Le SPN a animé une conférence de presse au siège du CSTM, dans l’après-midi du mercredi 10 avril. Le conférencier, le Sergent chef Mahamane Ousmane, avait à ses côtés le Sergent chef Daouda Cissé et le Dr Oumar Mariko.
La conférence s’était ouverte sur une mise au point du CSTM. Son porte-parole, Amadou Cissoko, a fait remarquer qu’il n’y avait pas de Syndicat de la police à la CSTM. «Nous avons cheminé ensemble dans la lutte contre l’AMO (Assurance maladie obligatoire). La section syndicale de la police est affiliée à l’UNTM». Ensuite il a lu une déclaration qui présente les condoléances de la centrale à la famille du gendarme tué lors des récents affrontements au GMS, condamne ces actes et, enfin, exige la libération des camarades.
Le sergent chef Mahamane Ousmane a fait la genèse de la crise, en s’appuyant sur le rapport circonstancié dressé par la Commission de gestion des évènements survenus au GMS du 20 février à ce jour, en commençant par le rassemblement sous le hangar des compagnies présidé par le Sergent de police Sékou Siriman Diarra. Interpellé par le Commandant en chef, l’intéressé lui a dit qu’il s’agissait d’une réunion de sa promotion. Le Commandant a répondu qu’en pareil cas les organisateurs auraient dû le prévenir, pour avis au Directeur Général de la Police, les jours ouvrables seulement.
Le vendredi 22 février 2013, vers 9 heures, le Commandant a été alerté du fait que des éléments du Comité Syndical GMS‑MO et d’autres du Mouvement du Renouveau étaient en bagarre à la Place du drapeau. Il a constaté en effet un spectacle désolant, des policiers s’affrontant devant les militaires sénégalais en transit dans la cour du GMS. Il a invité, avec beaucoup de peine, les éléments du syndicat à rejoindre leur bureau.
Leur grief était qu’un bureau parallèle au syndicat ne serait pas mis en place au GMS. Le commandant a donc invité le Sergent Sékou Siriman Diarra à le suivre, mais celui-ci se fit accompagner par de nombreux éléments. Le Commandant leur a répété, une fois de plus, qu’il n’était pas normal de tenir des AG aux heures de service sans son approbation. Les policiers ont croisé les bras dans leur dos en signe d’excuse, puis ils sont sortis du bureau, pour continuer leur AG.
Le 3 mars, ce fut l’abandon des postes par les mêmes éléments du GMS. Une longue liste d’actes, selon le rapport, a été transmise au Directeur général de la police nationale. Mahamane Ousmane ajoutera que, malgré toutes les tentatives d’apaisement, le siège du Syndicat a été attaqué le jeudi 4 avril aux environs de 16 heures. Et, contre toute attente, dans la matinée du 5 aux environs de 5 heures, une compagnie mixte a fait irruption au GMS et a procédé à des arrestations ciblées, en commençant par les 11 éléments qui gardaient le siège du Syndicat et le camarade Siméon Kéita.
Comment peut-on désarmer les éléments de la Section syndicale de la police alors que le groupe de 26 mars est armé? s’est-il offusqué. Pour conclure, il prendra l’opinion nationale et internationale à témoin des violations graves contre la section syndicale de la police. Et d’avertir: le syndicat va se faire entendre si dans les 48 heures ses camarades ne sont pas libérés sans condition.
Réagissant aux questions, Mahamane Ousmane a déclaré qu’après le 22 mars 2012, les policiers s’étaient constitués en deux brigades mises à la disposition du Syndicat. Si la brigade mixte vient désarmer les policiers, les deux doivent l’être. Autre affirmation: «étrangement, les militaires sont venus avec 6 pick-up, 2 BRDM et une ambulance. Comment se fait-il que nos adversaires se soient retrouvés parmi les militaires?». Selon le Sergent chef, au lendemain du coup d’Etat, tout le commandement de la police avait démissionné. Ce sont les sections syndicales qui se sont organisées pour assumer les missions de la police.
Pierre Fo’o Medjo