour ce corps et rendre effectif le paiement des primes et indemnités.

Le bureau syndical que le Secrétaire général Tidiane Coulibaly prétend diriger, avec allégeance à Siaka Diakité, est, aux dires des conférenciers "caduc et illégal ". Pour eux, son mandat a pris fin et il n’est donc plus habilité à parler au nom de la police. Conformément au règlement intérieur de la police nationale, précisent-ils, le mandat du bureau est fixé pour une durée de trois ans, renouvelable une seule fois. Et le Secrétaire général débarqué, l’élève Commissaire Tidiane Coulibaly est resté à ce poste depuis 11 ans, relève le conférencier. C’est en 1999 qu’il avait pris les rênes de cette association et il a fallu attendre jusqu’en 2005 pour qu’il se décide à convoquer une conférence de section afin de se faire réélire au même poste, en violation flagrante des statuts et règlements intérieurs, explique Siméon Kéita.

Les conférenciers n’étaient pas à court d’arguments pour charger Tidiane Coulibaly, apparu au cours du weekend à côté de Siaka Diakité pour animer une conférence de presse au nom du syndicat, sur la situation qui prévaut. Un point de presse qui s’est tenu le samedi dernier à la Bourse du travail et au cours duquel, le Secrétaire général de l’UNTM, Siaka Diakité, a avancé les raisons pour lesquelles il ne peut pas reconnaitre le nouveau bureau dirigé par Siméon Kéita. Selon lui, le bureau dirigé par Tidiane Coulibaly, pourtant contesté par la majorité des policiers, est dans la légalité parce que mis en place en 2005 pour une durée de trois ans.

En effet, le patron du Syntade puise ses arguments dans les résolutions du 11ème Congrès de l’UNTM, tenu du 1er au 4 août 2006. Aux termes de ces assises, de nouveaux statuts et règlement intérieur  ont porté le mandat des organes à cinq ans, alors que c’était de 3 ans auparavant. Siaka Diakité dit avoir diffusé une lettre circulaire en ce sens, le 29 janvier 2007, pour en informer tous les affiliés.

En amont, précise-t-il, tous les syndicats affiliés à l’UNTM avaient tenu leurs assises, par conséquent aucun d’eux ne pouvait plus organiser un autre Congrès pour modifier la disposition relative à la durée du mandat.

Le SPN, au cours d’un séminaire tenu à l’école nationale de police, qui a regroupé l’ensemble des Secrétaires généraux et les membres du Bureau exécutif national, a décidé de se conformer au mandat de cinq ans, selon Siaka Diakité.

De toute façon, pour le Secrétaire général de l’UNTM, le Syntade est l’un des douze syndicats nationaux que compte l’UNTM et le SPN fait partie des quinze sections du Syntade. Selon Siaka Diakité, aucune structure n’a organisé un Congrès pour modifier leurs textes, encore moins pour renouveler les instances. La décision du renouvellement, précise t-il, appartient à l’UNTM.

A en croire Siméon Kéïta, le nouveau Secrétaire général Tidiane Coulibaly n’est plus habilité, au regard des textes qui régissent l’administration de la police nationale, à exercer toute activité syndicale. Cela en sa qualité d’élève Commissaire. Un élève en cours de formation est interdit de tout militantisme, a-t-on indiqué. Si quelqu’un est dans l’illégalité, c’est bien lui, a fulminé pour sa part Siriman Fané, Secrétaire général adjoint du nouveau bureau. Siriman Fané s’insurge contre l’attitude du Secrétaire général du Syntade, Siaka Diakité : "Pourquoi voudrait-il faire l’avocat du diable ?".

Siriman Fané ajoutera que bien avant la mise en place du nouveau bureau, une mission de sensibilisation avait été mise en place pour sillonner les 27 comités du district de Bamako et le cercle de Kati, ainsi que toutes les capitales régionales, à l’exception de Kidal. L’objectif était d’informer les militants de la situation d’impasse dans laquelle était plongée la section syndicale et de recueillir leurs avis sur la marche à suivre, en vue d’une restructuration du bureau syndical. Il a été décidé de la tenue d’un Congrès extraordinaire à l’issue de la rencontre des Secrétaires généraux. C’est ainsi, dira Siméon Kéita, qu’une correspondance fut adressée à Siaka Diakité pour attirer son attention et recueillir son conseil pour un règlement de la crise à l’amiable au sein de la section syndicale.

Faute d’avoir eu auprès de lui une oreille attentive, les  policiers de la tendance Siméon Kéita ont convoqué un Congrès extraordinaire au cours duquel un bureau a été mis en place. Siméon Kéita et son bureau fort de 31 membres revendiquent la légitimité et affirment avoir été élus sur la base d’une légalité qui ne saurait souffrir d’aucune contestation. A les croire, Siaka Diakité est passé à côté, en voulant s’aliéner un bureau fantoche qui ne saurait se prévaloir d’une quelconque prérogative au sein de la police nationale.

Au GMS, où a lieu la conférence de presse, on précise au passage que l’absence d’un bureau syndical légal a eu pour conséquence l’adoption par le parlement malien d’un nouveau statut qui n’apporte aucune amélioration dans les conditions de vie et de travail des policiers.

En tout cas, le nouveau bureau ne s’avoue pas vaincu. Conformément aux résolutions de la conférence de section, il lui est demandé de maintenir son affiliation au Syntade, de s’investir pour la réunification des différents courants au sein de la police nationale, de trouver un statut digne de la police et de rendre effectif le paiement des primes et indemnités.                            

   Abdoulaye DIARRA

 

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