« Notre police est malade », c’est le constat alarmant, fait par le commissaire Ousmane Diallo, secrétaire général du Syndicat national de la police et les siens lors de la conférence de presse tenue le samedi 28 juin 2014 à la Maison de la presse avec les journalistes. Pour lui l’heure est d’autant plus grave. Car la police rencontre maints problèmes, autant de contraintes dans l’accomplissement de ses missions régaliennes. C’est pourquoi il a sollicité l’aide des médias dans le plaidoyer du Synapol en direction des gouvernants, pour satisfaire leurs doléances quant au renforcement des capacités et à l’évolution de leur statut.
Tout le monde sait les turbulences que la police nationale et ses syndicats ont connues après les événements du 22 mars 2012, date du coup d’Etat du capitaine Sanogo. La police en est sortie divisée et affaiblie par des luttes intestines et des actes d’indiscipline caractérisée de corps qui ont entaché son image. Toute chose qui a incité des cadres syndicaux parmi les plus motivés à rassembler les policiers, à resserrer leurs rangs. C’est ainsi que le syndicat du GMS, celui des commissaires se sont ajoutés à la branche syndicale des inspecteurs de police pour former un seul bloc. Ceci pour défendre les intérêts fondamentaux des fonctionnaires de la police. On peut dire qu’après ce premier pas important, les choses sont entrain de bouger dans le bon sens dans la grande famille de la police, malgré certaines affaires montées en épingle par les médias, mais qui ne relèvent que de la cuisine interne des structures en question.
Ce qui préoccupe le plus actuellement la corporation des policiers sur le plan des activités, c’est le manque de moyens criard, le renforcement des capacités opérationnelles des services de police, avec la formation continue, la prise en compte d’équipements en maintien d’ordre et les moyens de roulement, pour permettre aux services de police d’être au maximum de leurs capacités. Une autre préoccupation, aussi importante, est la question est le statut actuel de la police qui ne répond pas à l’aspiration du plus grand nombre. 8 ans pour passer d’un grade à l’autre, c’est trop ! La police est un corps para militaire avec des galons militaires. Il faut que les autorités gouvernementales y apportent un changement dans le sens du renouveau qui apportera un surcroît de motivation à la corporation des policiers.
Lors de la conférence de presse la situation des policiers résidents ou affectés à Kidal pour le maintien d’ordre n’a pas été occulté. Lors des événements du 17 au 21 mai 2014 à Kidal, des éléments ont été faits prisonniers, d’autres ont disparus, d’autres sont par la suite parvenus à Bamako. Le bilan montre que sur les 85 éléments du commissariats de Kidal plus 30 policiers du GMS qui ont précédé le Premier Ministre dans son voyage, il a eu 6 blessés, 2 disparus, 4 morts, 27 prisonniers dont 24 au HCUA et 3 au MNLA.
Dernier sujet abordé, le problème de la discipline qui est cruciale à la police. Tout en reconnaissant le problème, le syndicat a fait remarquer que cette indiscipline est à l’image de la société dont la police est partie intégrante. Le Synapol s’en préoccupe. « Nous devons sensibiliser nos fonctionnaires. C’est notre combat, une question sur laquelle nous sommes à cheval pour redorer le blason de la police Dans nos activités de tous les jours, nous faisons la sensibilisation. Nous avons le souci de discipliner le corps dans les différentes unités de police. La formation va dans ce sens », a enfin révélé le commissaire Ousmane Diallo.
Oumar Coulibaly