CANICULE : Beau temps des voleurs de Bamako

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S’il arrive que les Bamakois dorment du sommeil des justes en cette période de forte chaleur, c’est peut-être grâce à la police nationale qui organise fréquemment des patrouilles nocturnes.

l faut reconnaître que dans le souci d’un confort et pour faire des économies sur leurs factures d’électricité, plusieurs familles dorment à même leur cour ou sur le toit de leur maison en laissant parfois leurs portes grandement ouvertes. Cette pratique profite aux malfrats. C’est d’ailleurs une véritable aubaine pour les voleurs qui saute sur l’occasion pour cambrioler et ramasser tout sur leur passage. Généralement les malfrats qui commettent ces vols viennent du même quartier et connaissent bien les habitudes de leurs victimes.

Pour s’imprégner de la situation qui prévaut aujourd’hui, L’Observateur a rendu visite aux limiers des commissariats du 1er et du 2e Arrondissement. Là-bas, la mission, délicate et difficile à la fois, demeure pour toujours une rengaine. Mais, leur bravoure est méconnue de la population. L’agent flic est toujours près du civilement responsable. C’est dans cette logique qu’ils effectuent, inlassablement, des patrouilles dans les quartiers, à n’importe quel moment de la journée. Selon les spécialistes de la sécurité, il n’y a pas une hure fixe pour les rondes pour éviter, surtout, de se faire piégé par les petits voyous. Même s’il est connu de tous que les raffles prennent fin à 6 h du matin.

Al Moubareck A. Maïga, commissaire du 2e arrondissement adhère à l’idée que les malfrats profitent de la situation créée par cette infernale chaleur pour s’introduire dans les maisons et dérober des biens. En tant qu’expert, il pense que le voleur représente un terroriste. Compol Maiga dira affirme cependant que le phénomène n’est pas très fréquent dans son secteur à cause de la forte concentration de la population et l’absence de maisons libres. Ce qui est surtout fréquent dans son domaine de prédilection, reconnaît-il, c’est le vol de portables.

Là-bas, il n’y a pas un seul jour sans qu’on ne n’enregistre une plainte, déplore M. Maïga qui signale au passage que ses agents ne ménage aucun effort pour sauver les biens des boutiquiers. Il cite le cas de ce boutiquier sonrhaï qui a l’habitude de dormir devant sa boutique. Pourtant, le 21 mai dernier, entre 1h et 2h du matin, trois acolytes ont réussi à voler chez le boutiquier dormeur sans que celui-ci ne se rende compte de rien. Il fut d’ailleurs réveillé par le bruit du moteur d’un véhicule de patrouille du 2e Arrondissement. Ses agents sont arrivés au même moment où les malfrats venaient de commettre leur sale besogne. Au terme d’une longue course poursuite, les flics ont pu mettre la main sur les bandits. L’affaire est entre les mains de la justice.

Enfin, le Compol Maiga pointe du doigt le cas de l’ACI 2000 où les immeubles poussent comme des champignons. A cause de l’abondance des chantiers vides, dit-il, ce coin ressemble de nos jours à un nid de bandits. Selon lui, il est plus que nécessaire de construire un commissariat à l’ACI 2000 pour assurer des patrouilles 24h/24.

Quant au Commissaire adjoint du 1er arrondissement, Mohamed Ali Awaïssoun, il soutient son collègue. Pour lui, cette période de canicule est un moment très propice pour les voleurs. Raison pour laquelle, avoue-t-il, des patrouilles sont organisées à tout moment. Il faut signaler que le commissariat du 1er arrondissement couvre la partie très sensible de la ville de Bamako qu’est le Marché rRose. Ce qui fait que 90 % des patrouilles est concentré au centre ville. «Nous avons toujours élucidé les affaires avec rapidité.

Notre priorité étant l’occupation efficace du terrain chaque nuit», explique M. Awaïssoun qui se souvient d’un cas récent qui s’est déroulé à Bamako Coura où ses éléments, en patrouilles, surprirent un voleur de Yamaha 100. «De passage, nous l’avons vu. Il venait de voler la Yamaha 100 d’un travailleur nocturne. Nous l’avons pourchassé. Il a abandonné la moto pour s’enfuir. C’est au niveau de l’avenue de la Nation qu’il a été arrêté. Nous avons amené la moto dans nos locaux. Et, la même nuit, le propriétaire de cette moto est venu faire une déclaration de vol. Ayant toutes les pièces justificatives à sa disposition, il a récupéré sa moto», se réjoui le poulet de choc.

En tout cas, tous les commissariats la population, pour a propre sécurité, doit avoir le numéro de téléphone du commissariat le plus proche ou à défaut le l7, numéro de secours de la police, gratuit même à partir des téléphones mobiles.

Les responsables de la police comptent beaucoup sur la coopération de la population pour informer les forces de l’ordre de toute activité contre nature.

Moriba DABO

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