Mali: qui est Dan Nan Ambassagou, la milice accusée du massacre d’Ogossagou?

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Après le massacre d’au moins 135 personnes à Ogossagou et Welingara, dans le centre du Mali, Dan Nan Ambassagou a été dissous dimanche par le conseil des ministres extraordinaire. Une dissolution rejetée par le groupe d’autodéfense dogon pointé du doigt par une association communautaire peule dans l’attaque de samedi.

Le groupe a été créé en décembre 2016, « lorsque le pays dogon a été attaqué par les terroristes », raconte Mamadou Goudienkilé, le président de la coordination du mouvement Dan Nan Ambassagou. Des chasseurs traditionnels se placent alors sous la direction de Youssouf Toloba, leur chef d’état-major. En « l’absence de l’Etat et vu que l’armée n’était pas à la hauteur à l’époque », indique le responsable, le groupe se donne pour mission de protéger la communauté dogon contre les attaques des groupes jihadistes liés à au prédicateur peul Amadou Koufa, disent-ils.

En 2018, ils sont accusés par plusieurs associations de droits de l’homme et associations communautaires d’exactions contre des civils peuls. Des faits qu’ils ont toujours niés. En septembre 2018, ils signent un cessez-le-feu unilatéral et rencontrent plusieurs fois le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga pour amorcer les discussions autour du processus de désarmement.

Aujourd’hui, le cessez-le-feu est rompu, ils auraient une quarantaine de camps dans le pays dogon, plus précisément dans les cercles de Douenza, Koro, Bandiagara et Bankass. La localité où a eu lieu l’attaque tuant au moins 130 personnes. « Nous ne sommes pas pour autant responsables de ce massacre », conclut le coordinateur de Dan Nan Amassagou.

Incertitudes

Pour Jeunesse Tabital Pulaaku pourtant, leur responsabilité est claire et cette association de défense des Peuls la diffuse largement sur tous les réseaux sociaux. Pour elle, les chasseurs de Dan Nan Amassagou ont attaqué le village d’Ogossagou.

« C’était peut-être des chasseurs, mais pas ceux de Dan Nan Ambassagou », répond le président de la coordination nationale. Cette milice a été dissoute par le conseil des ministres extraordinaire car cette association « s’est écartée de ses objectifs initiaux », lit-on dans le compte-rendu.

Mais à Ogossagou, « il y a beaucoup de confusion parce que la tenue utilisée, le type d’arme utilisé et le mode opératoire renvoient à des analyses différentes », explique le sociologue Mahamadou Diouara.

Pour l’heure, une enquête reste ouverte, ont rappelé les autorités.

Par RFI Publié le 25-03-2019 

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1 commentaire

  1. Nous sommes en train d’assister à une guerre de 4ème Génération ( type guerre par procuration) voulue et imposée par une puissance étrangère dont l’effet majeur recherché est :
    1_ donner l’impression aux populations qu’elles sont abandonnées par l’administration de l’Etat,

    2_mettre les peuples d’un même terroir dos à dos, chacun pensant que l’autre est responsable des forfaits commis à son encontre,

    3_ decrédibilisation de l’Etat embrasement de la situation, massacres à répétions, guerre civile et/ou génocide,

    4_Ingérance Occidentale (au nom de l’assistance humanitaire, ou Droit Humanitaire International) à l’issue d’une résolution votée à main levée.,

    5 Arrivée et Incrustation des forces d’occupation, exploitation des ressources minières et préparation psychologique des leaders locaux à une Autonomie de leur Terroir, partition de l’Etat faible en entités non viables aussi bien sur le plan démographique que celui économique.
    Tout cela peut paraître abstrait aujourd’hui pour le citoyen Lamda, mais tous les ingrédients sont là et palpables:

    *Les peuls et les dogons s’accusent mutuellement et se font la guerre parce que un esprit malin veut qu’il en soit ainsi,
    *Les dogons et les peuls pensent chacun de leur côté que le gouvernent aide un camp au détriment de l’autre. Il arme les peuls contre les dogons. Et pourtant tout (pièce d’identité ramassée, dialecte parlé par certains assaillants) porte à croire que c’est des étrangers qui se déguisent selon le cas soit en peul ou soit en dogon et ça marche
    * Les représentants de l’exécutif et les forces de défense et/ou de Sécurité restent sourds quand ils sont sollicités.
    Les populations sont aujourd’hui meurtries, martyrisées, terrorisées, affamées et prêtes en l’absence des structures légales et requises de l’Etat à s’auto-administrer quelque soit le prix à pays.
    Solutions: l’Etat doit jouer pleinement son rôle d’Admistrateur général qui lui est dû d’une manière générale. Et en particulier il faudrait une vaste et profonde campagne d’information, et d’éducation des protagonistes et de toutes les populations sur les causes, origines, modes opératoires et les conséquences de ce type de conflit.

    Puisse Allah le Tout-Puissant préserver le Mali et les maliens d’une guerre qui ne dit pas son nom.
    Amen.

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