C’est une période faste pour l’art et la culture de notre pays. Les artistes maliens, chanteurs, écrivains, cinéastes et peintres ont brillé de mille feux durant la dernière quinzaine. Quatre d’entre eux ont vu leur talent récompensé sur le continent, notamment en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso, au Sénégal et en Tunisie à travers des prix ou reconnaissance. Du baume au cœur dans cette actualité si particulière
Iba One : Meilleur artiste de L’Afrique de l’ouest
Comme l’année dernière, le rappeur malien Iba One est de nouveau sacré meilleur artiste de l’Afrique de l’Ouest au Primud 2021. C’était dimanche 14 novembre lors de la cérémonie qui a eu lieu au Centre des congrès de l’hôtel Ivoire. Il devance plusieurs stars de la musique urbaine africaine comme Grand P, Floby ou encore le groupe togolais Toofan pour ne citer que ceux ci.
Avant d’enjailler les oreilles, la cérémonie du Primud était un véritable plaisir pour les yeux. Veste lumineuse, boubous aux paillettes étincelantes, lunettes de soleil vitrées couleur or, robes transparentes aux motifs éclatants… les étoiles du show-business ivoirien ont redoublé de créativité pour assister à cette troisième édition au palais des Congrès de l’hôtel Ivoire.
Cette année, le Prix international des musiques urbaines et du coupé-décalé n’a voulu oublier personne.
Si les récompenses dans les vingt-deux catégories concernaient avant tout les chanteurs, les acteurs opérant dans l’ombre de l’industrie musicale ivoirienne ont également été mis à l’honneur.
Ont donc été primés les meilleurs danseur de coupé-décalé, arrangeur, manager, et même le meilleur humoriste-chanteur et directeur de maquis, lieux emblématiques de la vie nocturne ivoirienne et principaux vecteurs de diffusion des nouveautés musicales en vogue.
Ousmane Samassékou :Tanit d’argent au JCC de Carthage film festival en Tunisie
Le long-métrage documentaire The last Shelter/ “Le dernier refuge”,fait son chemin à travers le monde avec des dizaines de sélections et trophées dans les festivals et vient de remporter le Tanit d’argent au JCC Carthage Film Festival. Pour sa première sortie, « Le dernier refuge » du réalisateur malien avait remporté la plus haute récompense du prestigieux CPH:Dox, le Festival international du film documentaire de Copenhague.«Le dernier refuge» nous emmène dans la Maison des migrants de Gao, asile temporaire pour ceux qui s’apprêtent à tenter la grande traversée du Sahara, dernière étape avant la Méditerranée.
C’est aussi le lieu où se côtoient ceux qui ont échoué. Tandis que les uns se préparent à rebrousser chemin, d’autres ont malheureusement perdu la vie. Et enfin, il y a ceux qui, comme Natacha, errent parce qu’ils ne savent plus qui ils sont ni d’où ils viennent. Selon le magazine américain Variety, « Le dernier refuge » livre un portrait composite à la fois saisissant et plein de finesse de migrants sur le point de choisir s’ils prennent le risque d’être anéantis à la poursuite d’un rêve modeste. Ce film documentaire de Samassekou est le premier projet achevé avec le soutien du projet Clap ACP.
Il avait obtenu une aide à la production de € 75. 000 du Fonds Image de la Francophonie en octobre 2020. Le film a été produit par la société malienne DS’ Productions de Samouté Andrey Diarra avec Les Films du Balibari (France) et STEPS (Afrique du Sud). Le film a été présenté en mai 2021 aux festivals Dokfest de Hambourg (Allemagne) et Dot Docs de Toronto (Canada).
Aïcha Diarra : Prix David Diop au Sénégal
Notre compatriote, la jeune écrivaine Aïcha Diarra vient d’honorer la littérature malienne en s’adjugeant le Prix David Diop de la 29ème Édition de la Journée des écrivains africains organisée par l’Association des écrivains du Sénégal.
