Ils ne dorment que d’un œil, ils ne sont plus protégés. Il s’agit des agents de la police nationale membres du syndicat de la police nationale à la solde du désormais ancien directeur général de la police nationale, Niamé Keita. Ils risquent la radiation.
Des agents de la police nationale craignent pour leur avenir suite au limogeage de Niamé Keita. Ce dernier était considéré comme leur protecteur. En effet, nombreux sont les fonctionnaires de police qui doivent leur salut aux coups de piston du désormais ancien directeur général. Niamé Keita a régné en maître sur la police et avait la main sur tout. Le sort de plusieurs responsables de la police était entre ses mains. Parmi lesquels le défunt directeur de la mutuelle de la police M. Diouf qu’il a fini par jeter en pâture à travers un rapport controversé sur sa gestion.
Un autre fait qui mérite d’être révélé au grand jour et qui est à son actif, c’est son immixtion dans les affaires syndicales. Il a tout fait pour fragiliser l’unité syndicale dans le corps de la police nationale. Il avait pour ce faire des hommes qui menaient à sa place ses combats. En quelques mois seulement, «ses» hommes ont réussi à mettre sur pied les différents syndicats de la police, notamment le syndicat de la police nationale, celui des sous-officiers et le syndicat des commissaires de police.
Du coup des adversités se sont créées au sein du syndicat de la police nationale (Spn). Ainsi le secrétaire général d’alors Tidiane Coulibaly est devenu l’homme de main de l’ennemi juré de Niamé, en l’occurrence le ministre Sadio Gassama. Dans le même temps, le syndicat des commissaires de police s’est arrangé du côté de Niamé Keita au sortir de la réunion de l’école de police, qui a vu ce dernier traîné dans la boue par le général Gassama. En réalité, c’est à partir de ce moment que Niamé Keita s’est lui aussi offert les services d’un groupe de policiers sous la houlette de Simeon Keita. En l’absence de Coulibaly, Ils ont tout simplement organisé un congrès pour le virer.
La suite est connue, l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) a engagé un bras de fer avec ce groupe fidèle à Niamé. Ce sont des éléments de ce groupe qui ont perturbé le défilé du 1er mai à la Bourse du travail. Comme pour rejeter la faute sur l’ex-directeur général de la police, son chef hiérarchique, le ministre de la Sécurité intérieure et de la Protection civile, qui était sur les lieux, l’appela pour lui demander de mettre de l’ordre dans ses rangs. C’est ce qui a poussé vraisemblablement l’Untm à exiger que des mesures soient prises à l’encontre des agents fauteurs de trouble.
Comme on pouvait s’y attendre, l’ex-directeur général de la police n’a pas respecté les injonctions du ministre qui voulait mettre aux arrêts le secrétaire général du syndicat de la police nationale Simeon Keita. Au final Niamé Keita a été limogé mercredi dernier. Et ses protégés courent le risque de la radiation de l’effectif de la police nationale.
Mahamane Cissé