Entrenous: Le bal des « patriotes de la 25ème heure » d’un pays trahi ?

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Les vives contestations liées aux promotions à titre exceptionnel à la police et la marche des organisations pro-putsch contre l’intervention militaire de la Cedeao, la semaine dernière, nous ont encore rappelé l’extrême fragilité des autorités de transition, mais aussi, l’insécurité dans laquelle baigne le commandement militaire à Bamako et empêche les plus hautes autorités à entreprendre les décisions nécessaires et indispensables à la libération des zones occupées.

Même si les décrets et arrêtés querellés ont été annulés, il faut reconnaître que les initiateurs et les titulaires de ces « galons de la honte » ont prouvé qu’ils sont des patriotes de la « 25ème heure d’un pays trahi » dont  les 2/3 du territoire national sont aux mains des séparatistes, terroristes et autres vendeurs d’illusions.

Au moment où le président de la République et le gouvernement se battent comme de beaux diables afin de mobiliser la communauté internationale, les soutiens des putschistes de Kati œuvrent à saper tous les efforts allant dans le sens d’une normalisation de la situation. La prise de position de ces leaders qui se donnent la permission de vilipender l’intervention d’une force internationale dans les rues de Bamako prouve à suffisance qu’ils sont eux aussi des patriotes de la « 25ème heure d’un pays trahi ». Estimant à tort et à travers qu’une intervention des forces internationales est une grave menace pour leurs intérêts, ils sont prêts à tout pour faire capoter cette intervention.

Au moment où une jeunesse débout et consciente brandit le drapeau national et chante l’hymne de la patrie dans les rues de Gao, Goundam, en déchirant le torchon des bandits armés, une espèce de jeunesse instrumentalisée transforme la devanture de l’Assemblée Nationale en un lieu d’insulte à l’endroit des autorités légitimes.

Au moment où des jeunes de Tessalit, Ménaka, Gao, Tombouctou, Goundam, Diré, Niafunké sont privés de tout sur leurs terres occupées, certains de leurs camarades de Bamako qui sont loin d’imaginer leur calvaire sortent dans les rues pour manifester contre une intervention internationale. Véritable bal de patriotes de la « 25ème heure d’un pays trahi ».

Au moment où les islamistes lapident, mutilent et tuent publiquement, le capitaine Sanogo et ses hommes continuent de porter des coups de canif à la transition en posant des actes qui humilient et discréditent le Président de la République et le gouvernement de Transition. Nous voulons des militaires qui respectent le devoir de réserve, le principe de la soumission de l’armée aux institutions démocratiques. Aussi, comme l’a souligné le président par intérim de l’Assemblée Nationale, Younoussi Touré dans son discours à l’ouverture de la session parlementaire d’octobre, « le sommet de l’exécutif doit s’efforcer de livrer le même message en direction de l’opinion.»

Évitons de donner l’image d’un Mali doté de plusieurs centres de décisions autonomes, voire contradictoires. Car, les divisions entre nous seront des armes qui contribueront à renforcer la position de ceux qui sont pour la partition du pays. Et les patriotes de la 25ème heure doivent avoir pitié des populations en détresse.

Par Chiaka Doumbia

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