Du rififi à la police nationale : . Des sous-officiers tabassent des commissaires . Plus de 400 policiers ont exprimé leur ras-le-bol

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C’est pour réclamer de meilleures conditions de travail et riposter contre l’enlèvement de quatre d’entre eux que plus de quatre cent (400) policiers ont manifesté, dans le calme, vendredi 16 novembre dernier, à Bamako.

Nul n’ignore que la police malienne traverse une crise sans précédent liée à des promotions contestées en son sein. Elle est même divisée. Et la situation ne s’est pas améliorée depuis le 26 septembre dernier, jour où de violents heurts avaient éclaté à Bamako entre des policiers promus et d’autres qui ne l’avaient pas été, faisant deux blessés, dont un par balle. Il faut rappeler que ces promotions, accordées à des policiers considérés comme proches de l’ex-junte militaire de Kati, ont été annulées par le président par intérim, Dioncounda Traoré.

«Ras-le-bol !», s’écriaient à l’unisson, ce vendredi matin, les centaines de policiers qui battaient l’asphalte avec leur uniforme, en se dirigeant vers  leur ministère de tutelle. A travers leur section syndicale, ils déclarent qu’ils ne veulent plus payer les cotisations de l’Assurance maladie obligatoire (Amo), pour la simple raison que leur faible revenu ne le permet pas. Effectivement, selon un manifestant, le salaire mensuel d’un policier de base est de 100.000 Francs Cfa. Ils réclament aussi les outils de travail  adéquats pour combattre le banditisme croissant à Bamako, a laissé entendre Siméon Keita, secrétaire général de la section syndicale de la Police nationale.

En outre, ces policiers mécontents expriment leur indignation quant à l’enlèvement et la torture de quatre d’entre eux dont une dame commissaire de police, jeudi après-midi. Selon le récit des concernés, le Jeudi 15 novembre 2012, les membres du bureau des syndicats des commissaires ont été conviés à une rencontre au ministère de la Sécurité intérieure et de la protection civile pour discuter des doléances du bureau des sous-officiers. Après l’allocution du Ministre, le porte-parole des commissaires a demandé une pause pour permettre aux commissaires de s’imprégner de cette lettre de doléance qui venait d’être mise à leur disposition. A la reprise, le Ministre a reporté la réunion à une date ultérieure pour donner le temps à tout le monde de mieux étudier la lettre. Frustrés de cela, les sous-officiers se sont rendus au Gms pour ensuite localiser les membres présents à la rencontre et procéder à leur arrestation. Ce fut le commissaire Mamadou Keita qui fut interpellé en premier à la porte de son bureau qui se trouve au 1er étage de la Direction générale de la Police nationale, par un groupe de 15 éléments cagoulés et armés de Pm et à bord de 2 pick-up. Ils l’ont conduit au Gms à l’ancien domicile du commissaire Tidiane Coulibaly où il sera rejoint par la commissaire Astan Cheick Tandja enlevée dans son bureau au 2ème arrondissement, aux alentours de 13 heures. Ils y seront battus à sang.

Informé, le secrétaire général du Syndicat des commissaires, commissaire Ousmane Diallo, le secrétaire administratif, commissaire Moussa Fassiriman Kéïta et le secrétaire à l’organisation, commissaire Tapa Diallo, se sont rendus au ministère pour y rencontrer le secrétaire général et lui transmettre l’information. Ensuite, ils sont partis au Gms pour recueillir des informations sur leurs collègues enlevés. Ils y seront brutalisés, battus et ajoutés aux deux autres commissaires. Ensuite, les hommes cagoulés sont revenus au Gms avec le commissaire Oumar Samaké, secrétaire aux conflits du Syndicat des commissaires de police. Ils ont également interpelé le commissaire Sékou Coulibaly afin qu’il mette à leur disposition les matériels de défense roulants dont il dispose en sa qualité de chef division matériel.

Informé, les autres membres du bureau ont rencontré le directeur général de la Police nationale qui a reconnu être impuissant face à ce problème. Le ministre étant également dans cette logique, les commissaires ont fait appel à toute personne pouvant intervenir pour obtenir la libération de ces commissaires. Même l’intervention du capitaine Amadou Haya Sanogo n’aurait rien donné. Seul le président du Haut conseil islamique et ses collaborateurs ont mené une médiation qui a pu délivrer ces commissaires de police, le vendredi soir à 19 H 35 mn.

