Mamadou Diabaté : « le Grand griot »

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 Fils de  Djelimory Diabaté,  grand joueur de kora, Mamadou Diabaté  est  un spécialiste de la harpe à 21 cordes. Sa musique est  prospective et il n’hésite pas à s’entourer de musiciens de jazz comme le bassiste américain Ira Coleman qui l’accompagne sur l’album Tunga. Elevé dans la tradition mandingue et au son de la kora, Mamadou Diabaté a réussi à devenir une figure incontournable du monde de la kora. Mieux encore, sa dextérité est désormais reconnue et demandée par les plus grands.

 

Mamadou Diabaté est né en 1975 à Kita,  un des hauts lieux de la culture mandingue. Issu d’une célèbre famille de griots, Mamadou Diabaté est le fils du joueur de kora Mamadou Djelimory alias N’fa Diabaté, membre de l’Ensemble Instrumental du Mali. Ce dernier lui enseigne les secrets de la kora et Mamadou Diabaté se produit quelques années plus tard dans les mariages et les baptêmes de toute la région. A quinze ans, il remporte le premier prix de kora lors d’un concours régional et devient rapidement une célébrité locale. L’année suivante, il se rend à Bamako, et sous la tutelle de son célèbre jeu cousin kora, Toumani Diabaté, il a commencé à tourner dans le circuit des djelis, accompagnant les chanteurs lors des mariages et des baptêmes du quartier et animant les soirées de l’hôtel Amitié. Il est bientôt surnommé le « grand Griot »), par son cousin en référence à son impressionnante stature physique, un nom qui va lui rester.

 

En 1996, il se rend aux Etats-Unis à l’occasion d’une tournée de l’ensemble instrumental du Mali et s’installe à New-York. Invité aux concerts de nombreuses stars maliennes (Ami Koïta, Tata Bambo Kouyaté, Kandia Kouyaté, Babani Koné), il se produit à l’ONU, au Lincoln Center, au Metropolitan Museum et au Smithsonian Institute de Washington. Il explore également de nouveaux univers musicaux, croisant les notes avec les jazzmen Donald Byrd et Randy Weston, le légendaire musicien Zimbabwéen Thomas Mapfumo les maîtres du blues Eric Bibb et Guy Davis. Il a depuis, multiplié les collaborations avec des artistes comme la soliste irlandaise Susan McKeown, le bassiste de jazz Ben Allison, la chanteuse béninoise Angélique Kidjo.

 

Mamadou a suivi en outre les conseils de son père qui lui a conseillé d’écouter les koraistes virtuoses de tout l’empire Mandingue, de respecter le jeu classique tout en développant sa propre technique. Il a été nominé aux Grammy Awards en 2007, gagnant du Grammy Awards en musique traditionnelle du monde, et Courage (2011). Il collabore également avec des musiciens indiens et maliens sur l’opus Strings Tradition sorti en 2008. Avec toujours l’amour de la kora au centre de son travail, une passion éclatante qui invite au voyage. Son  album, intitulé Griot Classique, est dédié à son père, Djelimory N’fa Diabaté, ainsi qu’à Nelson Mandela. Ils étaient tous deux de la même génération et sont décédés en décembre 2013 à deux semaines d’écart.

Marchant sur les traces de son père Mamadou  porte fièrement le mon des Diabaté. Il s’est illustré sur les plus grandes scènes internationales et nationales.

Rokya Berthé

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