La sixième invitée de la rubrique ” Icône-Femina ” est une ancienne basketteuse. Mais beaucoup plus, elle fait partie des ” femmes Entrepreneurs ” du Mali qui donnent envie d’entreprendre. Il s’agit de Mme Traoré Oumou Traoré, promotrice du Restaurant et du Centre de formation professionnelle la Vieille Marmite (Cfvm); présidente de l’Apromer (Association des professionnels du métier de restauration); membre du Groupe de propositions d’actions à l’entrepreneuriat féminin du Cnpm; membre fondatrice de plusieurs associations de développement ; ancienne membre active de l’Untm, notamment du Bureau du du Syndicat national de l’alimentation (1988 à 1995). Avec la Vieille Marmite, elle a obtenu le Prix malien de la qualité et le Prix Uemoa de la qualité, tous les deux reçus la même année, précisément en 2012. Elle vient de faire une participation remarquée au Salon international de l’Artisanat du Mali (Siama).
Mme Traoré Oumou Traoré est issue d’une grande famille assez modeste qui a su faire d’elle ce qu’elle est aujourd’hui. “ Seul le Bon Dieu peut tout donner. Travaillons sans relâche, beaucoup d’horizons s’ouvriront à nous” dit-elle. Destinée à travailler au compte d’une administration publique ou privée et dans les organismes internationaux, après l’obtention de son diplôme d’Assistante de Direction de la prestigieuse ancienne Ecole des Hautes Etudes Pratiques (Ehep) de Bamako, Madame Traoré Oumou Traoré est aujourd’hui une icône dans l’ago-alimentaire à travers son restaurant “La vielle marmite” créée après TechnaaPro-Services-sa. Pétillante de bonnes idées et persévérante, elle est parvenue à mettre en valeur nos mets traditionnels revisités et faire ainsi la promotion du “consommer malien”.
Mme Traoré Oumou Traoré est de ceux qui ont très vite compris que l’auto-emploi est la meilleure voie pour non seulement apporter sa pierre à la construction de l’économie nationale, mais aussi et surtout pour contribuer à réduire le chômage par la création d’emplois. En effet, Technaapro-Services-sa au restaurant “La Vieille Marmite” sont deux de ses grandes initiatives car Oumou qui a de l’énergie et de la persévérance à revendre est sur des projets importants, en dehors de sa vie associative très active.
“Seules les vieilles marmites qui font les meilleures sauces !”. Cet adage africain qui a accompagné les années de jeunesse de plusieurs générations, mais qui tendait à se retrouver enseveli au cimetière des oubliettes, a été ressuscité par Madame Traoré Oumou avec son restaurant-traiteur qui a pignon sur rue à l’ACI 2000. Vous l’avez compris, il s’agit du restaurant “La Vieille Marmite”, un nom assez évocateur de l’enracinement de la promotrice dans nos valeurs culturelles, pour mieux réussir l’ouverture à ce monde devenu un village planétaire.
“Quand on ne sait pas d’où on vient, on ne peut savoir où on va” tient-elle à rappeler souvent, avant d’ajouter : “Notre pays regorge de merveilles agricoles que nous devons arrêter d’exporter pour alimenter le secteur industriel d’autres pays. Nous devons et nous pouvons bien les mettre en valeur sur place à travers des chaînes de transformation au sein desquelles la restauration, le maillon final, joue un rôle très important dans la promotion du consommer malien”.
Comme on le voit, Mme Traoré Oumou Traoré sait bien là où elle veut aller et quel chemin emprunter pour y parvenir. “La volonté ne nous manque pas, nous les femmes, pour développer certains secteurs d’activité que nous contrôlons depuis la nuit des temps” dit-elle pour faire allusion à la restauration et la transformation de produits alimentaires, avant d’ajouter : “Il faut seulement que l’appui qu’on nous promet dans les discours soit beaucoup plus une réalité pour nous permettre de bien exploiter notre savoir-faire et notre sens de l’organisation”.
Elle a raison, dans la mesure où, comme elle le fait remarquer : “La femme est source de vie car c’est elle qui donne la vie”. Et elle poursuit : “En plus d’être mère, épouse, tante et sœur, la femme s’occupe de l’éducation des enfants et même de son mari, tout en vaquant à ses occupations professionnelles. Donc, ce n’est pas à la femme qu’il faut apprendre l’organisation et la méthode”.
Mme Traoré Oumou Traoré, c’est d’abord le franc-parler. Ce qui dérange parfois dans une société où le mensonge, la délation et la roublardise sont de plus en plus érigés en mode de vie. Ce qui ne la pousse pas pour autant à changer sa vision du monde et sa façon d’exprimer ses idées. “Que l’on m’aime ou que l’on me déteste ainsi, je continuerai dans la voie de la vérité car il n’y a pas d’autre alternative si nous voulons développer notre pays”.
Rappelons que Mme Traoré Oumou Traoré a fréquenté l’Ecole primaire de Bougouni et le Lycée de la même localité, avant de se spécialiser à l’ex EHEP de Bamako en Assistanat de Direction vers les années 1990. Après une expérience de l’emploi salarié pendant quelques années, elle a créé en 2003 le Centre de techniques d’appui administratif professionnel (TechnaaPro-Services). Il s’agit d’une entreprise qui offre divers services allant du secrétariat des conférences à la restauration de certains Départements ministériels. TechnaaPro-Services est le point de départ réussi d’une femme courageuse et prête à franchir tous les obstacles qui se dressent sur son chemin. Ainsi grâce à sa combativité son centre est retenu en 2004 par les autorités pour l’organisation événementielle du sommet de la Censad à Bamako.
Avec TechnaaPro-Services, Oumou se retrouve dans un domaine professionnel lié à sa formation universitaire, mais en même temps, elle pouvait répondre à l’appel des sirènes de la restauration. “Depuis mon enfance j’aime cuisiner et donner à manger. C’est un des fruits de l’éducation qu’on m’a inculquée” précise-telle. C’est pourquoi, élevée par sa grand-mère maternelle dans la capitale du Banimotié, Mme Traoré Oumou Traoré ne s’arrêtera pas en si bon chemin. En effet, elle va concrétiser un vieux rêve : ouvrir un restaurant gastronomique de standing international. C’est ainsi qu’en 2008, à la Zone ACI 2000 à Hamdallaye, elle ouvrit un restaurant flambant neuf offrant toutes les spécialités africaines et européennes et un service traiteur digne de ce nom. Comme elle le précise : “Il ne s’agissait pas tout simplement d’ouvrir un restaurant pour faire comme les autres, mais c’était pour apporter un plus, notamment dans la mise en valeur de nos mets traditionnels revisités et faire la promotion du consommer malien”.
Mariée, mère de 3 enfants, Oumou dont la piété est connue de son entourage professionnel et familial, rappelle que “ Seul le bon Dieu peut tout donner. Travaillons sans relâche, beaucoup d’horizons s’ouvriront à nous “ dit-elle.
A.B. NIANG