Décès de Mohamed Alassane Cissé par balles lors d’une patrouille :Le SYNAPOL nie toutes implications des fonctionnaires de police

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Il appelle la hiérarchie à l’application stricte des textes réglementaires afin d’éviter ces bavures

En marge de la rencontre préparatoire de la tournée que le bureau du Syndicat national de la police (SYNAPOL) s’apprête à effectuer dans les différents Groupements et commissaires du Mali, les responsables syndicaux ont animé une conférence de presse.

Objectif : éclairer la lanterne des hommes de média sur la campagne de désinformation entretenue autour du décès par balles d’un automobiliste.

Ladite conférence était animée par le secrétaire administratif du SYNAPOL, le Commissaire Abdourhamane Alassane. Il avait à ses côtés le secrétaire général du comité GMS, Sergent Haï Dramé et l’Inspecteur principal Hamidou Djimdé.

Le conférencier, le Commissaire Abdourhamane Alassane, a saisi l’occasion pour rappeler les faits. Dans la nuit du 3 au 4 avril dernier, aux environs de 4 heures du matin, un automobiliste répondant au nom de Mohamed Alassane Cissé et gérant de boulangerie a été blessé par balles lors d’une poursuite avec les forces de l’ordre en patrouille dans la zone. Transporté d’urgence au centre santé le plus proche, l’infortuné conducteur est malheureusement décédé des suites de ses blessures à l’Hôpital du Mali, a-t-il ajouté.

À ses dires, la surprise des responsables du SYNAPOL fut grande lorsque le lendemain du drame, certains de nos confrères ont pointé du doigt les policiers comme seuls auteurs de cette bavure. Sur la question, le conférencier est formel “ la police n’est pas responsable de cette bavure. Les enquêtes sont ouvertes pour situer les responsabilités “. Ainsi, il a déploré cette “ désinformation de la population par certains organes de presse “. Selon lui, avant toutes publications, le journaliste doit s’assurer de la véracité de l’information, car en procédant ainsi, il peut provoquer une incitation à la violence. Les fonctionnaires de police sont en contact permanent avec la population.

À sa suite, l’Inspecteur principal Hamidou Djimdé a relaté un autre cas survenu la semaine dernière à Sébénikoro. C’est lorsque la victime, Hamala Coulibaly, s’est présentée au Commissariat de police du 9ème Arrondissement afin de porter plainte pour coups et blessures qui lui ont été administrés par des éléments en patrouille aux alentours du marché de Sébénikoro. Ainsi, après une description des agents agresseurs, il s’est avéré que les signalements donnés ne correspondaient pas à ceux des policiers.

Pour l’orateur, toutes ces bavures sont dues à l’inapplication des textes réglementant les patrouilles en République du Mali. Selon lui, la police est seule responsable du maintien et service d’ordre en ville. À ce titre, toutes les équipes de patrouille doivent être placées sous la supervision du Commissaire territorialement compétent.

Le sergent Haï Drame a déclaré sans détour que les patrouilles séparées sont un phénomène nouveau dans l’histoire du Mali avant d’inviter la hiérarchie à instaurer les patrouilles mixtes placées sous la coordination de la police pour éviter des désagréments au sein de la population.

Boubacar PAITAO

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  1. “Pour l’orateur, toutes ces bavures sont dues à l’inapplication des textes réglementant les patrouilles en République du Mali. Selon lui, la police est seule responsable du maintien et service d’ordre en ville. À ce titre, toutes les équipes de patrouille doivent être placées sous la supervision du Commissaire territorialement compétent”.
    Qu’est ce que la Police malienne entend par la supervision du commissaire territorialement compétent? Cette instruction émane de qui?
    Si le commissaire conférencier ne le sait pas, je lui rappelle que ce privilère de compétence territoriale et de supervision date du temps du puissant Tiékoro Bagayoko qui a voulu hisser la Police au dessus des autres corps des forces armées. Cette ambition a même pousssé le même Tiékoro à militariser la Police dans les années 1971-1972.
    Il va de soi de cette imposition reglementaire a frustré les autres armes au point que lors des evènempents de fevrier 1978, la Police Malienne a été reduite à sa plus simple expression. Les commissaires ont été publiquement humiliés.
    La plaie ve d’avantage aggaver avec les evènements de mars 1991 avec la chutte de Moussa TRAORE. Le peu d’honneur et de prestige qu’avait la Police a été malméné par les democrates de mars 1991 au point d’imposer la démilitarisation de la Police. Ils ont meme enjoint le désarmement de notre Police.
    Pour en revenir ux termes du conférencier, il faut lui poser la question suivante: quelle différence fait-il entre “supervision”, “coordination” et “commadement”? Voilà des notions que nos Commissaires confondent.
    Le privilège accordé à la Police tire sa motivation dans son statut de “d’autorité civile” chargée du maintien de l’ordre pouvant faire des sommations en absence de l’autorité civile compétente (Maire ou Prefet). Les détails d’exécution des autres corps, n’entrent nullement dans les prérogatives de la Police.
    Pourquoi à ce jour, des policiers s’agitent encore pour leur militarisation? Au lieu de se rendre utiles, nos ils sont au contraire vindicatifs avec peu de d’efficacité dans la protection des citoyens de la citée. Il en est e même pour un Commandant de Brigade dans l’assiette de sa compétence territorilae.
    Par esprit de camaraderie, la Police se doit d’être solidaire aux bavures des patrouilles des autres corps car si les gendarmes (avec leur statut militaire) ont la chance d’avoir des droits spéficifiques en matière d’usage de la force armée, telle n’est pas forcément le cas chez la Police?

    • Les policiers ont contribué à donner la mauvaise image à leur corporation en s’acharnant sur leurs Officiers lors du coup d’Etat de Kati. Tel n’a pas été le cas de la Garde Nationale et de leur cousins les Gendarmes. Pendant que les Policiers attachaient leurs officiers comme des cagnottes de cola, les gendarmes s’interposaient entre les bidasses de Kati et leurs Officiers avec toute la dignité.
      Ainsi, la Garde Natioanle en quête de la reaffirmation de son identité s’est vue confier les missions regaliennes de l’Etat à la place des berets rouges et des beret verts.
      Les policiers doivent savoir qu’il y a des trubuchements qui ne pardonnent pas. Normal que la Garde prenne une part de leur prérogative parce qu’ils ne se posent plus la question: “Qu’est ce qu’un Policier”. La Police et sa population sont en instance de divorce pour cause de rupture de confiance.
      Au lieu de s’atteler à la reconquête de cette confiance perdu, le SYNAPOL se lance dans une guéguerre sans issue. Dommage!!!!!!!
      VIVE LA REPUBLIQUE.

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