Ce qui se passe dans la ville de Niono dépasse tout entendement. Une population majoritairement jeune animée par des esprits démoniaques s’est livrée au vandalisme du commissariat, saccageant tout sur son passage, suite à une banale histoire de contrôle de vignettes qui aurait mal tourné entre la police et un jeune homme tentant de s’enfuir après être sifflé…
Ce qui embarrasse, et dégoûte dans cette affaire est naturellement l’assassinat sans scrupule du commissaire Issiaka Tounkara, un commis de l’Etat dans l’exercice de ses fonctions…froidement lynché comme un mal propre, un acte impardonnable qui ne saurait être soutenu par personne…
A travers cet acte, ce n’est pas la personne physique du feu commissariat tué ce jour, mais l’Etat malien car, l’homme portait les signes, symboles et drapeau du Mali. La sacralité de ces éléments est d’autant plus importante au point que le fait de les toucher devient une infraction.
Quelle serait la différence entre ceux-là qui piétinent le drapeau malien et les assassins du commissaire ?
Aucune et venant de rebelle, cela pourra avoir des explications dues à l’absence de l’autorité de l’Etat dans ces zones échappant au contrôle du Mali, contrairement à la ville de Niono. Cette action à travers des vidéos d’appel à une mobilisation d’avant l’attaque laisse entrevoir que les manifestants avaient bien une idée de ce qu’ils allaient faire une fois l’ultimatum expiré : « incendié le commissariat». Sans détour, chaque visage apparaissant dans les vidéos devrait être identifié pour mettre à l’arrêt les pivots et quelque participant ayant contribué à semer le chaos à Niono, sans complaisance aucune…
De là, nous nous en voudrons à mort de ne pas mettre en avant la responsabilité du Directeur général de la police et celle du ministre de la Sécurité. Une intervention d’un syndicat de la police explique que le commissaire feu Tounkara, lors de son passage à Bamako, a clairement montré sa volonté de quitter la ville de Niono, vu que le courant ne passait plus entre lui et la population, ces cris du commissaire sont apparemment tombés dans les oreilles de sourds.
Un seul acte suffisait pour régler définitivement cette question, changer le commissaire de Niono. Ça on ne le dit pas à suffisance si dans la foule une cinquantaine de personnes ont été interpellées.
On se doit de s’interroger sur les fautes de l’élite, à savoir le Directeur de la police et le ministre Salif Traoré…Cette affaire ne peut pas se passer inaperçue car, définissant la négligence de la hiérarchie pour la prise en charge correcte des affaires pouvant aboutir à un drame…
Ibrahima Ben