L’information sur deux cas de vol d’armes au commissariat et camp militaire de Sévaré a récemment fuité. Et les deux faits sont respectivement attribués à un élément de la police et à un caporal de l’armée comme étant les seuls responsables des actes déjà qualifiés de vol. Comment est-ce possible ? Beaucoup se le demandent.
Les premiers faits sont attribués à l’agent de police Lassana Keita, régisseur au commissariat de Sévaré. Après un décompte, 35 PM AK47 ont disparu du magasin d’armes de la police dont il est le seul responsable. L’intéressé après constat des faits aurait pris la clé des champs.
Le deuxième cas concerne le caporal de l’armée Adama Tembely. Chef de poste adjoint à la DMHTA (Direction du Matériel, des Hydrocarbures et du Transport) à Sévaré, Il est attribué à lui seul la lourde responsabilité d’avoir dérobé (par magie sans doute) du stock d’armes plus de 400 PM ((pistolet mitrailleur), 15 mortiers, 10 LRAC (lances roquettes anti chars).
Des deux faits, l’on ne retient qu’une seule chose en commun propre à la manipulation, voire une fuite de responsabilité : Ils ont tous les deux rendu publics par canaux de communication officieux comme si les vrais responsables de ces actes voulaient faire porter le chapeau à des maillons faibles.
C’est à travers réseaux sociaux qu’a véhiculé le 8 octobre l’information relative à la disparition du magasin d’armes de la police à Sévaré des 35 PM. Les échos donnent une identité à l’auteur des faits qu’est Lassiné Keita dit Brakassé de la Promotion 2003. De ces informations aucune réaction de la part du ministère de tutelle, celui de la sécurité et de la protection civile qui, par ce silence a contribué à faire porter le chapeau à ‘‘Brakassé’’ seul. Une erreur qui a été vite corrigée au niveau de l’armée.
L’armée malienne, depuis sa page facebook le 19 octobre, ne donne pas l’identité du caporal Tembely et ne cautionne pas non plus les faits à lui attribués. Elle (l’armée) parle d’une tentative de vol portant sur 103 armes (dont 95 PM de type ZASTAVA et 8 FSA) qui n’ont pas pu être emportées. Et pendant que les réseaux sociaux affirment que le caporal Tembely est déjà aux arrêts, sa hiérarchie l’annonce dans une fuite et promet que des enquêtes sont en cours pour, disons nous, situer les vraies responsabilités.
Un crime organisé…
‘‘…Un groupe structuré de trois personnes ou plus existant depuis un certain temps et agissant de concert dans le but de commettre une ou plusieurs infractions graves pour en tirer, directement ou indirectement, un avantage financier ou un autre avantage matériel.’’ Cette définition faite du crime organisé par la Convention des Nations Unies contre la criminalité (article 2) sied bien à la situation actuelle des vols d’armes à Sévaré.
Tous les esprits, mêmes plus abêtis, ne tirent qu’une seule conclusion des deux cas vols d’armes signalés à Sévaré : Il y a complicité profonde interne dans les faits. Les plus avertis des observateurs avancent que les premiers responsables de ces situations ne sauraient être que les chefs hiérarchiques des deux structures sans l’aval de qui, dit-on, très peu d’agents auront le culot de commettre en solo de tel ‘‘crime’’.
Djibril Samaké