Entre Nous : Dieu, le Mali, ces candidats

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Avant-hier dimanche ils étaient huit, dont une femme, à descendre dans l’arène pour conquérir le pouvoir politique dans notre pays. Des cérémonies de lancement de campagne ont été organisées sur une bonne partie du territoire national au gré des moyens et de l’inspiration de chacun. A Bamako la capitale, à Mopti, la ville natale du chef de l’Etat, candidat à sa propre succession, à Nioro pour Tiébilé Dramé, à Kayes pour Soumeylou. A la pêche… aux voix, car il s’agit pour chaque candidat d’obtenir le maximum de suffrages nécessaires !

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Une bataille des nerfs en prélude au grand derby des urnes de dimanche 29 avril. Dans 19 petits jours donc. Chacun, dans sa profession de foi, caresse ou entretient le rêve de diriger notre pays. Chacun, sous sa conduite, voit notre pays économiquement fort et socialement prospère. C’est leur vision, patriotique si l’on s’en tient à leurs messages ces derniers temps. Il se trouve que telle est aussi notre aspiration. Que Dieu fasse que le Mali soit entre de bonnes mains !

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En attendant l’épilogue de ce qui a été entamé dimanche, nous sommes 70% des 12 millions de Maliens à croupir sous le lourd fardeau de la pauvreté et de la misère. Dans la foulée de l’humiliant dénuement, d’aucuns vont jusqu’à espérer que cette période de tapage caractérisée aussi par des distributions de tricots, thé, sucre et pagne, soit aussi une occasion pour que l’argent circule un peu. C’est vrai qu’on n’en voit plus ces temps – ci. Comme pour témoigner de l’âpreté du combat qui vient de s’engager, la nature, depuis quelques jours déjà, nous gratifie d’une étouffante chaleur.

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Mais aussi paradoxal que cela puisse paraître ce dimanche-là, contrairement à tout ce qui se disait, c’était plutôt le doute. La sérénité affichée dans les différents camps a vite fait de disparaître, le mercure de la fièvre galopante fortement attendue est resté au rez de chaussée.

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Nioro, Kayes, le Palais de la culture, et la salle des congrès du CICB

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La première grosse impression des Maliens de Bamako par rapport à la mobilisation dans les camps en face, est le peu d’intérêt suscité par ce qui se déroulait ce week-end là. Si Tiébilé et Soumeylou, les deux gros outsiders de cette course, ont préféré la villégiature à la fournaise de la capitale, en allant faire la fête chez lui à Nioro du sahel pour le premier et à Kayes pour le second,  les mastodontes, Sambourou et Sébéninkoro Bourama, demeurés ici n’ont pas fait mieux. Les deux salles louées par leurs staffs respectifs, à savoir le Cicb et le Palais de la Culture ne peuvent, quoiqu’on dise, dépasser les dix mille personnes. Pourquoi, les Stades Modibo Keïta, 26 mars et Mamadou Konaté sont restés orphelins et tenus à l’écart de ce qui aurait pu être leur fête à eux ? La peur de ne pouvoir relever le défi de la mobilisation ? On ne peut que répondre par l’affirmative pour peu qu’on mesure l’aura et la dimension des deux hommes : Sambourou et Sébéninkoro Bourama.

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 Si pour le président sortant du parlement peut bénéficier de circonstances atténuantes, tel n’est pas le cas du locataire sortant de la colline. Se fondant sur son bilan et l’ampleur de ses réalisations Sambourou ne devait pas se contenter d’une si exigue salle des congrès du Cicb et ses polyvalentes. Tout s’est passé comme si les deux groupes, se sachant à égalité en terme de mobilisation, se sont partagés le peu de monde intéressé par le spectacle, entre les deux salles. Ce qui, il faut le dire, n’honore surtout pas l’Adp et les centaines de mouvements et associations se réclamant de Sambourou. C’est vrai et il faut le dire : le nombre ne fait toujours pas le poids et le palais des congrès, cadre de présentation du programme 2007 – 2012 du président sortant et candidat à sa propre succession, n’est pas flatteur pour l’image. Qu’ont donc fait l’Adema, l’Urd, le Cnid, le Mpr, le Mouvement citoyen et toutes ces associations revendiquant le label ATT ? Ont-ils réellement du monde derrière eux, pour confiner leur fringant poulain dans cette  petite arène qu’est le Cicb ?

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Pour un début, le Rpm peut se targuer d’avoir ravi la vedette au camp présidentiel, parce que le Palais de la culture est au moins deux fois plus vaste que celui des congrès, même si, il a compté sur des militants du Fdr en l’absence de certains de leurs mentors.

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Sambourou gagne  la bataille de la Communication …

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Le staff de campagne de Sambourou, dont sans nul doute ‘’Océan Communication’’, a frappé un grand coup, en réussissant à occuper toutes les places fortes d’affichage de la capitale. Le dimanche matin, Bamako s’est donc réveillée avec l’effigie d’un Sambourou souriant sur toutes les artères de la ville.

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La nature, on le sait, a horreur du vide. C’est ce que Maabo et son groupe ont compris et le bénéfice forcement est tombé dans le sac du papa chéri. Croyant peu ou prou aux vertus de la Communication, le camp adverse à laissé pour l’heure une piètre impression dans l’opinion de la capitale.

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… règle ses comptes avec les Maliens de France

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A l’occasion du lancement de son projet 2007 – 2012, le président sortant a répondu à ses détracteurs de la France. Lesquels l’avaient pris à partie en marge du sommet France – Afrique, non sans lui avoir réservé un accueil hostile. Une rencontre que le président sortant n’est pas prêt d’oublier. Raison pour laquelle a-t-il tenu à répéter ce qui  continue  de faire des vagues dans le milieu malien de France : ‘’ Il n’a dit à personne de partir en France… donc il ne peut demander à qui que ce soit de revenir…’’Et tunti tanti

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Quand La guerre se personnalise

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Pour avoir demandé à ATT de jeter l’éponge, Tièbilé n’a sans doute fait qu’attiser la flamme de la colère de son ancien pote, Amadou Toumani Touré. Pour toute réponse, le candidat de l’Adp a choisi la ville natale du président du Parena pour annoncer sa candidature.

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Un défi à l’endroit de celui que personne n’avait encore battu dans cette ville du pays.  Et comme Tiébilé n’est pas homme à se laisser marcher sur les pieds, il est donc retourné à la maison pour lancer sa campagne. Faut-il en déduire que, au-delà du champ politique, la rivalité entre les deux leaders est en train de se personnaliser ? L’heure n’est plus aux amours entre ‘’grand frère et petit frère’’, et on n’est plus loin de l’animosité. Attendons donc le 29 avril pour nous édifier. Comme quoi, en politique tout peut arriver.

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Par Sory Haïdara

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