La marche initialement prévue hier mardi sur le ministère de la Sécurité Intérieure et de la Protection Civile n’a pas lieu. Une expédition punitive a été par contre menée sur le domicile du secrétaire Général de la Section Syndicale de la Police National (SPN). Bilan : quatre blessés dont l’épouse, la mère et les deux enfants de M Tidiane Coulibaly.
Faute de marcheurs, la manifestation des policiers n’a finalement pas lieu. Seulement une dizaine d’éléments se sont présentés à l’heure indiquée au Groupement Mobile de Sécurité (GMS). Il s’agissait pour la plupart, des membres du syndicat se réclamant de la SPN et dont la légalité est aujourd’hui sujette à polémique.
Il nous revient que les organisateurs de la marche ont tenté de puiser dans l’effectif du Groupement Mobile de Sécurité (GMS). Sur place, ils essuyèrent un refus net et catégorique du directeur du service lequel motiva sa réticence par la loi N°10-34/ AN-RM portant statut des fonctionnaires de la police nationale et dont l’article 38 stipule que «le droit de grève est garanti aux fonctionnaires de la police nationale toutefois, pour les besoins de sureté et de continuité de l’Etat, il ne peut s’exercer dans les services de police ci-après :
Les unités d’intervention chargées du maintien d’ordre, de la protection des hautes personnalités et les unités spéciales de lutte contre la grande criminalité.
Les unités de circulation routière
Les services de transmission et télécommunication
Les services spécialisés de renseignements généraux
Les unités de police aux frontières
L’exercice du droit de grève ne peut en aucun cas s’étendre aux élèves fonctionnaires de police et aux fonctionnaires de police qui se trouvent sous le régime du stage probatoire ».
En clair, les unités d’intervention chargées du maintient d’ordre, les élèves stagiaires et fonctionnaires de police, entre autres, sont interdits de grève en République du Mali. Le Directeur du GMS se trouvait donc dans son bon droit. Il menaça de radiation de l’effectif tout élément sous ses ordres qui outrepasserait ses injonctions. Le message n’est tombé pas dans des oreilles de sourds. Le combat n’eut donc pas lieu faute de combattants. ..
C’est par la suite qu’un groupe d’individus identifiés comme celui des dissidents, se rendit au domicile du secrétaire Général de la Section Syndicale de la Police Nationale (SPN), M Tidiane Coulibaly, lequel se trouverait en ce moment à l’Ecole de Police dans le cadre d’une formation. Le logement situé au cœur même du Groupement Mobile de Sécurité sera pris pour cible par les assaillants. L’explosion d’une grenade lacrymogène lancée les « dissidents » fit quatre blessés heureusement légers.
L’épouse a reçu des soins à l’Infirmerie de l’Ecole de Police pendant que les trois autres victimes, à savoir, la mère et les deux enfants, furent conduites à l’Hôpital Gabriel Touré.
Le Bureau Syndical dont la légalité ne souffre désormais du moindre doute, a immédiatement commis un huissier aux fins de constatation et en vue d’introduire une plainte contre les auteurs de l’attentat. Les Adjudants de police Simeon Keïta et Drissa Samaké, le sergent Chef Siriman Fané , entre autres, sont soupçonnés par le camp d’en face d’avoir commandité et exécuté l’opération.
Informé, le Ministre Sadio Gassama à fait part de sa vive préoccupation et promis de faire la lumière sur l’affaire. Pour sa part, le Directeur National de la Police, M Niamé Keïta, il s’est désolidarisé du Syndicat qu’on soupçonnait pourtant être très proche de lui. Il a clairement rappelé le caractère illégal et illégitime dudit Syndicat et s’est engagé à trouver une issue heureuse à la situation.
B. Diarrassouba