Enlèvements dans la police nationale : Les sept commissaires recouvrent la liberté

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Enlevés manu militari dans leurs bureaux le jeudi 15 novembre par des sous-officiers de la police, les sept commissaires ont été libérés vendredi soir suite aux médiations entreprises par le Haut conseil islamique et leaders chrétiens.

 

Ils étaient au début trois, puis cinq quelques heures après, ensuite sept commissaires, à être victimes d’enlèvement dans leurs bureaux le jeudi dernier. Il s’agit notamment de Mme Aïssata Cheick Tandia, chef du bureau de la voie publique du commissariat de 2e arrondissement, Mamadou Kéita, secrétaire général adjoint du Syndicat des commissaires, de Fassiriman Kéita, directeur adjoint de la Brigade des mœurs de Bamako, Tapa Diallo, Ousmane Diallo, Oumar Samaké , commandant de la Brigade spécial d’intervention (BSI), et Moro Diarra, commandant adjoint de la Brigade anti-criminalité.

L’annonce de la nouvelle avait créé ce jeudi une grande confusion dans la police, et les sources contactées à chaud ont imputé la responsabilité des enlèvements aux éléments du Syndicat national des sous-officiers de la police nationale. Transportés dans la cour du Groupement mobile de sécurité (GMS) de N’tominkorobougou, les sept commissaires y passeront plusieurs heures.

L’affaire a vite fait le tour de Bamako, et des personnes de bonne volonté se sont saisies du dossier à travers la médiation entre les protagonistes. C’est ainsi que les officiers seront relaxés ce vendredi vers 20 h après de longues négociations menées par les leaders religieux du Haut conseil islamique et des organisations chrétiennes du Mali.

“Mahmoud Dicko et plusieurs leaders chrétiens ont multiplié les contacts entre les sous-officiers, l’ex-junte et le Syndicat des commissaires afin de parvenir à un dénouement heureux de la situation”, nous rapporte une source proche de l’affaire, qui explique que “certains d’entre eux ont été blessés suite aux agressions physiques subies au cours de leur enlèvement”.

Après ces enlèvements que va-t-il se passer ? Avons-nous posé la question à un militant du Syndicat des commissaires. “Pour le moment, nous n’avons rien décidé. On va se réunir pour tirer les conséquences, et après on verra…”, a expliqué un commissaire joint au téléphone.

Ces enlèvements interviennent dans un contexte de grande tension entre les officiers et sous-officiers de la police nationale depuis la polémique autour des promotions à titre exceptionnel accordées à des policiers réputés proches de l’ex-junte du capitaine Amadou Haya Sanogo.   L’affaire, qui a défrayé la chronique, avait provoqué des échanges de tirs entre policiers dans la cour du GMS, de N’tominkorobougou, occasionnant des blessés par balle.

Pour calmer les esprits, les autorités de la transition ont du surseoir à ces promotions. Le Syndicat des commissaires, qui n’avait pas apprécié ces nominations à la pelle, avait, dans une conférence de presse, exprimé son opposition à la procédure et avaient menacé d’attaquer la décision devant qui de droit.

Tout comme l’armée, la police pourra-t-elle se réconcilier avec elle-même afin de faire face aux défis de la sécurité qui se posent à nos villes ?

Issa Fakaba Sissoko

 

 

 

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1 commentaire

  1. Korotoumou cissé vous avez parfaitement raison. Pour ce qui concerne l’enlèvement de ces 6 commissaires toutes les autorités administratives de ce pays se sont dites impuissante face à la situation. Je vous explique.
    * le DG de la police saisis s’est dit impuissant;
    * le ministre de la sécurité n’a pu rien faire;
    * le Président par intérim informé de la situation a envoyé une délégation qui n’a pas été écoutée par ces sous officiers;
    * le capitaine de Kati ayant refusé de décrocher le coup de téléphone du Ministre de la sécurité ; c’est finalement le lieutenant Konaré qui a été pu joint au téléphone par le Ministre de la sécurité et la délégation envoyée par ce dernier au près des sous officiers n’a également pu rien faire.
    Il a fallu l’intervention du haut conseil islamique saisis par les commissaires pour que libération soit faite. Il est important de souligner que Monsieur Dicko se trouve aujourd’hui très préoccupé de constater qu’il n’ya pas d’Etat au Mali.
    C’est triste mais c’est la réalité nous avons une milice au GMS qui, possédant tout armement de la police, dicte leur loi dans ce pays.
    Lors de la fameuse marche, ces sous officier ont défoncé à l’aide d’un véhicule pi cup le portail du ministère de la sécurité et où ils ont tabassé trois gendarmes qui assuraient avec d’autre le service d’ordre.
    Du point de vu salaire ; un sous officier est recrute à partir du BAC donc il est de la catégorie B et ils touchent plus de 100 000 F CFA à leur sortie de l’Ecole de Police ; comparativement à ceux de la Fonction publique combien touche une catégorie B fraichement recrutée.
    Voici aujourd’hui les conséquences de vingt ans de mauvaise gouvernance.

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