La salle polyvalente de l’École nationale de la police a abrité, le dimanche 27 août, l’assemblée générale des syndicats de la police nationale. Deux points étaient inscrits à l’ordre du jour : l’état d’évolution de l’adoption du statut de la police qui tarde malgré les conclusions du Conseil supérieur de la police et les questions diverses.
La rencontre était présidée par le secrétaire général du Syndicat national des inspecteurs de police et non moins point focal du processus de réunification, l’Inspecteur principal de police Attaher Ag Elmehdi ; du secrétaire général du Syndicat national de la police (Synapol) Commissaire principal Abdourahamane Alassane et plusieurs délégués venus de toutes les régions du Mali.
Après le contrôle des mandats, le point focal du processus de réunification des syndicats de la police malienne a rappelé les grandes lignes de la réunion du collectif des syndicats de la police nationale tenue le vendredi 21 juillet dernier, au Carrefour des jeunes. Selon lui, un seul point était inscrit à l’ordre du jour de cette rencontre, notamment la relance du processus de relecture du Statut des fonctionnaires de la police nationale.
Pour l’Inspecteur principal de police, lors de cette rencontre, il a été convenu de maintenir certaines dispositions de la loi n° 10-34/AN-RM du 12 juillet 2010 (ancien statut de la police) notamment en son article 38 qui stipule que le droit de grève est garanti aux fonctionnaires de la police nationale. ” Toutefois, pour des besoins de sureté et de continuité de l’État, il ne peut s’exercer dans les services de police : les unités d’intervention chargées du maintien d’ordre, de la protection des hautes personnalités et les unités contre la grande criminalité, les unités de circulation routière, les services de transmissions et de télécommunications, les services spécialisés de renseignements généraux, les unités de police aux frontières. Aussi, le droit de grève ne peut en aucun cas s’étendre aux élèves fonctionnaires de police et aux fonctionnaires de police se trouvant sous le régime du stage probatoire “, a-t-il précisé.
Maintien du droit de grève au sein de la police nationale
Et d’ajouter que l’article 39 de la même loi stipule que : “La législation en vigueur relative aux conditions d’exercice du droit de grève dans les services publics est applicable aux fonctionnaires de police des services non visés par l’article 38, notamment en ce qui concerne le dépôt d’un préavis de grève, l’institution de conciliation et la procédure suivie devant celle-ci, le service minimum, les réquisitions et les interdictions”. Et de poursuivre que les syndicats s’insurgent contre la suppression de l’article 38 relatif à l’exercice du droit de grève au sein de la police nationale.
Par rapport à l’avancement de catégorie, il a souligné que le collectif a estimé que l’accès à un nouveau corps se fasse dans tous les cas à concordance d’indice ou à l’indice immédiatement supérieur. En ce qui concerne la passerelle entre les différents corps, le point focal du processus de réunification des syndicats de la police a précisé que le collectif a constaté l’omission de cette disposition dans la dernière monture issue de la session ordinaire du Conseil supérieur de la police nationale. C’est pourquoi, dit-il, les syndicats proposent que puissent accéder au corps des Inspecteurs de police, sur proposition de la hiérarchie, les adjudants-chefs de police ayant atteint au moins le deuxième échelon de leur grade et âgés de 45 ans au plus. Il ajoutera que les syndicats proposent également que puissent accéder au corps des Commissaires de police, les Inspecteurs divisionnaires de police ayant atteint au moins le deuxième échelon de leur grade et âgés de 47 ans au plus. “Les critères de sélection seront déterminés par voie réglementaire. Ainsi, le collectif estime que ces différentes propositions permettront de taire les divergences en conciliant les différents points de vue afin que la police puisse avancer “, a-t-il indiqué.
Pour sa part, le secrétaire général du Synapol, Commissaire principal Abdourahamane Alassane, a laissé entendre que cette assise visait à informer l’ensemble des policiers par rapport au retard constaté dans l’adoption du statut des fonctionnaires de police.
Évoquant l’importance du document dans la carrière du policier, il dira que le Statut détermine la protection, le droit, le devoir, les obligations administratives et judiciaires des fonctionnaires de police. À le croire, cela fait quelques années que le Conseil supérieur de la police avait statué sur le document portant Statut des fonctionnaires de police, mais depuis lors les syndicats de la police attendent toujours son adoption.
Adoption sans délai du Statut des fonctionnaires de police
À l’entendre, les syndicats de la police déplorent le retard constaté dans l’adoption du statut qui serait dû à l’incidence financière. ” Il est inconcevable que l’adoption d’un document déterminant les conditions de vie et de travail des fonctionnaires de police connaisse des retards sous prétexte que celle-ci engendrerait des incidences financières. Le statut ne doit pas être bloqué pour des questions financières. Nous allons tout mettre en œuvre pour que le statut puisse être adopté dans un bref délai car les policiers n’attendent que cela “, a-t-il déploré. Selon lui, si le ministre en charge de la Sécurité parvient à faire adopter ce Statut, il enlèverait une grosse épine des pieds des syndicats de la police.
Il convient de noter que l’ensemble des délégués a exhorté les responsables des différents syndicats de la police à aller vers une unité syndicale. En effet, ils estiment que c’est la seule alternative pour faire aboutir les revendications des organisations syndicales de la police.
Boubacar PAÏTAO