Etat d’Urgence : Ces mauvaises habitudes qui demeurent

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patrouillEMalgré l’Etat d’Urgence décrété à cause de la crise que le pays traverse, les porteurs d’uniforme  n’ont pas pu se débarrasser de certaines mauvaises habitudes. Nous vous livrons certains cas que nous avons vécus.

Les policiers de la circulation

L’Etat d’urgence n’a nullement rien enlevé dans leur racket quotidien. Il y a une semaine, je devais transporter des matériels informatiques du grand marché à Faladié. J’ai fait appel à un spécialiste, un  conducteur de motos à trois roues. Le prix fixé qui était de 6000 FCFA m’a paru très élevé. Sur quoi il me  rétorquait qu’il doit gérer les policiers en route. Vous les donnez combien ? 500 F à chaque point de circulation où ils se trouvent,  m’a-t-il dit. Même avec la facture ? Oui. Ils se fichent de la facture ; ce qui les intéresse ce sont les 500 F ; même si c’est de la drogue que tu transportes, ils ne vérifient pas le contenu. On emprunte le pont des Martyrs, et arrivés au niveau du palais de la culture, Amadou H. Bâ,  un policier le siffle. Le conducteur se gare à côté et met immédiatement la main dans la poche pour remettre discrètement 500 F CFA au policier. Rien à dire !

Victime de patrouille, si t’as pas d’argent

A cause de l’Etat d’Urgence, les patrouilles sont fréquentes maintenant et se font normalement. Dans les quartiers sensés abrités les plus grands malfaiteurs, elles commencent vers le crépuscule. C’est comme le cas de certains secteurs  de Kalaban-Coro. Le jeudi dernier en quittant vers 2 heures du matin Kabala, je tombe sur une patrouille. Pièce d’identité et vignette, s’il vous plaît monsieur. Après vérification, bonne nuit Monsieur m’a dit le gendarme. Quand je m’apprêtais à partir,  j’ai vu beaucoup de gens et des engins à côté. Faute de vignettes pour certains et de cartes d’identité pour d’autres.  Ils discutaient chacun du montant qu’il doit payer pour être élargi.  Ceux qui n’ont pas de sous passeront la nuit au poste.

Poste de contrôle, tous motifs pour l’argent

Lors de mon retour d’un voyage de Sikasso, le week-end passé, notre véhicule a été sifflé au poste de contrôle de SENOU. Le jeune policier, un cousin à plaisanterie, s’approche. Bonsoir, vos pièces et la carte grise du véhicule s’il vous plaît. Après vérification, tout est parfait. Quant il a vu du bois et des sacs de charbon, il dit  par la suite au conducteur, qu’il est anormal de les transporter  dans un véhicule de service de l’Etat. Le conducteur l’informa que c’est pour son patron. Ce n’est pas son problème, a-t-il martelé. Le conducteur le suivit au poste.  L’infraction devait coûter 3000 F CFA, qui a finalement révélé aux policiers que les fagots et le charbon étaient destinés à un ministre de la république.

Quand il a entendu le mot Ministre, la menace s’est transformée en causerie. Tenez vous pouvez aller. ‘’Dorénavant vous payerez le cola’’, a martelé le policier.

Boubacar Yalkoué

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1 commentaire

  1. Il faut plus de déonthologie dans le corps des journalistes au Mali. La presse malienne est à l’image de son armée et de sa classe politique et surtout de l’ORTM: nulle et nullissime.

    Quelle gachies pour ma partrie

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