A l’issue de la manifestation qui s’est déroulée dans le calme, les policiers ont remis une déclaration au général Tiéfing Konaté, ministre de la Sécurité intérieure et de la protection civile. Ce dernier a chargé le secrétaire général dudit ministère de s’adresser aux manifestants. Lui, à son tour, a déclaré que les doléances seront prises en compte, avant de rappeler que l’heure n’est actuellement pas à des marques de colère. Peu satisfait, Siméon Keita, secrétaire général de la section syndicale de la police nationale, a annoncé que les manifestations se poursuivront tant qu’il n’y aura pas satisfaction.

Rokia Diabaté

 

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8 COMMENTAIRES

  1. Essayons de les comprendre car sur nerf la solution est difficile.
    Ces policiers sont nos frères et nos soeurs, s’ils souffles nous devons les aider.

    • Désolé, mais je ne suis pas d’accord avec vous. Force est de constater qu’il n’y a aucune discipline dans le rang de nos porteurs d’uniforme. 😥 😥 😥 Voici la triste réalité!!!! ❗ Ces individus ont d’autres soucis que d’accomplir les missions qui leur sont confiées.
      Chers dirigeants, soyez responsables est mettez fin à cette indiscipline avant qu’il ne soit trop tard. 👿 👿 👿

  2. Korotoumou cissé vous avez parfaitement raison. Pour ce qui concerne l’enlèvement de ces 6 commissaires toutes les autorités administratives de ce pays se sont dites impuissante face à la situation. Je vous explique.
    * le DG de la police saisis s’est dit impuissant;
    * le ministre de la sécurité n’a pu rien faire;
    * le Président par intérim informé de la situation a envoyé une délégation qui n’a pas été écoutée par ces sous officiers;
    * le capitaine de Kati ayant refusé de décrocher le coup de téléphone du Ministre de la sécurité ; c’est finalement le lieutenant Konaré qui a été pu joint au téléphone par le Ministre de la sécurité et la délégation envoyée par ce dernier au près des sous officiers n’a également pu rien faire.
    Il a fallu l’intervention du haut conseil islamique saisis par les commissaires pour que libération soit faite. Il est important de souligner que Monsieur Dicko se trouve aujourd’hui très préoccupé de constater qu’il n’ya pas d’Etat au Mali.
    C’est triste mais c’est la réalité nous avons une milice au GMS qui, possédant tout armement de la police, dicte leur loi dans ce pays.
    Lors de la fameuse marche, ces sous officier ont défoncé à l’aide d’un véhicule pi cup le portail du ministère de la sécurité et où ils ont tabassé trois gendarmes qui assuraient avec d’autre le service d’ordre.
    Du point de vu salaire ; un sous officier est recrute à partir du BAC donc il est de la catégorie B et ils touchent plus de 100 000 F CFA à leur sortie de l’Ecole de Police ; comparativement à ceux de la Fonction publique combien touche une catégorie B fraichement recrutée.
    Voici aujourd’hui les conséquences de vingt ans de mauvaise gouvernance.

  3. Il faut renvoyer tous ces voyous de la génération ratée et préparer des groupes d’auto-défense dans les quartiers. On voit combien ils amerdent les citoyens au quotidien.

  4. Pathétique…Ou allons nous? Voilà ce qui arrive quand il n’y a plus d’Etat : la raison du plus fort l’emporte….Et ceux qui portent des armes imposent leurs règles et c’est plus facile que de les diriger contre les terrorristes qui contrôlent le nord. Tant que nous aurons des égoïstes qui ne pensent qu’à leurs misérables intérêts, nous assisterons à ce genre de “blagues malsaines”. Il faut un soulèvement citoyen et un réarmement moral pour que notre pays puisse retrouver sa dignité

    • moi je propose le licencement de tous ces efants ratés du mali la police ne fait rien rentrer dans la caisse de l’etat il ya un proverbe qui circule deja en leur nom si tu veux jeter ton enfant il faut le à la police ou si un enfant derrange une famille pou r se dabasser de l’enfant la lui cherche la police 😈 🙄 😳 :mrgreen:

      • Ne dis pas ça car ils y a ceux qui intègrent la police car ils ont un diplôme mais pas le choix et ceux qui sont mal éduqués et que leur parent les recase au niveau des corps habillés, c’est cette dernière catégorie qu’il faut se débarrasser. Ces policiers qui font ces exactions ont le soutien du Capitaine.Ils n’ont pas pu digérer l’annulation de leur nomination à titre exceptionnel d’où leur violence croissante.Ils disent même sur faut marcher sur le cadavre de quelqu’un ces galons ils vont les porter.

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