Arrêtés en avril dernier à la faveur d’une opération de désarmement des protagonistes syndicaux dans les locaux du Groupement mobile de la sécurité, le secrétaire général du syndicat de la police nationale, recouvre sa liberté 24 h celle de ses camarades Abdoulaye Cissé et Sékou Maïga, arrêtés dans la même circonstance.
Jeudi 11 avril, les partisans de Siméon Keita lors d’un conflit syndical, attaquent d’autres policiers et provoquent la colère du Premier ministre qui ordonne samedi une opération de désarmement par des militaires et des gendarmes dont un perdra la vie. Mais, l’assaut a permis l’arrestation de 21 policiers dont l’adjoint du secrétaire général Syndical national de la Police, Siriman Fané. Après quelques jours de recherche, le très puissant secrétaire général du Syndicat de la police nationale a été interpellé mardi 9 avril à l’école de la police où il suivait des cours pour accéder au grade du commissaire. Pour ses proches, il se serait rendu de lui-même. Quoiqu’il en soit, son arrestation avait mis fin à un feuilleton de guerre fratricide entre les policiers.
En effet, des heurts avaient éclaté le 26 septembre 2012 entre des policiers promus commissaires et d’autres qui ne l’avaient pas été, faisant 2 blessés. Les promotions contestées avaient ensuite été annulées par le président Dioncounda Traoré. En novembre 2012, la police était à nouveau secouée par le « rapt » de 6 commissaires, séquestrés au GMS puis relâchés à la suite d’une médiation du Haut conseil Islamique. Des policiers avaient ensuite manifesté dans les rues pour réclamer de meilleures conditions de travail.
Siméon Keita, membre de la junte militaire qui a renversé le régime d’ATT, avait été déclaré intouchable par certains. Son arrestation a brisé ce mythe. Sa mise en liberté d’hier jeudi 18 juillet, comme ses camarades Abdoulaye Cissé et Sékou Maïga (libérés 24 heures auparavant), en cette période électorale, va-t-il réveiller les vieux démons ? Espérons-le. On annonce pour aujourd’hui la libération d’un autre membre influent de SPN en la personne de Siriman Fané. On apprend que ces libérations sont consécutives à la demande de libération de toutes les personnes arrêtées dans l’évènement de mars et d’avril 2012.
Youssouf Coulibaly