Le Directeur Général, Contrôleur-Général de la Police Nationale, Moussa AG Infahi, a présenté aux hommes de médias, le bilan à mi-parcours des activités sur la lutte contre l’insécurité et le terrorisme, les équipements policiers et les missions de patrouilles menées depuis qu’il chapeaute l’institution. La question des policiers syndicalistes et les enquêtes sur la disparition du confrère journaliste Birama Touré se sont invitées dans les débats.
La conférence de presse s’est déroulée à la Direction Générale de la Police, en présence des cadres de la police parmi lesquels le DGA de la police, Mamadou Z Sidibé. Le bilan à mi-parcours présenté par le DG de la Police intervient dans un contexte sécuritaire très volatile dans la partie septentrionale du pays. Ceci, selon Moussa Ag Infahi, se caractérise par des attaques régulières et des dépôts d’engins explosifs par des groupes terroristes contre les Famas et la MINUSMA.
Néanmoins, le DG de la Police Moussa AG Infahi a fait comprendre que la criminalité a diminué dans les localités que contrôle la police, grâce aux patrouilles, aux fouilles, contrôles réguliers et aux efforts d’autres forces de sécurité comme la gendarmerie .
« La lutte contre l’insécurité n’est pas seulement l’apanage de la police, c’est un effort global avec les autres forces », a indiqué celui qui n’a pas manqué de louer le rôle joué par la population pour faciliter aux forces de sécurité leurs missions.
Parlant des résultats matériellement obtenus dans le cadre de la lutte contre l’insécurité et le grand banditisme, le DG de la Police a indiqué que les 1154 et les 1650 patrouilles menées respectivement à Bamako et dans les régions du Mali ont permis d’interpeller 2186 personnes à Bamako et 1083 dans les régions. Il a poursuivi en disant que 387 engins à deux roues et 14 à quatre roues ont été saisis pour diverses infractions. Et que les accidents de la circulation routière s’élèvent à 1382 dont 1144 blessés et 1182.
Et le DG de la Police d’expliquer que les différentes unités ont été dotées en équipements, notamment 20 pickups, 50 motos, 6 motos à quatre roues, 7 pickups réservés pour la force spéciale GPM, 2 véhicules pour la police technique et scientifique et la dotation des unités de 20 groupes électrogènes.
Aux dires du DG de la police, les efforts pour un meilleur résultat de la police ont porté sur les effectifs de la police nationale.
Ainsi, 2200 policiers sont recrutés et sont en formation générale jusqu’au 4 juillet prochain, et 15 élèves-commissaires et inspecteurs sont en formation professionnelle.
« D’ici 2020, l’effectif de policiers pourra doubler », a promis le Directeur.
Par ailleurs, il a dit que tous les cercles sont pourvus de police et annoncé l’ouverture prochaine de commissariats à Ménaka et à Asongo.
Il a également parlé de l’amélioration des conditions de travail des policiers avec l’adoption du statut, l’octroi de primes et la réalisation des infrastructures.
Pour ce qui est du retour de l’administration dans les régions Nord Mali, il a promis l’accompagnement au côté des autres forces.
Comme insuffisances, le DG a relevé la faible collaboration et contribution de la population et l’incivisme de certains citoyens en cette période d’Etat d’urgence.
« Il faut que des gens acceptent de souffrir des contrôles policiers », a souhaité Monsieur Moussa Ag Infahi.
Ainsi a-t-il promis, pour rétablir de bon rapport avec la population, des mesures contre des policiers récalcitrants dont les mauvais comportements nuisent à l’image du corps. Avant de préciser : « certains sont même enfermés pour leurs mauvais comportements qui ternissent l’image de la police.
« La disparition du journaliste Birama Touré est un challenge pour nous », a affirmé le DG. Lequel a précisé que les enquêtes se poursuivent et ont conduit à l’exhumation d’une deuxième nouvelle tombe afin de vérifier si c’est son corps. Tout ceci sous le contrôle d’un procureur.
En ce qui concerne la justice populaire, consistant à brûler ou à lyncher les voleurs, le DG Infahi a été clair : « Que les gens comprennent qu’il ne faut pas ôter la vie de quelqu’un quel que soit sa faute. Ils ne doivent pas brûler ou lyncher quelqu’un. Il faut éduquer la population. Ceux qui posent de tels actes sont poursuivables».
Cyril AKPITISON