Des cartes de recharge de 10.000 F CFA déjà utilisées, mises sur le marché et qui continuent de fonctionner…. Une rétention systématique et sans discernement sur les comptes de tous les utilisateurs de ces crédits de recharge. Ce sont là les erreurs délibérées ou non commises vendredi dernier par la société Orange – Mali. Une faute professionnelle grave qui aurait pu lui coûter un procès retentissant n’eut été la diligence de la Brigade de Recherche du 3ème Arrondissement.
Selon les revendeurs ambulants le long de la route de Koulikoro et interrogés par la Police, c’est un individu dans un véhicule qui, de passage, leur aurait livré les cartes de recharges en question. Elles étaient déjà grattées donc utilisées, ou du moins, apparemment. Les revendeurs étaient censés les utilisés comme affiche. Ils les collent les unes aux autres de manière à donner une sorte d’éventail publicitaire. C’est du moins la version très controversée de ces petits revendeurs. L’usage voudrait qu’ils se débrouillent eux-mêmes pour se constituer des affiches de ce type. Après le départ de l’inconnu, quelqu’un aurait juste essayé un numéro de recharge dans son téléphone. Et voilà son compte crédité de 10.000 F CFA plus un bonus de 1.500 F CFA.
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La nouvelle se rependit très rapidement et le petit commerce devint très florissant. Il s’agissait d’une centaine de cartes de 10.000 FCFA pour une valeur totale de plus d’un million de F CFA sans compter le bonus. Nos jeunes revendeurs se mirent donc à vendre la marchandise à un prix variant entre 2.000 et 10.000 F CFA. Certains particuliers achetèrent en toute connaissance de cause et d’autres, de très bonne foi sans se douter un seul instant de la supercherie. Par mesure de prudence, certains abonnés préfèrent se faire communiquer les numéros de recharge par les revendeurs ou se les communiquent entre eux par téléphone. L’essentiel étant que la recharge soit acceptée…. Ils seront les dindons de la farce.
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La nouvelle parvint rapidement au niveau de la société qui décida de réagir. Et de quelle manière ! Elle coupa non seulement le restant des crédits en question chez tous les abonnés ayant utilisé les numéros des cartes douteuses, mais procéda également à la rétention sur de nouvelles charges jusqu’à atteindre la valeur des 10.000 F CFA et du bonus y afférent. Fière d’elle-même, elle envoya ensuite un message écrit (SMS) à tous les abonnés concernés les informant qu’elle a déduit la somme en question sur leur compte, sans nul autre commentaire. C’est là ou le bât blesse. Certains clients s’étaient normalement procurés de ces cartes en payant la somme requise. Pas question pour eux de se laisser faire.
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Fort heureusement pour tout le monde, la Brigade de Recherche du Commissariat a vu le coup venir et a donc pris le devant. Les revendeurs suspects avaient été conduits au niveau du Commissariat. Interrogés, ils avouèrent tout : le passage de l’inconnu qui leur remit les cartes usagées, l’intérêt général qui a suivi, jusqu’à la plainte des usagers ayant été lésés par la société de téléphonie… Les policiers sous la houlette de l’Inspecteur Principal Papa Mamby Keïta, prirent alors une décision salutaire pour tout le monde. Les revendeurs qui étaient déjà retenus sur place au Commissariat furent invités à rembourser leurs clients lesquels envisageaient d’intenter un procès contre la société Orange. Toutes les personnes concernées furent intégralement remboursées. Le contentieux fut donc tué dans l’œuf.
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La responsabilité de la société ne fait l’ombre d’un doute ici. Curieusement, elle ne chercha même pas à voir plus clair dans l’affaire ne serait-ce qu’en demandant l’ouverture d’une enquête ou en portant plainte contre X. Elle aurait pourtant été responsable d’une belle empoignade ou serait même citée à comparaître. Pour certains, il ne s’agit pas d’une simple et banale erreur.
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B.S. Diarra
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