C’était le dimanche 7 novembre 2021 à Dakar. Éditrice, écrivaine, directrice générale des éditions Gafe et chargée de communication de la Fédération des artistes du Mali (FEDAMA) Aïcha Diarra à été primée pour son livre ” de la poésie à la Prophétie “. Ce prix, elle le dédie à Allah,à son pays en général et à la jeunesse malienne en particulier.
Organisée chaque année par l’Association des écrivains Sénégalais, la Journée internationale de l’écrivain africain célèbre les écrivains africains. à cette occasion, les meilleures œuvres littéraires sont récompensées. Pour cette édition, le prix de la catégorie poésie a été décerné à la malienne Aïcha Diarra pour son recueil de poèmes intitulé “De la poésie à la prophétie” édité par La Sahélienne en 2016.
Ce prix rend hommage au poète sénégalais David Diop. « C’est le Mali qui remporte le prestigieux prix de la poésie « David Diop » à travers son livre intitulé «De la poésie à la prophétie ». Une véritable surprise d’être lauréate d’un tel prix reçu des mains de Alioune Badara Bèye, président de l’Organisation des écrivains du Sénégal et conseiller du président de la République du Sénégal », a-t-elle déclaré.Fondatrice des éditions Gafé et auteure de plusieurs ouvrages dont le recueil de nouvelles “Les marabouts se sont trompés” et le recueil de poèmes “Les larmes de la tombe”, Aïcha Diarra est également la directrice de la médiathèque de l’Institut français du Mali et la secrétaire générale du Réseau des femmes écrivains du Mali et de la Diaspora (RFEMD).
Mohamed Dembélé : 2è prix du Ripo au Burkina
La 4è édition des Rencontres internationales de peinture de Ouagadougou (RIPO) a connu son épilogue le vendredi 12 novembre 2021 à Ouagadougou. Trois œuvres dont une du Sénégal, une du Mali et une de la RDC ont été primées parmi 30 œuvres de 16 pays en compétition.
Le premier prix a été décerné à l’artiste sénégalaise Amy Célestina Ndione, tandis que la deuxième place et la troisième place sont revenues respectivement à Mohamed Dembélé du Mali et à Marius Kabemba de la République démocratique du Congo (RDC).
à l’occasion de cette rencontre picturale, une exposition internationale constituée de 29 artistes avec 56 œuvres dont une installation de quatre photographies en provenance de 16 pays, a eu lieu. Également une exposition off, des conférences, des masters class, des sorties de terrains, ont été des activités qui ont séquencé l’évènement.
Le jeune peintre Mohamed Dembélé fait partie de la nouvelle génération montante d’artistes plasticiens maliens dont les œuvres abordent des thématiques humanistes et d’actualité à l’image du thème de cette exposition de l’artiste intitulée “Yala-Yala”, une série qui traite la condition des marchands ambulants qui parcourent à longueur de journée les rues et les voies de la capitale malienne à la recherche du pain quotidien. Ces colporteurs, pourvoyeurs de services en tous genres, sont en quelque sorte les rois de la rue et de la débrouille. Ils jouent pourtant un rôle important dans notre société à travers leurs services.
Toutefois, ceux qui pratiquent ce métier sont confrontés à de multiples difficultés tels que le vol, les injures et la concurrence acharnée, la circulation dangereuse. «En tant qu’artiste, je me vois comme le pilier de la société, je représente les yeux, les oreilles et la bouche de cette société et mes œuvres sont des médiums pour véhiculer des messages», nous confie l’artiste qui rend ainsi hommage à ces marchands qui sont vraiment courageux à tel point qu’ils sont capables de risquer leur vie chaque jour en faisant des kilomètres à pieds sous le soleil ardent. Tout cet immense effort a pour but de leur permettre de gagner leur vie et subvenir aux besoins familiaux.
Youssouf DOUMBIA