Depuis le jeudi 3 avril 2013, les éléments du Groupement mobile de Sécurité (Gms) ont commencé à échanger des tirs nourris dans leur camp sis à N’Tomikorobougou. Au passage de notre équipe de reportage, le samedi, le calme était revenu entre ces frères d’arme. Des sources militaires font état d’un mort, d’un blessé et plus d’une vingtaine de policiers arrêtés.
Depuis septembre 2012, la tension est vive entre les policiers du Groupement mobile de sécurité, désormais divisés entre pro et anti-putsch. En effet, c’est la signature du fameux décret présidentiel et de l’arrêté ministériel portant nomination d’un certain nombre de policiers et de militaires à des grades supérieurs à titre exceptionnel qui a mis le feu aux poudres. Dès lors, rien ne va plus entre les éléments du Gms. Le jeudi 3 mars 2013 dans la soirée, des tirs nourris ont été entendus dans l’enceinte du Groupement mobile de sécurité avant de se poursuivre le samedi 6 avril 2013. Lorsque nous nous sommes transportés au Gms, nous avons constaté des 4 X 4 BJ équipés, des hommes en armes, comme s’ils étaient dans les Adrars des Ifoghas. Le local qui servait de siège aux syndicats a été saccagé, une télévision détruite, des documents jetés par terre et quelques policiers étaient également visibles dans la cour.
Selon nos informations, dès le début de l’affrontement entre policiers, appel aurait été fait aux gendarmes et aux militaires afin de circonscrire cet évènement malheureux. Arrivé sur le terrain, le commandant en charge de la mission a tout de suite pris des dispositions pour une opération de désarmement des belligérants.
Ces derniers ont désarmé les policiers après avoir encerclé le camp et plusieurs armes automatiques ont été saisies. Il faut cependant savoir que lors de cette opération, un soldat a perdu la vie et un policier a été blessé à la cuisse droite selon une source. Mais il est également important de savoir que plus d’une vingtaine de policiers ont été arrêtés par les militaires et gendarmes pendant que d’autres policiers ont fui en escaladant le mur du Gms.
Des habitants du quartier ne cachent pas leur indignation. Approché par nos soins, un homme nous dira que la population de la commune III, précisément les quartiers proches du Gms, ont marre de ces affrontements honteux pour notre pays. Il poursuivra, en se posant des questions: «On se demande si les policiers se soucient du devenir de cette nation meurtrie. N’est-il pas temps qu’ils se ressaisissent?». Les questions méritent d’être posées.
Il est temps que le président de la transition et le ministre de la Sécurité intérieure prennent leurs responsabilités dans cette affaire. Pour le moment, les militaires et les gendarmes maintiennent l’ordre au Gms et poursuivent la traque des policiers impliqués dans cette affaire.
Il nous revient de sources bien introduites que l’Administration du Gms a refusé de travailler le vendredi dernier pour la raison qu’elle a marre des comportements de certains éléments de la police qui, sous le prétexte d’actions syndicales, sèment l’anarchie dans le corps en général et au Gms en particulier.
Seydou Oumar N’DIAYE