Pour les compatriotes vivant à l’étranger, le bout du tunnel est encore loin pour espérer voir une solution à la sempiternelle problématique des relations tumultueuses avec leur chancellerie (Ambassade ou Consulat). Au nombre des incompréhensions et autres conflits, figure en bonne place l’accès aux pièces d’état civil, notamment le passeport. C’est un véritable casse-tête auquel semble confronter l’ensemble des communautés maliennes vivant à l’extérieur avec toutefois une particularité pour les compatriotes de l’Europe (France, Espagne, etc.). Les autorités donc sont vivement interpellées.
Ainsi, selon plusieurs témoignages concordants, il est établi qu’un Malien vivant en France ou en Espagne, entre autres, doit attendre 6,7 voire 8 mois pour espérer dans le meilleur des cas disposer enfin du fameux ( ?) sésame. Une telle situation a incontestablement de graves conséquences sur la sécurité et la quiétude de nombre de nos compatriotes vivant à l’étranger. Ceux-ci s’en sont, semble-t-il, plaints à presque toutes les autorités compétentes, mais en vain. Le problème va de mal en pis. Ils ne savent donc plus à quel Saint se vouer. Si actuellement on constate une légère amélioration dans l’accès au précieux document de voyage pour les Maliens de l’intérieur, depuis les mesures drastiques prises par les plus hautes autorités suite à la levée de boucliers qu’a suscitée la pénurie de passeport il n’y a encore si longtemps, nos compatriotes établis à l’étranger semblent être les grands oubliés de ces mesures.
Le Gal. Sada Samaké a certes fait depuis déjà de long mois les frais de la colère des usagers de ses services compétents et le Col.major Salif Traoré s’est installé en lieu et place. Mais du côté des Maliens de l’extérieur aucune évolution visant à les soulager de ce problème récurrent n’est jusque-là perceptible. Ils sont donc des centaines voire des milliers à travers le monde à être frustrés dans leur droit de citoyen à cause souvent de la mauvaise foi ou de l’incompétence des agents de l’Etat en charge de ces questions dans les Représentations diplomatiques de leur pays d’origine à l’étranger.
Parmi les témoignages il y en a qui n’ont pu effectuer le déplacement au pays à l’occasion de perte de proches parents. C’est le cas de YS résident régulier et permanent à Madrid (Espagne) depuis 2008. En plus de cet état de fait, ce compatriote craint aujourd’hui une autre conséquence toute aussi affligeante. En effet, sa carte de résident arrive à expiration le 6 juin prochain. Pour le renouvellement de ce document capital et indispensable pour tout résident, il faut nécessairement se présenter avec un passeport en cours de validité. Aucun autre document n’étant admis au renouvellement de la carte de résident, le compatriote qui dit avoir procéder à sa demande de passeport depuis le 7 janvier 2016, ne sait plus à quel saint se vouer si d’ici la date fatidique du 6 juin 2016 il ne disposait toujours pas de son passeport. Toujours selon YS, il rencontre régulièrement certains usagers lors des multiples et infructueux rendez-vous que les services consulaires n’ont de cesse à leur donner, qui sont à 10 voire 12 mois d’attente. À chaque fois, c’est la même et agaçante rengaine : «Patientez, les passeports ne sont pas encore arrivés. Revenez plus tard dans une semaine ou deux». C’est le même refrain qu’ils vous rappellent à chaque passage. C’est révoltant pour un citoyen de souffrir autant pour disposer d’un document du pays pour le développement duquel il affronte quotidiennement les pires situations de vie.
Visiblement, nos compatriotes sont donc excédés et très en colère face à un sentiment d’injustice dont ils pensent être victimes de la part des autorités de leur pays d’origine. Un sentiment tout à fait compréhensible et amplement justifié. Car, pour qui connaît la situation déjà très précaire de nombre de nos compatriotes vivant à l’extérieur, l’Etat se doit de les mettre à l’abri des humeurs d’agents véreux généralement mus que par leur insouciance des intérêts supérieurs du pays et des populations au service desquelles ils sont censés être de façon exclusive. Il y a lieu donc d’espérer que ce cri de cœur provenant de nos compatriotes établis à l’étranger et singulièrement en Europe, sera entendu. Il y va de l’honneur et de la responsabilité des autorités compétentes en la matière. Loin d’une quelconque faveur, c’est un droit pour tout citoyen remplissant les conditions requises de disposer de la pièce d’état civil de son pays. La Constitution de la République garantit cela à chacun, égalité de tous dans l’accès au service public oblige.
Quant aux Maliens vivant en Espagne, la nomination récente du Gal. Abdoulaye Koumaré est perçue ici comme une lueur d’espoir et d’espérance sur plusieurs plans, notamment la fin de ce calvaire relatif à la délivrance du passeport national. Qu’il en soit ainsi !
B N. SIDIBE
Délivrance du passeport : la grande détresse des Maliens de l’Extérieur
Par Le Reporter -18 Mai 2016:
Monsieur le journaliste, vous concluez très maladroitement avec du “Qu’il en soit ainsi !”:
– Parce que l’expression ne sera plus en cohérence avec la lueur d’espoir et d’espérance attachées à cette “nomination récente du Gal. Abdoulaye Koumaré”…En l’utilisant, vous êtes dans un esprit nietzschéen qui dira plutôt “Amor Fati”, c’est à dire “aimes ton destin”, la nécessité c’est cela, voilà la nécessité, vous n’aviez pas le choix, le déterminisme est total.
– En conséquence, “Que ce qui est, soit et advienne, parce que nous n’avons pas le choix”. Nos Frères et Parents à l’étranger n’ont pas le choix par exemple même avec l’arrivée de cet autre officier qui remplace un autre ayant remplacé aussi et qui globalement font tous la même chose.
“Qu’il en soit ainsi” n’est alors que la logique de ce qu’il fut toujours: la détresse!
Mossad, et pourtant depuis l’arrivée du ministre Salif Traoré, il y a une amélioration évidente. c’est vrai qu’il faut éviter de trop tôt se réjouir, mais reconnaissant au moins que des choses, à encourager, sont entrain d’être faites. Donc “qu’il en soit ainsi” peut-être adaptée à la situation d’espoir évoquée par le journaliste. Wa salam!
Pitié pour les compatriotes victimes de cette autre situation difficile.
Le Mali s’en fout de ses fils vivants à l’étranger. Pour preuve toutes les supplices auxquelles ceux-ci sont soumis au quotidien dans leurs pays de résidence, aussi bien en Afrique qu’ailleurs dans le monde. La diplomatie malienne c’est du zéro point à la base! Le problème du passeport n’est qu’un aspect parmi tant d’autres maux dont souffrent les maliens de l’extérieur, malgré leur apport au développement de leur pays. Merci BN. Sidibé!
Je me demande si le gourvernement est informe le probleme de passeport des maliens vivant en exterieur?
Le Gouvernement est bien au courant. Il ne peut en être autrement, à condition d’être un gouvernement incompétent.
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