Portrait : Mme Niagaté, paysanne et fière dans la peau

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Mme Niagaté Goundo Kamissoko surnommée la paysanne, est originaire de la cité des rails (Kayes). Présidente de la Fenafer et du Collège des femmes dont plusieurs pays sont membres,  elle est vice-présidente  du Conseil de cercle de sa région,  grâce à sa bravoure et son dévouement.  

Les femmes rurales contribuent au développement agricole et jouent d’importants rôles dans la sécurité alimentaire notamment dans les pays en développement. Les femmes rurales représentent plus d’un quart de la population mondiale. Le statut qu’elles occupent est trop peu aux yeux du monde. Beaucoup de ces femmes commencent au pied du mur, en bas de l’échelle pour se retrouver à la fin bien placées. Dans une société où la femme n’a pas sa place parmi les hommes, Goundo s’est frayée un chemin pour atteindre ses objectifs. Cette Nyéleni des champs et son époux se sont installés dans un village dans la région de Kayes qu’elle aménagera d’ailleurs avec son mari. Goundo a d’abord travaillé dans le champ pour le compte de son mari avec un misérable revenu journalier.  “Je m’occupais du champ de mon mari avec d’autres femmes, 50 f CFA par heure”, explique-telle.

Les femmes sont connues pour être polyvalentes et se débrouillent dans plusieurs domaines. Cette amazone a eu à exercer plusieurs petits métiers.  “Je me suis battue pour arriver là où je suis. J’ai fait la teinture, le métier de matrone, manouvre, j’ai aussi fait la coiffure avant d’arriver au sommet. J’ai eu à  aider mon mari et à subvenir aux besoins de mes enfants grâce à mon travail de paysanne”.

Le chemin vers la réussite a été semé d’embûches, mais elle y est parvenue. C’est dans sa vision de laisser son empreinte partout où elle passe que Goundo ne s’est pas laissée atteindre par les stéréotypes attribués aux femmes. Elle a été élue pour la première fois en 2004 comme vice-présidente du Conseil de cercle de Kayes. Le bureau étant constitué que d’hommes, Goundo s’est battue afin qu’une femme soit haut placée et que le genre soit respecté. Ayant fait preuve de courage, d’endurance, elle gravit les échelons en laissant son empreinte. Elle sera une seconde fois élue déléguée et présidente du Conseil national du développement rural en 2008 jusqu’à nos jours.

Ne dit-on pas que la réussite est au bout de l’effort, alors la présidente des femmes rurales a été reconnue par son implication et son assiduité dans tout ce qu’elle entreprend. La connaissance de soi est la meilleure des sciences, Mme Niagaté est fière d’être une paysanne.  “Je mérite mon surnom de paysanne, je préfère même être appelée double paysanne. Je ne peux que me vanter malgré mon statut de femme, J’ai su me faire entendre malgré les dénigrements”.

Ceux qui pensent que la femme qui dirige est un garçon raté et que la femme n’est faite que pour servir et non pour diriger ont tort, cette époque est révolue les femmes ont su faire entendre leur voix et occupent des places importantes dans la société. La loi 052 en est la preuve.

Oumou Fofana

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2 COMMENTAIRES

    • Bonjour

      Les femmes doivent être l’égales de leurs homologues masculins, certains sont d’ailleurs ingénieures (en cheffe même) à la CRRC

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