Comme pour faire amende honorable après la marche de protestation de la Jeunesse FDR sur la campagne prématurée imposée par le président sortant, des médias d’Etat, apprend-on, s’apprêtent à mettre enfin tous les candidats sur un pied d’égalité. Non seulement, ils vont couvrir, comme il doit, la campagne des uns et des autres. Mais, mieux : ils se proposent de faire intervenir leurs épouses pour, peut-on supposer, « pimenter la sauce ».rn
A priori, on peut penser que c’est une innovation, une découverte digne d’un Géo Trouvetou. Toutefois, à analyser de près la situation, on peut relever plusieurs pièges dans cette démarche. Le plus grave n’est-il pas un glissement dangereux dans la vie privée des protagonistes ? Or, ne dit-on pas toujours chez nous que la vie privée est sacrée ? Que vont apporter de plus ces tendres moitiés si les candidats, dans une démocratie qui veut résolument aller de l’avant, sont choisis sur la base d’un programme clair, net et faisable et non de réalisations dont la paternité est sujette à caution ?
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En tout état de cause, ce ne sont pas les épouses qui sont candidates, mais leurs maris. Que viennent-elles alors chercher là quand on sait que dans notre société, la bonne Malienne, tout en ayant voix au chapitre lors de la prise de décisions graves, s’efface publiquement devant l’époux ? Si les épouses peuvent prendre une part active à la campagne sur le terrain de leurs prétendants de maris à Koulouba, officiellement elles ne doivent jouer aucun rôle. Il doit en être de même pour leurs enfants et proches parents parce qu’il y a lieu de tenir la famille loin des joutes électorales afin de la préserver, d’éviter des amalgames faciles pour une campagne officielle civilisée.
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En réalité, en décidant de faire intervenir les « candidates premières dames », les médias voulaient encore réserver la part du lion à qui vous savez. Si le jeu devait se faire, nul doute que les actions d’une certaine Fondation seraient davantage valorisées. Financées par l’argent public, ses réalisations seraient mises à l’actif du mari président sortant. Une astuce pour les médias d’Etat de se tenir à égale distance des candidats ?!!! Heureusement que le piège n’a pas pris car l’une des épouses de candidat a déjà refusé le cadeau du « messie ».
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A. M. T.
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