Notre confrère sénégalais le « Soleil », écrivait en avril 2014 dans une chronique sur la polygamie que pendant des siècles, les femmes ont été vouées aux destins secondaires d’épouses, de mères voire de signes extérieurs de richesse. Cette vision anachronique tranche avec la réalité actuelle de nos sociétés africaines et les femmes démontrent chaque jour qu’elles sont à hauteur de mission.
Mme Mariam Soumaoro ingénieure monteuse infographiste à l’ORTM en est un exemple. Diplômée de l’Ecole nationale des postes et télécommunications (spécialité transmission), cette femme de courage, originaire de Yanfolila et fille du commerçant feu Drissa Soumaoro et de Nounténé Koné fera ses premières armes dans le métier à la faveur de stage de fin d’études et d’apprentissage à la centrale téléphonique et au centre émetteur du Point G. Mais déjà ses premiers pas étaient prometteurs. Elle étale un savoir-faire et une maîtrise, dignes des grands maîtres. De prestigieux monteurs chez notre confrère de Bozola, la prennent en main. Sous la férule de ces « grands », elle développera une expertise intéressante dans le montage.
Première femme monteuse portraitiste à l’ORTM, Mariam Soumaoro a vraiment un parcours. Cette insatiable apprenante finit par obtenir une bourse pour aller se perfectionner en Côte d’Ivoire, précisément à l’Institut national des sciences techniques de la communication. Bien appréciée de ses collègues de travail, Mariam Soumaoro restera un modèle de collaboratrice, d’abnégation au travail et de don de soi. Toujours prête à servir, elle a marqué de son empreinte de nombreux magazines et documentaires diffusés sur les ondes de la télévision nationale. La sobriété de Mariam Soumaoro tranche nettement avec son entregent et son efficacité dans le travail. Consciente de ces possibilités réelles, en termes de connaissances techniques et capacité d’adaptation à toutes les situations, Mariam Soumaoro est une « yéleni » des télécommunications qui s’exprime à sa façon sur les grandes questions de la nation, à travers le montage des éléments de reportage, les magazines et documentaires. A l’ombre des équipes de reportages, pourtant cette main précieuse est d’une grande utilité. Elle a effectué de nombreuses formations de recyclage parce qu’elle entend toujours coller à l’air du temps, c’est-à-dire être constamment au diapason de l’évolution des choses dans le secteur des télécommunications en général et dans le montage en particulier. Femme affable, dotée d’une conscience professionnelle et d’une grande capacité d’analyse, elle propose des améliorations, innove dans le montage des éléments.
Révoltée contre les conditions précaires de la femme rurale, Mariam Soumaoro invite ses sœurs, notamment les femmes intellectuelles à porter ce noble combat. Parce qu’elle reste convaincue de l’urgence et de la nécessité de « libérer » la femme de certaines contraintes mais tout s’inscrivant dans la complémentarité avec les hommes.
Sinaly
Sauf qu’avec son teint d’ébène (bien africaine) elle aurait été encore mieux avec…un foulard sur la tête. Ce qui n’enlève cependant rien à sa valeur de femme battante. Bonne fête!
Oui! Une brave dame avec qui la vie n’a pas toujours été tendre. Heureusement qu’elles sont des milliers dans ce pays à se battre en se surpassant souvent pour vaincre impitoyabilité de cette vie ici-bas. Grand hommage mesdames!
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