Enlèvements de commissaires: Les éclairages du secrétaire général du SYNACOMPOL !

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La pilule de l’annulation des promotions à titre exceptionnel a sans doute été dure à avaler pour les agents de la police bénéficiaires de cette mesure exceptionnelle. Après l’affrontement entre policiers au Groupement mobile de sécurité (GMS) le 26 septembre dernier qui s’était soldé par deux blessés, la fin du bras de fer entre les commissaires de police et les officiers n’est pas pour demain. Et pour cause, six commissaires ont été enlevés jeudi dernier, séquestrés au GMS, puis libérés vendredi grâce à l’intervention des leaders religieux. Nous avons rencontré le samedi l’une des victimes,  Ousmane Diallo, non moins secrétaire général du Syndicat national des commissaires de police (SYNACOMPOL) pour son témoignage.

L’événement a créé un grand tollé dans la presse la semaine dernière, encore qu’il a paralysé la circulation pendant une journée du fait de l’absence des éléments en charge de la circulation routière.

Ils étaient six policiers à être enlevés. Il s’agit du commissaire Ousmane Diallo, secrétaire général du Synacompol, Mamadou Keïta secrétaire général adjoint du Synacompol, Mamadou Fasirirma Keita allias Mandemassa, Tapa Diallo secrétaire à l’information et à la communication, Aïssata Cheick Tandia, commissaire au 2ème arrondissement et le commissaire Oumar Samaké de la Brigade d’intervention à Badalabougou. Ces officiers ont été enlevés, roués de coup de bâtons et de pieds avant d‘être jetés au gnouf tels des malpropres.

Selon le secrétaire général, Ousmane Diallo, tout est parti d’une réunion sur la relecture des textes de la police dans le but d’y apporter une modification. « Nous avons été convoqués à une réunion à la direction nationale de la police le jeudi dernier vers 11 heures. L’objet de cette réunion était la relecture des textes sur le  statut de la police. Nous, les commissaires invités à prendre part à cette rencontre, ignorions  l’ordre du jour. Comme mon adjoint Mamadou Keita est le chef de la commission de relecture des textes, il a fait le point sur la situation actuelle des textes sur le statut avant de le proposer à toutes les unités de la police pour d’éventuelles suggestions » explique t-il.

Dans ce texte à revoir, deux articles sont source de problème et de désaccord entre commissaires et sous officiers. Il s’agit de l’article 38 relatif au droit de grève et l’article 126 relatif au reclassement interne.

Dans le premier article relatif au droit à la grève, les commissaires proposent d’écarter certaines unités de la police (l’unité de l’aéroport, transmission et communication et autres) compte tenu de la nécessité de la présence des forces de l’ordre dans ces services quelle qu’en soit la situation. Quant à l’autre article relatif au reclassement interne, a expliqué le commissaire, un sérieux problème divise la police par rapport à sa complexité. Ces deux points constituent la pomme de discorde entre les différents syndicats de la police qui se regardent en chiens de faïence.

« C’est pour cette raison que quand le cabinet du ministre de la Sécurité intérieure a convoqué la deuxième réunion le même jeudi sur la relecture du texte, les commissaires ont demandé une permission pour  se concerter avant de procéder à la lecture du texte. Et cela pour éviter de prendre une décision unilatérale et contestable à l’avenir » a affirmé Ousmane Diallo.

Le ministre Tiéfing Konaté, qui était sur place, a alors annulé la réunion compte tenu de ces divergences. Mais auparavant, nous apprend le secrétaire général du Synacompol, des affiches dans toutes les unités de police faisaient croire que le texte a été retiré de l’Assemblée Nationale. Alors qu’il se trouve toujours à la direction de la police. Le texte modifié doit d’abord être adopté au conseil des ministres avant d’atterrir sur la table de l’Assemblée Nationale » a expliqué le commissaire Diallo. Or c’est, dit-il, cette fausse information qui a contribué à creuser le fossé entre les deux camps. «

Comment les commissaires ont été arrêtés ?

