Imprimeur de renom, son nom rime avec les papiers au Mali. Il est propriétaire de Graphique Industries, principal fournisseur de Pmu-Mali et de certaines entreprises de loterie de la sous-région. Tomota est également partenaire du groupe Fotso du Cameroun. Il est notamment dans les piles électriques (Somapil), les insecticides et les Matelas Fofy. Voici en quelques lignes son parcours
Agé d’une soixantaine d’année, c’est par l’imprimerie que Tomota s’est fait une place au soleil des affaires maliennes. Auparavant, il était dans le commerce, à la fin de ses modestes études en gestion et comptabilité. Le petit commerce, commence avec achat et revente de fournitures de papeterie, ramettes de papier, stylos, cahiers… Il se formalise en créant la Librairie Papeterie du Soudan (LPS) en 1976. Coup de main ou chance, il devient rapidement le fournisseur attitré du gouvernement.
Loin de se contenter de cette confortable rente, le jeune bozo originaire de Mopti estime avec justesse qu’il gagnerait davantage à produire lui-même, plutôt que d’acheter et revendre. C’est ainsi qu’il se lance dans l’imprimerie en créant Graphique Industries, qui ne se contente pas de la papeterie, mais réalise tous les travaux qui entrent dans le domaine des arts et de l’industrie graphiques. Ce qui répond aux attentes d’un énorme marché où la demande ne trouvait pas d’unités nationales en mesure de la satisfaire.
Le Pmu-Mali naissant a d’énormes besoins d’imprimés, comme les bulletins de jeux, les programmes, pour ne citer que ceux-là. S’y ajoutent les permis de conduire, les cartes grises pour les véhicules, les imprimés pour l’administration, les calendriers, les emballages… Tous les marchés lui sont comme dus. Son entregent fait merveille, mais ses équipements, les plus modernes du pays, n’y sont pas pour rien. Il ne tarde pas à pousser son avantage en rachetant, dans le cadre de la privatisation des entreprises publiques, les Éditions-Imprimeries du Mali (EDIM). L’enjeu, ou plutôt le marché, est de taille. Celui des ouvrages et cahiers scolaires qui se comptent par dizaines de milliers.
A partir de la fin des années 1990, il se lance dans le secteur des BTP avec EGCC-Bat, le commerce avec la Socogem, le transport avec Tata Transport, la bureautique avec SCD. Le groupe se développe même à l’international avec Graphique Industries au Niger et au Tchad.
Décidément insatiable, il franchit un ultime palier en se lançant dans l’industrie. En 2005, il met neuf milliards de francs CFA (13,5 millions d’euros) sur la table pour enlever l’Huilerie cotonnière du Mali (Huicoma) à la barbe et au nez de professionnels du secteur, notamment l’entreprise publique française Dagris, déjà actionnaire de la Compagnie malienne pour le développement du textile et la Société N’Diaye et frères (SNF) qui avait remporté d’abord le lot avant de s’avérer incapable d’effectuer le premier versement. Huicoma est la première unité industrielle du Mali. Elle produit 40 000 tonnes d’huile raffinée de coton, 15 000 tonnes de savon et plus de 230 000 tonnes d’aliments pour bétail, pour un chiffre d’affaires annuel de 27 millions d’euros, soit plus de 17,710 milliards de FCFA. L’expansion se poursuit avec l’hôtellerie. Il entreprend, en 2006, la construction d’un réceptif, Ibis, avec le groupe Accor Afrique, pour un coût de six millions d’euros, dans l’ACI 2000. Accor doit apporter une participation de 39,9%, contre 60,1% pour le Groupe Tomota.
Avec le handling à l’aéroport de Bamako, il prend le contrôle de l’Asam (Assistance aéroportuaire du Mali).
Le groupe Tomota est alors au faîte de sa puissance. Il compte onze sociétés, emploie 2 500 personnes et compte de solides partenaires financiers tels que la SFI (Société financière internationale) ou l’AFD (Agence française de développement). Avec tous ces succès tomota a connu une chute brutale qui a été liés à l’huicoma. vendredi 9 juillet 2021, M.Aliou Tomota, Président Directeur General du Groupe Tomota A été reçu par le chef du gouvernement Dr.Choguel Kokalla Maïga, les échanges entre les deux personnalités les voies et moyens pour relancer l’Huilerie cotonnière du Mali (HUICOMA).
Oumou SISSOKO