Le Syndicat national de la Police (SPN) sous la houlette de Simion Kéita avait décidé de marcher le mardi 21 décembre sur son département de tutelle, à savoir le ministère de la Sécurité intérieure et de la protection civile pour, dit-on, dénoncer non seulement l’immixtion de celui-ci dans les activités syndicales mais aussi la récente adoption par l’hémicycle du statut particulier des fonctionnaires de la police pour ne citer que ceux-là. Mais il en a été empêché en raison de l’intervention du Directeur général de la police, Niamé Kéita, qui a préconisé la médiation en lieu et place d’une marche de protestation aux conséquences imprévisibles.
Niamé Kéïta n’a pas lésiné sur les moyens pour empêcher les policiers de mettre en exécution leur marche de protestation. Pour ce faire, il a mobilisé tout son staff.
En effet, ce sont les Commissaires du district de Bamako, le Directeur général de l’Ecole de Police, d’anciens responsables de la police nationale, un beau monde dirigé par Niamé Kéïta, qui ont atterri, hier dans la matinée, au Groupement mobile de la sécurité.
Cela avec pour objectif de convaincre Simion Kéïta et sa troupe à sursoir à la marche. Il exhorta le syndicat à aller vers une médiation et que lui-même se chargera de la décrispation de la situation.
Séance tenante et sur sa demande, une commission de dix personnes a été mise sur place. Celle-ci a oeuvré toute la matinée pour dégager un plan de travail. Lequel, nous a-t-on dit, sera porté à la connaissance du Directeur général Niamé Kéïta.
Nous serons tentés d’indiquer que le patron de la police malienne est venu à temps pour étouffer dans l’œuf cette levée de bouclier du syndicat très déterminé à se faire entendre sur ce qu’il qualifie d’injustice à lui infligée de la part non seulement du ministère de la Sécurité intérieure et de la protection civile mais aussi du Secrétaire général du Syntade, Siaka Diakité, par ailleurs Secrétaire général de l’UNTM.
Le Secrétaire général de la section syndicale de la Police nationale (SPN) Simion Kéïta a, dans une correspondance qu’il nous envoyée, dépeint la situation qui prévaut au sein de cette corporation.
Depuis un certain temps, a-t-il soutenu, la Police nationale fait l’objet d’une prise en otage de la part du ministre de la Sécurité intérieure et de la protection civile et du Syntade.
Simion Kéïta en veut pour preuve l’élaboration d’un statut qui ne tient point compte des intérêts de la police en ce sens qu’il bloque la promotion et l’avancement dans les grades des fonctionnaires de police.
S’y ajoutent le détournement des missions onusiennes au profit d’autres corps, l’immixtion du Secrétaire général du Syntade dans la gestion administrative de la police et l’annulation de la mutation, dit-on, de certains éléments se prévalant du Syndicat de la police nationale.
Simion Kéïta soutient que la mutation de ceux-ci était valable et n’aurait pas dû être annulée parce que relevant de l’ordre normal des choses.
Et Simion Kéïta d’indiquer que c’est fort de tout cela que le Syndicat a jugé nécessaire d’aller protester devant le ministère de la Sécurité intérieure et de la protection civile.
Abdoulaye DIARRA