Ce même jeudi, après l’annulation de la réunion du cabinet, les éléments du GMS ont procédé à des enlèvements. «J’ai été informé de l’enlèvement de mon adjoint Mamadou Keita. Juste après notre départ du cabinet il a été enlevé devant son bureau par les éléments encagoulés en Pick- up. Après lui, c’est le commissaire du 2ème Arrondissement Aïssata Cheick Tandia d’être enlevé par les mêmes éléments dans son service. Moi-même, en ma qualité de secrétaire général, Tapa Diallo secrétaire à l’information et Mamadou Fasirima Keita, nous avons décidé d’aller aux nouvelles de nos camarades au GMS. Quand nous sommes arrivés au GMS vers 15 heures, nous avons été pris à parti. Des gens encagoulés se sont  jetés sur moi, me rouant de coups de  bâtons et de pieds avant de me jeter en prison. Sans compter des injures graves à mon endroit» a relaté le commissaire Diallo.

Avec les bons offices des leaders religieux (Mahmoud Dicko et Monseigneur Jean Zerbo) qui ont été démarchés par mes camarades commissaires, nous avons tous été libérés. Nous avons toujours agi avec humilité et responsabilité. Nous pensons que la police n’a pas besoin de celapour le moment. La priorité est la libération du nord qui est le souci premier de tous les porteurs d’uniformes.

Par Modibo Fofana

Descente musclée de policiers à Torokorobougou

Des vieilles dames bastonnées à domicile sortent nues dans la rue !

Vendredi et samedi dernier, les agents de la police avaient pris d’assaut les rues de Torokorobougou. Pour cause, les jeunes du quartier manifestaient leur mécontentement face à l’arrestation d’un des leurs dans le cadre de l’affaire dite du terrain de football communément appelé ‘’terrain Pélé’’ de Torokorobougou.

Depuis la nuit du vendredi au samedi, les policiers étaient visibles dans les rues du quartier. C’est le samedi que la situation a dégénéré. Pour réclamer la libération de leur collègue Amadou Diallo dit Muller, arrêté le vendredi et transféré à la prison centrale de Bamako que les jeunes ont barricadé les rues en brulant des pneus. Dans leur traque, les policiers très en colères,  s’en sont pris à des femmes jusque dans leurs domiciles : portes défoncées, des plats en préparation sur le feu renversés, des bonnes dames et des jeunes innocents bastonnés. La scène qui était digne d’une autre époque a fait de nombreux blessés. Les victimes furieuses, notamment les femmes sont descendues nues dans la rue pour manifester leur mécontentement avant de chercher à voir le maire Boubacar Bah dit Bill. « Nous ne sommes ni de près ou de loin impliquées dans cette affaire. Les policiers sont venus s’en prendre à nous sans aucune raison valable. Le pays est dans l’insécurité totale au point qu’on est même plus en sécurité chez soi »,  criait une victime très en colère.

Cette affaire qui perdure depuis quelques années oppose la jeunesse de Torokorobougou à une association de femmes du quartier dirigée par Mme Diakité Sarata Traoré. Le terrain Pélé, le seul espace qui servait de lieu de rassemblements du quartier a été attribué à cette association par l’ancien gouverneur du District, Ibrahim Féfé Koné. L’association avait même procédé à la clôture de l’enceinte. Depuis, les jeunes du quartier ne cessaient de manifester leur mécontentement à travers des marches et des regroupements, etc. Profitant du coup d’Etat, les jeunes avaient défait la clôture et réimplanté à nouveau les poteaux de football. La justice saisie par la présidente de l’association a procédé à des arrestations de jeunes. La jeunesse, à travers l’association jeunesse action de développement de Torokorobougou entend marcher ce lundi si leur collègue détenu, n’est pas libéré.

Drissa Togola

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2 COMMENTAIRES

  1. Je rappelle que cet espace servait aussi de lieu de prière pour la fête de Ramadan et de Tabaski pour les fidèles de l’imam Diallo de Torokoro et depuis que ces femmes l’ont entouré le problème de lieu de prière a failli dégenerer un jour à la mosquée et jusque là, certains fidèles ne sont pas d’accord avec l’imam pour l’espace qu’il a choisi à savoir le Terrain de la commune V.Affaire à suivre

  2. Si ils réellement besoin de promotion, qu’ils aillent au front, libérer les régions du nord et c’est le peuple tout entier qui se battra pour qu’ils aient une promotion spéciale.
    Pour le moment, nous leur demandons d’aller se faire voir

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