Entre Nous – ATT, une chance pour le Mali ?

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‘’Amadou Toumani Touré, une chance pour le Mali et pour l’Afrique’’ ou encore  ‘’La Loi d’orientation agricole, gage de la modernisation de l’agriculture’’ Et  encore…et encore…en attendant qu’on nous serve des citations à la sauce du ‘’consensus’’, selon la fameuse ‘’vision d’ATT’’. Qu’ils ont la mémoire courte! A moins que l’inculture politique ne soit la cause. Après des expériences malheureuses et de triste souvenir ça et là sur le continent en matière de culte de la personnalité nourri par la propagande : le Père de la nation, le Guide éclairé et bien aimé, leader maximo, le grand timonier omnipotent et omniprésent ….Où sont-ils aujourd’hui ? Ont-ils emporté avec eux dans leur voyage sans retour leur peuple? Leurs pays ont-ils cessé d’exister après eux ?  rn

La riche histoire du monde enseigne que chaque fois qu’un homme s’est laissé bercer par les sérénades des laudateurs, il est passé à côté de la plaque. Connu pour être un homme humble, ce qui était l’un de ses atouts maîtres, les thuriféraires sont en train de tuer l’humilité en Amadou. Nicolas Ceusescu, le génie des Carpates, Saddam Hussein, Samuel Kayan Doe etc auraient pu échapper à leur descente aux enfers s’ils avaient su saisir la perche de l’humilité. Au moment où ils passaient l’arme à gauche, ils avaient tout perdu, même leur dignité !

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‘’Astakfouroulaye’’, je ne peux souhaiter une telle fin à mon aîné !  Après avoir, dans leur tendre enfance, bu de l’eau boueuse du ‘’paguè danwall’’,  mangé des fruits de nénuphar flottant sur le mythique marigot,  aucun de nos aînés ne peut se départir de notre bonne vieille humilité, héritage des grands conquérants du Macina, du Kounary, des grands érudits de Hamdallaye, de Djenné. Par des propos dithyrambiques et lénifiants, ils s’activent à remodeler le fils de Mama et de Toumani, ce modeste officier qui a gagné ses galons à la sueur de son front au service de l’armée de son pays. Les dix ans du président Konaré, dont on retient qu’ils furent de sagesse, de modestie, de courtoisie, n’auront donc rien servi à celui  qui attendait son retour pour un seul et unique mandat de cinq ans ? Ces hommes et femmes, qui ne pensent en réalité qu’à leurs comptes bancaires bien garnis de Cfa, d’Euros et de dollars américains gagnés dans la misère de peuple, ont entrepris de lui tresser une couronne d’empereur. De quoi, sous peu, rappeler Salah Eddine Ahmed Boukhassa, l’astre qui fut à la fois soleil et lune dans le ciel de Centrafrique pour illuminer la terre entière !

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Au cours de son long règne, de novembre 1968 à mars 1991, Moussa Traoré n’a jamais accepté  qu’on lui serve de telle bêtise :’’une chance pour le Mali’’. Si quelqu’un est une chance pour le Mali, c’est bien chaque Malienne et chaque Malien. Et, pour l’Afrique, chaque Africaine et chaque Africain, pas spécifiquement le chef d’Etat, non. Ce n’est pas ATT qui fait peur, mais les funestes idées qu’on véhicule à son nom et pour son compte.

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ATT, une chance pour le Mali

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Entre nous, ce refrain ne devient – il pas ridicule lorsqu’on jette un regard sur certains tableaux? ATT, une chance pour la pauvreté qui s’accroît ? L’école qui se meurt ? La morale qui s’étiole dangereusement ? La lâcheté qui s’installe confortablement dans les nouvelles moeurs ? Le vol qui prend de l’envol ? La corruption qui se généralise ? Le chantage qui s’érige en système de gouvernance ? Et, quoi d’autres ?

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ATT, une chance pour un Mali qui recule ? Qui voit ses enfants prendre le chemin de l’aventure avec les risques imaginables ? Une chance pour un pays qui a envoyé des enfants sous le chaud soleil de mars 91, drogués par l’idéal d’un Mali démocratique, un Mali pour tous, un Mali où l’homme ne sera pas un loup pour son prochain ? Un Mali qui reconnaît la différence car respectueuse de la clause de conscience ?

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Mais cinq petites années auront suffit pour que le Mali du 26 mars perde son âme, son identité, son histoire, sa personnalité.

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 Une chance pour l’Afrique ?

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Il semblerait qu’on ait déjà oublié Abuja, la reconduction du mandat du président Laurent Koudou Gbagbo, de l’article incendiaire, diffamant et insultant, signé selon toute vraisemblance de Siriki Konaté, directeur de cabinet de Soro Guillaume Kigbafori, dissimulé sous le pseudonyme d’Arsène Le pigeon. Des informations d’ailleurs jamais démenties à ce jour.

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Peut-on honnêtement être une chance pour un continent dont des fils célèbres n’ont aucune considération pour soi ? Kadhafi le guide de  la Jamahiriya Arabe Libyenne, l’arroseur attitré du continent en pétrodollars, n’a encore pas eu cette prétention, celle d’être une chance pour notre Afrique. Alors de grâce, il est temps d’arrêter avec ces inepties. Le jour où les choses se gâtent, ces laudateurs sont toujours les premiers à retourner leurs vestes

rnPar Sory Haïdara

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